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Cantines scolaires de St-Etienne : beaucoup de problèmes...

La renégociation en cours du contrat devrait être transparente. Mais ne l’est pas.

mardi 11 mai 2004, par Roger Dubien

© Sarah, 5 ans

Il a aussi été question des cantines scolaires au conseil municipal du 10 mai...
Suite à l’intervention des parents au conseil municipal d’avril, la fermeture de la cantine de la maternelle Descours a été abandonnée. Reste qu’il y a de gros problèmes dans les cantines.

D’autre part, une renégociation du contrat avec Scolarest est en cours, suite à l’étude faite par le cabinet Sur, un cabinet présenté comme spécialiste de l’analyse des comptes des Délégations de services publics.
Et il y aura une délibération à ce sujet au conseil du 7 juin.
J’ai demandé au conseil du 10 mai que cette étude soit rendue publique, et mise à disposition de tous les acteurs de l’école, notamment des représentants des parents d’élèves et des enseignants. Il est anormal que tout le monde soit à nouveau mis devant le fait accompli. D’autant que d’après certaines informations, cette étude met en évidence - encore - des problèmes importants dans le contrat.
La réponse de la conseillère municipale déléguée a été d’assurer qu’une discussion sur ce sujet aurait lieu lors de la réunion de la commission municipale éducation, c’est à dire quatre ou cinq jours avant le conseil municipal qui prendra la décision...

Un bref historique est utile...

- conseil municipal du 5 décembre 1994 : privatisation des cantines scolaires.
Contrat de 14 ans avec la SHR (filiale de la Générale des Eaux), début 1er mars 1995. Fin 1er mars 2009. SHR qui est ensuite devenue "Scolarest" (nom actuel).

- conseil municipal du 4 novembre 1996. Avenant au contrat.
Le contrat prévoyait 421.200 repas par an. Avec une clause qui obligeait la ville à payer une pénalité équivalente au nombre de repas non consommés, dès que celui-ci était inférieur de 5% au nombre de repas prévu au contrat.
Or, le nombre de repas consommés a été de : 363.254 la première année (1996), puis environ 370.000 en 1997 et 1998. Bilan : environ 1,6 million de F payés par an par la ville à la SHR pour des repas non fabriqués. Un véritable scandale.

- conseil municipal du 3 décembre 2001 : suite à une "étude juridique", nouvel avenant au contrat.

*Grosse communication faite autour de la création d’un "5è composant dans le menu" (coût annoncé = 1,20 F....).

*Surtout, la situation est tellement scandaleuse que la SHR doit accepter de baisser le nombre contractuel de repas à 380.622 / an (nombre de repas réel en 2000) ce qui permet à la ville de payer 1 million de francs en moins de repas non fabriqués.
En réalité, ceci a été accepté par la SHR parce que la partie des emprunts faits pour payer les 58 satellites installés dans les écoles était totalement remboursée. Il ne reste plus à continuer à rembourser que la partie des emprunts qui concerne la cuisine centrale.

*Par ailleurs, la ville devient propriétaire des équipements des satellites dans les écoles. Ceci a un côté "normal" puisqu’en fin de contrat les équipements doivent revenir à la ville. Mais une question serait à regarder : qui paie maintenant les travaux éventuels divers, à partir de 2001, dans les satellites ?

*la SHR accepte aussi de verser à la ville une redevance de 500.000F / an sur les repas qu’elle fabrique avec les équipements de cette cuisine centrale et qu’elle vend à l’extérieur. Ce qui durait depuis des années.

- Les chiffres annoncés par Scolarest indiquent que le nombre de repas consommés à encore baissé après 2000 : 368.333 en 2001 et 370.054 en 2002.

En plus du côté scandaleux de ce contrat de privatisation quand on voit son coût financier pour les stéphanois, de nombreux autres problèmes se posent dans les cantines :

- problème des inscriptions. Le système est encore devenu plus rigide, suite à une récente note de service municipale.
- problème pour l’accueil des enfants qui ont des allergies, même bénignes, qui sont systématiquement refusés. Avec tout ce qu’on entend sur "la ville et le handicap", comment est-ce possible que des enfants soit refusés ainsi ?
- problème de la qualité des repas : souvent ce n’est pas bon.
- problème du temps de cantine : rien de prévu. A Fauriel 2 par exemple, les enfants peuvent amener des cassettes. Et récemment, ils ont pu ainsi visionner ...Terminator. On est en pleine éducation à la citoyenneté et lutte contre la violence...
Le résultat de tout cela est que de plus en plus de parents essaient de s’arranger entre eux pour faire manger leurs enfants à tour de rôle. Et que le nombre d’enfants qui mangent à la cantine diminue.


Un nouvel avenant au contrat sera donc voté au conseil municipal du 7 juin, et il est actuellement en cours de négociation.
Selon des informations qui circulent côté ville, la mairie mène une "négociation économique, juridico-financière" : "l’entreprise a des efforts à faire, au vu des comptes, par rapport aux conditions économiques du contrat".
La discussion ne porterait pas "sur le service", mais sur "des imputations injustifiées". Le but serait de" faire baisser le prix", de "faire faire des économies à la ville"...
Les rapports faits par le délégataire "ne sont pas assez détaillés" et "ils comportent des charges indues, qui pèsent sur le prix facturé"... Entres autres, Scolarest fait des "prestations extérieures" : fabrique des repas vendus hors écoles. Ceci devrait faire l’objet d’un document spécifique, ce qui n’est pas le cas...
La mairie serait "aussi en train de préparer les conditions financières de la négociation de fin de contrat".

Dans cette affaire, une chose fait défaut depuis le début : la transparence. Les stéphanois ont pourtant le droit de savoir ce qu’il en est. Leurs enfants mangent dans les cantines. Et ils paient, eux, des repas non fabriqués prévus au contrat.

Roger Dubien
conseiller municipal.

Messages

  • Bonjour,
    mes filles sont scolariséeS à Compiegne dans une école n’ayant pas de Cantine sur place.jusqu’à l’année derniere, nos enfants allaient manger à la cantine du college voisin qui se trouvait à 5 minutes à pied.
    Pour des raisons que nous n’arrivons pas à connaitre, ce college n’assure plus l’acceuil de nos enfants.La municipalité a donc décidé que nos enfants iraient manger dans un lycée
    Résultat : nos enfant prennent le bus à 3 par banquettes, font 20 minutes de queue pour arriver à un self ou sans l’aide des accompagnateurs ils ne peuvent acceder aux plats, nos chérubins disposent ensuite de 20 minutes pour déjeuner dans un immense réfectoir ou les chaises sont trop grandes, et aussi où il y a un bouhaha indescriptible,et je ne vous enumere pas tous les petits inconforts, qui, regroupés, font que nos enfants mangent à peine et reviennent fatigués de ce qui devrait être un moment de détente.
    Lors du dernier conseil d’école, nous nous sommes de nouveau plaints, mais la municipalité refuse de nous entendre et nous dit ne pouvoir remédier à ces problèmes d’acceuil de nos enfants pour la restauration scolaire.
    La grogne s’installe, j’aimerai avoir votre aide pour répondre à ces questions :
    Quelle est la responsabilité exacte et les obligations de la ville pour l’organisation de la restauration scolaire ?
    - Que pouvons nous faire pour faire avancer ce dossier ?

    C’est avec bcp d’interet que j’ai lu votre article, Je ne pensait pas que de demander que la restauration scolaire ait un minimum de qualité aussi bien au niveau de l’acceuil des enfants et de la restauration soit un tel combat.

    Merci d’avance

    Valérie LECLERE