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Chronique d’une élue citoyenne au Conseil départemental de la Loire

L’A45 : un projet obsolète

420 personnes réunies à Givors le 5 avril exigent la recherche de solutions d’avenir

samedi 9 avril 2016, par Violette Auberger

Violette Auberger est élue citoyenne (représentante du canton de Renaison dans le Roannais) au Conseil départemental de la Loire...

Le 5 avril a eu lieu à Givors une grande réunion publique "Aménager le territoire sans l’A45" (Voir). À l’issue de cette réunion, l’assemblée a voté un vœu adressé à tous les élus régionaux. Voici les arguments que pour ma part j’ai exposés à cette rencontre...

Lorsque le projet A 45 a refait surface au département, j’ai souhaité comprendre ce qu’il était vraiment. Le tracé, l’objectif, l’impact...
Après lecture de divers documents, nous avons donc pris contact, Jean BARTHOLIN (mon binôme au département) et moi avec les associations de Sauvegarde des coteaux du Lyonnais et du Jarez .
Une réunion a suivi à la mairie de Givors, avec ces associations et Martial Passi, maire de Givors.
À l’issue de cette rencontre nous avons décidé d’organiser une réunion publique afin de permettre à chacun de comprendre ce qui se joue.
Chacun a pu développer ses arguments : protection du foncier, pollution, inutilité, incompatibilité avec la COP 21, massacre de la zone arboricole, prix pour les collectivités, impôt des citoyens gracieusement transféré à Vinci Autoroutes... pour un résultat qui laisse dubitatif.
D’ailleurs un article est paru hier de Stéphane Riou, spécialiste de l’évaluation économique des politiques publiques, dans lequel on peut apprendre que ce qui pourra arriver de mieux à Saint-Etienne avec cette autoroute serait de devenir cité dortoir. Ça fait rêver...

On veut nous faire croire qu’une solution qui ne fonctionne pas ailleurs va fonctionner ici .
Partout on constate que dès que l’on augmente le nombre de voies, on augmente le trafic.
L’exemple le plus frappant se trouve à Huston où en 2008 on a inauguré la plus large autoroute du monde avec 26 voies !
Moins de 10 ans plus tard, on roule encore plus mal que ce n’était le cas avant sa création.
Plus de routes incite plus de gens à prendre leurs voitures, à habiter plus loin, on favorise ainsi l’étalement urbain avec une augmentation de la pollution fracassante.

À Séoul, le maire a décidé de faire l’inverse, il a transformé la 2 fois trois voies en rivière, ce qui a permis de redynamiser la ville et de revaloriser l’immobilier, tout cela sans augmenter les problèmes de circulation !
Le résultat est tellement positif que la requalification de plusieurs voies rapides en zone piétonne arborée vient de commencer.

Une étude britannique en 2002 a démontré que les usagers font preuve d’une grande flexibilité à condition que d’autres possibilités leur soient offertes.
On comprend que le Rhône ne veuille pas de cette autoroute puisqu’elle va à l’encontre des efforts fait pour améliorer la mobilité sur le lyonnais.

Ce projet du passé ne pourra en rien répondre aux attentes d’aujourd’hui. Mais il y a comme un refus de voir la réalité en face, de voir que ce type de projet ne fait que cautionner un système dans lequel on nous fait croire que bitumer, consommer, surconsommer est la seule solution.

Nous voulons un vrai projet d’intérêt général et non pour l’intérêt particulier de Vinci.

Nous voulons un vrai projet, ou plutôt de vrais projets, parce qu’ici on fait choisir aux élus entre la A45 et rien, mais entre ces deux extrémités, il existe une panoplie de possibilités, plus écologiques, plus respectueuses des habitants, et qui permettraient de redynamiser la vallée.

La modernité ce n’est pas de bitumer encore et encore, c’est de réfléchir et d’avoir l’audace de croire que l’on peu faire mieux.

OUI, il faut qu’un projet naisse, que des solutions soient trouvées.
NON, nous ne voulons pas de ce projet désuet et inadapté qui ne fera, à terme, qu’empirer la situation.

Violette Auberger
violetteauberger@yahoo.fr