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Urgence soutien aux paysans producteurs de lait

La pression monte place Jean Jaurès autour de la ferme installée par la Confédération Paysanne

Réunion d’information/débat à Jean Jaurès ce mardi 25 août à 20h

mardi 25 août 2009

L’action des paysans de la Conf’ Paysanne de la Loire et du Rhône pour le prix du lait se poursuit et se renforce. Les paysans qui ont installé une ferme au coeur de St-Etienne, vers le kiosque de la Place Jean Jaurès (actuellement, 7 vaches y sont, une nouvelle est ajoutée chaque jour) veulent “obtenir un prix du lait rémunérateur pour les éleveurs, une maîtrise publique de la production et combattre la contractualisation”.
Sur la pétition de soutien proposés aux stéphanois, les signatures s’ajoutent continuellement.



Ce lundi 24 août, les paysans de la Conf ont détourné un camion de lait de SODIAAL lors de sa tournée et l’ont amené dans la grand-rue, place Jean Jaurès. Cela ne sera peut-être pas le dernier...
“Le camion bloquera la circulation tant que des responsables de la coopérative laitière ne viendront pas s’expliquer sur les projets de contractualisation. Les documents que nous avons pu nous procurer lors des dernières actions indiquent que la contractualisation, annoncée par les industriels comme une "solution de maîtrise de la production", est conçue sur les mêmes modèles que l’intégration porcine.” dit la Confédération Paysanne.
Pour le moment, il faut bien reconnaître que les élus et divers pouvoirs publics sont plutôt discrets et ne se bousculent pas à Jean Jaurès pour exprimer leur soutien aux paysans et tout simplement venir s’expliquer avec eux.

Rappel sur le pourquoi de cette action : le lait est payé actuellement aux paysans 260 euros la tonne (environ 0,26 euros le litre) alors que le coût moyen de production est de 350 euros, soit une perte de 90 euros par 1000 litres, et chaque mois une perte mensuelle de 1000 à 3000 euros pour la plupart des 2000 paysans éleveurs laitiers de la Loire. C’est un étranglement, qui mène à un nouvelle vague de disparition de fermes.
Au bénéfice de qui ? Des grands groupes de l’industrie laitière. Et des groupes de la grande distribution, qui vendent le litre de lait - écrémé - plus d’un euro...
Le moyen de provoquer cet effondrement des prix a été d’organiser une surproduction en augmentant (en attendant de les supprimer totalement en 2015) les quotas de production existants en Europe. L’excédent est utilisé pour casser tous les prix...
En plus de celui de faire de gros profits, un des objectifs de l’opération est de restructurer la filière laitière, en supprimant - pour ce qui est de la France - 30 000 des 86 000 producteurs de lait restants. Pour aller vers des usines à lait, dans certaines zones de France et d’Europe, avec des transports de lait par camions sur des centaines et milliers de kilomètres...

La “contractualisation” : Un plan d’assujettissement des paysans qui survivraient

Ce n’est pas tout. La Confédération Paysanne vient de révéler l’existence d’un document explosif (voir) présentant le projet que le ministre de l’agriculture, avec l’industrie laitière, se prépare à annoncer d’ici début octobre : imposer aux paysans la “contractualisation”, en réalité : l’intégration.
C’est une organisation de la filière laitière qui comporterait deux volets. D’abord, le (même) lait livré par les paysans serait classé et payé par l’industrie laitière selon trois catégories. Avec livraison obligatoire, mais prix dérisoire pour une partie de la production. Ensuite, le paysan s’engagerait à acheter à l’industrie laitière tous les aliments pour le bétail et tous les produits nécessaires à la production laitière.
C’est un plan d’intégration, d’assujettissement des paysans. Comme cela a été fait dans la production des porcs, ils perdraient toute autonomie et deviendraient de simples exécutants (sans même un salaire garanti !).
Les paysans demandent un prix rémunérateur. Et pour cela une maîtrise publique des volumes produits. Ils veulent conserver la maîtrise de leurs fermes, ils se battent pour une agriculture paysanne, liée à toute la société.

La solution de fond est bien entendu que les paysans et la société reprennent en mains la distribution des produits agricoles, développent toutes les formes de vente directe et de circuits courts - comme les AMAP, les magasins de producteurs, les marchés etc... - mais si ceci est en cours et doit être accéléré, c’est encore très minoritaire, l’industrie agro-alimentaire fait aujourd’hui la loi et plus de 90% de la distribution des produits alimentaires est contrôlée par la grande distribution et ses 6 centrales d’achat.
Si l’on veut mettre en place ces changements, il ne faut pas laisser supprimer les paysans actuels. Exigeons que des décisions politiques soient prises par les élus et le gouvernement !
Et défendre l’agriculture paysanne, c’est aussi agir pour la relocalisation de l’économie, pour la création d’emplois, et c’est lutter contre la crise écologique et le réchauffement climatique.

Pour le moment il est prévu que l’action en cours se poursuive jusqu’au 1er septembre, date à laquelle la commissaire européenne à l’agriculture, l’ultra-libérale Fischer-Bohl, qui supprime les quotas et affirme son objectif de restructurer l’agriculture en éliminant des paysans, sera entendue devant le Parlement européen de Strasbourg.

Les paysans font un métier d’utilité publique. Soyons solidaires !
- en allant place Jean Jaurès les rencontrer et signer la pétition de soutien
- en participant nombreux à la réunion d’information/débat qui aura lieu place Jean Jaurès ce mardi 25 à 20h