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Mirush, Fatos, Rahman, Shehqet de retour avec leurs papiers

samedi 25 octobre 2014, par Georges Günther

Ca y est : Mirush, Fatos, Rahman, Shehqet, les 4 jeunes lycéens menacés d’expulsion sont revenus ce vendredi matin d’Albanie avec leurs passeports et leurs visas.

"La belle mobilisation a payé ! Bonnes études et bel avenir en France Mirush, Fatos, Rahman, Shehqet, avec le bonheur de tous ceux qui croient qu’il faut se battre pour que des valeurs bien souvent mises à mal prévalent envers et contre tout. Vous êtes ici avec l’accord des plus hautes autorités de l’Etat français et ce n’est pas une mince victoire." écrit Georges Berger le président de l’association REVE (voir ci-dessous).

Car c’est bien l’immense mobilisation autour de Mirush, Fatos, Rahman, Shehget qui a permis d’aboutir à cette issue. Une mobilisation tenace à laquelle ont participé des milliers de personnes au Foyer Clairevivre, chez les enseignants, chez leurs copains lycéens, dans les associations de solidarité notamment REVE et "Un Toit...c’est tout" .


Petit rappel...

Mirush, Fatos et Rahman, Shehqet, sont arrivés en France seuls et mineurs. Ils étaient inexpulsables et ont été pris en charge par les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), hébergés à Clairvivre et inscrits dans des établissements scolaires. Mais à leur majorité, le ministre de l’intérieur (à l’époque Valls), la préfète de la Loire et leurs services, ont mis en route la machine à expulser. Plus de prise en charge, plus de logement, et OQTF le 17 décembre 2013.
Tous les recours hiérarchiques auprès de Hollande, Walls, ont été rejetés. Et pour justifier ces décisions, la Préfète a osé écrire pour chacun des jeunes qu’”ils n’ont pas démontré que la qualité de leur parcours de formation" assurait "une intégration durable dans la société française” alors que tous leurs enseignants expliquaient le contraire.


Dès le 16 janvier plus de 200 personnes étaient présentes au rassemblement de soutien organisé au Foyer Clairevivre, dont un grand nombre de jeunes des lycées concernés, et déjà 3000 signatures sur les pétitions du collectif de soutien. Un car était organisé pour accompagner les jeunes au Tribunal à Lyon le 23 janvier.
Puis mobilisation de plusieurs centaines de lycéens à Andrézieux et St-Etienne le 27 février. Et le 17 avril au moins 800 lycéens accompagnés d’enseignants et de militants d’associations, manifestaient dans le centre ville de St-Etienne. Sur leurs pancartes, banderoles et dans leurs slogans : “L’éducation, pas l’expulsion !", “abolition des expulsions, ou bien révolution !”, “Nous vivons, nous étudions, nous restons ensemble”
(Voir la manifestation du 17 avril)

L’association REVE (Rester, Etudier, Vivre Ensemble) est créée dans la foulée pour officialiser, pérenniser et développer cette solidarité.
Le 14 mai en pleine période du Bac, 400 lycéens manifestaient à nouveau dans le centre-ville de St-Etienne.
Du côté de la préfecture, on a cherché à gagner du temps, misant sur le tassement, sur les vacances pour disperser ces jeunes, et pouvoir expulser sans vagues. Peine perdue.
La préfète a alors sorti la proposition que ces 4 jeunes repartent en Albanie chercher un visa et reviennent ensuite en France. Sans engagement de sa part bien sûr sur le bon déroulement de l’affaire. Un piège. Il a fallu la détermination et la vigilance de l’association REVE, d’”Un Toit...c’est tout" et des lycéens pour obtenir finalement toutes les garanties que ces jeunes pourront bien revenir en France et ne resteront pas bloqués en Albanie. Le député Régis Juanico a alors donné sa garantie et celle du ministère des affaires étrangères.
Mirush, Fatos, Rahman, Shehqet, sont donc partis ce jeudi chercher leur visas et passeports en Albanie accompagné de Gino Cuda de l’association REVE et sous la vigilance attentive de centaines de personnes.
Leurs sourires ce vendredi matin à leur retour fait vraiment plaisir à voir.

Une victoire contre la brutale politique d’expulsion que veulent aggraver Hollande et Valls en proposant au Parlement une réforme ultra-régressive du droit d’asile et du droit des étrangers.
L’action va donc continuer comme l’écrit Georges Berger, le président de l’association REVE, qui lance un appel à l’adhésion et au soutien financier (ci dessous).

Mirush, Fatos, Rahman, Shehqet, devraient être présents le 8 novembre place Jean Jaurès.

Georges Gunther.

Georges Berger, proviseur honoraire du lycée Jean Monnet, président de REVE : "Le bonheur de tous ceux qui croient qu’il faut se battre pour que des valeurs..."

"Beau moment ce vendredi midi avec le retour des 4 jeunes (et de leur mentor Gino), avec leurs passeports et leurs visas.
La belle mobilisation a payé ! Bonnes études et bel avenir en France Mirush, Fatos, Rahman, Shehqet, avec le bonheur de tous ceux qui croient qu’il faut se battre pour que des valeurs bien souvent mises à mal prévalent envers et contre tout.
Vous êtes ici avec l’accord des plus hautes autorités de l’Etat français et ce n’est pas une mince victoire.

Mais notre association doit poursuivre sa tâche d’accompagnement de ces jeunes et sans doute d’autres dans la même situation.
Nous avons besoin d’argent, même si les frais du voyage à Tirana ont été limités au mieux. Nous voulons aussi organiser un moment festif et médiatique avec les adultes et les lycéens qui ont participé à cette mobilisation. Nous voudrions soumettre aussi à ceux qui ont accepté de prendre en compte la situation des quatre jeunes une proposition de loi concernant la situation des mineurs étrangers isolés devenant majeurs.

Bref nous avons encore du pain sur la planche.
Aussi les membres de l’association sont invités à une réunion le mardi 4 novembre à partir de 18H au foyer Clairvivre."

Georges Berger

 Pour contacter l’association REVE :   
- Michel Balmont (secrétaire de l’association) - Le Bessy 42230 Roche la Molière, ou
- Gino Cuda (trésorier de l’association) - 49 rue de l’Eternité 42000 Saint-Etienne