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Livre

Angélique del REY : La tyrannie de l’évaluation

Une réflexion essentielle pour ne pas se soumettre à cette « évaluation qui tue »...

vendredi 21 juin 2013

Ce livre d’Angélique Del Rey a paru en janvier 2013 aux Editions La Découverte. Pour plus d’informations voir http://www.editionsladecouverte.fr

Dans la vie quotidienne de chacun, jeune ou moins jeune, cadre ou ouvrier, à l’école comme au travail, dans les organisations publiques et privées, au niveau des politiques publiques, etc., les évaluations se font de plus en plus pressantes, diffuses, continues. Rendre des comptes, être visible, mesurable et surtout compétitif devient l’injonction permanente, stressante et très peu mise en cause. Être évalué paraît généralement aller de soi, voire être désirable : « On m’évalue, donc je suis. » Or ces évaluations sont tout à fait paradoxales : au nom de la rétribution au mérite, elles dénient le mérite véritable et engendrent un climat délétère de concurrence et de sauve-qui-peut ; au nom de « plus d’efficacité », elles créent une forme inédite d’inefficacité ; au nom de l’objectivité, elles écrasent les différences, standardisent, normalisent.
De cette omniprésence de l’évaluation et de ses méfaits, ce livre propose une analyse originale, qui, au-delà de la critique, réfléchit aussi à des pistes alternatives en résonance avec une intuition largement répandue : la complexité de la vie sociale n’est pas respectée. Les nouvelles évaluations rendent unidimensionnelle une vie multiple, ignorent les conflits qui font le coeur de l’individu comme de la société et, surtout, prétendent être justes et efficaces en dehors de toute situation réelle, en dehors de toute territorialisation.
Une réflexion essentielle pour ne pas se soumettre à cette « évaluation qui tue ».


“La tyrannie de l’évaluation” coûte 14€.

Pour une présentation et une critique de ce livre, voir sur Liens Socio un compte-rendu de lecture de du livre par Gérard Creux.

Le sommaire du livre

Introduction. Comprendre la « folie évaluatrice »

I / Le paradoxe des « nouvelles » évaluations

1. La méritocratie dévoyée
Deux grands principes de la méritocratie
Quand le capitalisme s’en mêle...
La généralisation de la méritocratie
L’évaluation managériale, ou comment déstabiliser le travailleur
Une caricature de méritocratie

2. Une efficacité aux effets pervers
Le NPM dans le collimateur
D’où vient l’évaluation des politiques publiques ?
Le mode d’évaluation « bureaucratique »
L’évaluation « technico-économique »
Vers l’évaluation managériale

3. Le pouvoir de l’objectivité
Derrière l’« objectivité » des statistiques : une interprétation
Quand le mot crée la chose
Aménager des espaces d’équivalence
Le modèle d’un homme normal
Ce qui a changé avec les nouvelles évaluations

II / Qu’implique notre soumission ?

4. Le panoptique
Que faut-il entendre par « pouvoir » ?
Tout voir, partout, toujours
Évaluation et servitude volontaire
Le panoptique version postmoderne
Une normalisation sans homme normal

5. Évalué, donc je suis
Comment le panoptique crée des individus
Du désir d’être évalué, ou l’intimité comme spectacle
« Ma » vérité ne me concerne plus
Chacun comme un petit entrepreneur de soi

III / « Évaluer tue » : une autre évaluation est-elle possible ?

6. Évaluer tue
« Le conflit est le père de toutes choses »
Complexité et mise en échec de la rationalité
L’impossible maîtrise
Quand le néolibéralisme prétend adopter un modèle complexe
La complexité dissoute dans l’information
Vers la déterritorialisation
L’artefactualisation de la vie

7. Pour une évaluation... reterritorialisée
L’alternative reste à inventer
La fin d’un paradigme
Être « chez soi » dans le monde
Une double évaluation
Quelle objectivité ?
Quant à la maîtrise...

Conclusion