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Enfants scolarisés sans papiers

65 familles régularisées dans la Loire, et 80 refus ?

Plus de 250 personnes avec RESF samedi 16 dans le centre ville de St-Etienne

mardi 19 septembre 2006

Sarkozy vient d’affirmer que "le chiffre exact" et "final" de parents sans papiers d’enfants scolarisés qui ont été "régularisés est de 6.924 personnes". Ce, alors qu’environ 30 000 demandes avaient été déposées (ce qui fait environ 23% d’acceptations...). Sarkozy avait donné le chiffre de 6 000 régularisations avant que la grande majorité des demandes aient pu être examinées selon les critères mêmes énoncés dans sa circulaire du 13 juin. Tout le monde avait alors interprété ce chiffre comme un quota mis d’avance. Et la suite a hélas vérifié cette crainte.

Pour ce qui est de la Loire, alors que le chiffre de 300 demandes (personnes ? familles ?) avait d’abord circulé, la Préfecture a ensuite indiqué que 145 dossiers avaient été déposés.
Sur ces 145, la Préfecture annonce maintenant 65 régularisations et 80 refus.
Une soixantaine de ces demandes ont été déposées avec le soutien du Réseau Education Sans Frontières, qui contribue maintenant, avec les associations - comme la CIMADE - qualifiées dans l’aide aux réfugiés, à élaborer des "recours gracieux" auprès du Préfet de la Loire pour les familles qui ont essuyé un refus.

65 familles régularisées dans la Loire, 6 924 au plan national : c’est à mettre au compte de l’action de RESF, des autres associations et de tous les citoyens qui se sont mobilisées contre cette chasse aux enfants décidée par Sarkozy l’an passé. Les choses ne se sont donc pas passées comme prévues et le ministre de l’intérieur a du prendre une circulaire qui améliore un peu la situation de 7 000 familles. Restent les autres, dont la demande a été rejetée pour une raison ou une autre (difficile de réunir toutes les conditions de Sarkozy...) et qui vivent dans des conditions de peur et de précarité totales.
Autour d’elles, la solidarité continue, pour que ces enfants puissent continuer à aller à l’école et leurs parents vivre autrement que dans une crainte permanente.
Plusieurs comités de soutien sont en cours de création autour de ces familles, dans les écoles et les quartiers du département.
A Rive de Gier par exemple, la solidarité s’organise autour de la famille Tujani (Télécharger ci-dessous la pétition au Préfet de la Loire) et à Firminy autour de Monsieur Mokrani (Télécharger la pétition...)





Ce samedi 16 septembre, au moins 250 personnes ont participé au rassemblement avec RESF place Jean Jaurès. Du coup, une manifestation s’est improvisée dans le centre ville, passant par la place de l’Hôtel de ville, le marché de Jacquard avant de revenir place Jean Jaurès.

Dans cette manifestation, il a bien sûr été question du refus de l’expulsion de la famille Covaci (Daniel, le père, toujours enfermé au centre de rétention de St-Exupéry, et Ela et Mona, les filles, qui ont enfin pu commencer à aller à l’école de la Veüe à St-Etienne). La pression est permanente sur cette famille, avec entre autres des interventions répétées des Renseignements généraux (dont il avait été dit qu’il n’existaient plus - mais si !!...). Mis en difficulté, et cherchant sans doute à "justifier" l’expulsion du clapier fin juillet et l’écrasement des caravanes, dont celle de Daniel, Ela et Mona Covaci, le Préfet de la Loire a prétendu dans la presse samedi que Daniel Covaci avait été arrêté en flagrant délit de vol de carburant. 1ère nouvelle, cette info qui "sort" 10 jours après son arrestation, et dont personne n’avait jamais entendu parler ! Ni lui, ni l’avocat de la CIMADE qui le défend, ni le réseau de solidarité (Voir).

Début août, dans le journal La Gazette, M. Stéphane Bouillon, Préfet de la Loire, s’était déjà fait remarquer en parlant des "Romanichels" pour parler des familles Roms expulsées du Clapier. Une expression dont le Larousse du XXième siècle donne la définition suivante : "Nom vulgaire des tsiganes ou bohémiens ; Vagabonds dont la naissance n’est pas constatée par un état civil régulier, et qui n’a ni nationalité, ni domicile légal, ni résidence fixe"...
On attend tout de même autre chose d’un représentant de la République française.
Samedi, une délégation de 10 personnes a été reçue en Préfecture par un membre du cabinet du Préfet. Elle a remis près de 450 signatures... Et la solidarité autour de Ela et Mona et de leur père continue à s’étendre...


RESF42 donne rendez-vous ce mercredi 20 septembre à 13h30 devant la Préfecture, pour accompagner les familles qui viennent déposer un des recours suite au rejet de leur demande (Voir aussi)

Photos : Marie-Pierre Vincent.

Télécharger ci-dessous un document de RESF national : le point des régularisations fait au 19 septembre, selon les informations transmises.
Pour d’autres informations, voir le site web de RESF