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Hommage à Madeleine Rebérioux

Palestine-Israël : quelques réflexions

mercredi 9 février 2005


Madeleine Rebérioux vient de mourir. Historienne, universitaire, présidente d’honneur de la Ligue des Droits de l’homme, après en avoir été présidente pendant plusieurs années, Madeleine Rebérioux a beaucoup travaillé sur Jean Jaurès et s’est engagée toute sa vie dans la lutte anticolonialiste, contre la guerre d’Algérie, contre la guerre du Vietnam... Elle avait milité au Parti communiste avant d’en être exclue en 1969.
Madeleine Rebérioux était très engagée dans la solidarité avec le peuple palestinien. Le 13 décembre 2001, elle avait lancé avec Etienne Balibar, Rony Brauman, Pierre Vidal-Naquet et une trentaine d’autres personnalités, l’appel "Trop c’est trop", contre l’occupation, appel qui a animé ensuite de nombreuses initiatives de solidarité.
Voir "Trop c’est trop" sur le site de la LDH

La liste de diffusion Assawra vient de re-publier un texte de fin 2002 : "Palestine-Israël : quelques réflexions", utile à relire 2 ans et des milliers de morts plus tard.

Palestine-Israël : quelques réflexions

Ce texte est publié sur le site de la FSU Nouveaux regards

La formule célèbre attribuée à Théodore Herzl selon laquelle la Palestine, « terre sans peuple » était destinée aux juifs, un « peuple sans terre », ne saurait être exclusivement attribuée à l’ignorance. Théodore Herzl, l’Autrichien, Israel Zangwill, l’Anglais, et Haïm Weizmann, l’Américain qui devint président du congrès sioniste mondial puis premier président de l’Etat d’Israël, savaient bien que la Palestine historique, existait dans le cadre de l’empire ottoman, puis du mandat britannique au lendemain de la Grande Guerre, et n’était pas vide d’hommes. Ils voulaient dire qu’il s’agissait d’un pays assez peu peuplé et, surtout, habité par des nomades ou des paysans incapables de la mettre en valeur. Eux, au contraire, les amants de Sion, les sionistes, allaient en faire non pas tant - ou seulement - une terre de refuge au moment où, depuis les années 1880, de nouveaux modes d’antisémitisme se développaient en Europe, mais un pays prospère et moderne.

Cette représentation était et est largement restée typiquement coloniale. Elle n’est pas propre aux relations entre les fondateurs de l’Etat d’Israël et les Palestiniens. On la retrouve en Algérie. On la retrouve en 1913 à propos du Maroc : il fallut l’œil prompt et l’énergie de Jaurès pour obtenir cette année-là que la tendance dite guesdiste du groupe parlementaire socialiste renonce au projet de transférer les fellahs marocains d’une vallée pour que celle-ci, remise dans les mains exemplaires de socialistes français, se trouve modernisée et fertilisée [1] . Et cette image du colonisé arriéré, le colonisateur étant porteur du progrès, n’est pas absente d’un récit célèbre du grand écrivain Jean-Richard Bloch, lorsqu’il rédige en 1926, le Robinson juif, à son retour des cérémonies qui ont marqué, dans la Palestine mandataire, l’inauguration de l’Université hébraïque de Jérusalem [2] ; ces textes, ainsi rapprochés sur une période relativement courte - un peu plus d’un quart de siècle - n’oblitèrent en aucun cas le judéocide nazi. Ils ne diminuent aucune des responsabilités de l’Europe dans la tragédie hitlérienne. Mais ils nous suggèrent de situer les conséquences palestiniennes de cette tragédie dans une séquence plus longue, typiquement coloniale. Que ce soit au nom du progrès, des droits de l’Homme ou de Dieu, la constitution d’un second peuple sur un territoire déjà peuplé, celle d’un État moderne dont ce peuple se considère le porteur et le moteur, ne peuvent se séparer de ce contexte [3] . La référence au caractère premier, et donc primordial, du peuple juif en Palestine a exalté la foi et l’espérance. Elle a nourri la volonté des pionniers. Elle constitue l’élément le plus original du nationalisme sioniste.

Il n’empêche : il n’y a pas de peuple-race. Sur 2000 ans, les droits dits « historiques » sont imaginaires. Ce qui n’a pas empêché nombre d’Israéliens de s’en réclamer, sincèrement. Et l’Etat d’Israël, né en 1948, de se constituer sans autre perspective que celle de ce nationalisme [4] , sur la base de ce qu’il faut bien appeler une contre-vérité historique.


Ce nationalisme colonial a conduit sinon à la totale invisibilité, du moins à la très faible visibilité du peuple palestinien, sur près d’un siècle. Palestinien, quel drôle de mot ! Ce sont des Arabes, certes pas tout à fait comme les autres, mais quand même ! Comme dans un film récent, l’image que s’en font les Israéliens est celle d’un paysan pourvu d’un ou deux moutons, d’un ânon, de quelques enfants et d’une femme.

Benny Morris, lui-même, un des « nouveaux historiens israéliens » [5] dresse la liste des 369 villages d’où les Arabes furent finalement exilés. Une liste est une liste. Une image pèse d’un autre poids. Pourquoi ces « départs », cet exil ? C’est un autre problème sur lequel je reviendrai dans un instant. Mais dès lors que l’expulsion est un fait acquis, que les Palestiniens sont expulsés - paysans, petits commerçants des villes - et peuplent les camps, au Liban, en Jordanie, etc. [6] , ce sont les Etats arabes qui accèdent au devant de la scène. En novembre 1947, ils avaient dénoncé avec vigueur la décision de la jeune ONU, acquise avec le soutien de l’URSS et ses alliés, matrice internationalement légitime de la création de l’Etat israélien. Ils réapparaissent ensuite à maintes reprises, plus soucieux sans doute de consolider leur influence que d’aider à la reconnaissance d’un peuple, à l’émergence d’un État palestinien. Au reste, la Renaissance arabe, la Nahda, contemporaine des débuts du sionisme, n’a pas de raisons sérieuses, même quand elle décide publiquement de s’y opposer à partir de 1947, de valoriser les Palestiniens en tant que tels.


La suite des événements (1948-49, 1973, etc) n’a pas démenti ces prémices.

Il a fallu, dans les années 1960, la création de l’OLP puis en 1988-89 son renoncement aux paragraphes de sa Charte qui visaient la disparition de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat hébreu (je n’oublierai jamais ce 2 mai 1989 où, invité par le président de la République, François Mitterrand, Yasser Arafat vint faire part à une centaine de militants et d’intellectuels français de la « caducité » de la Charte), il a fallu enfin les accords d’Oslo (1993-1994) pour qu’une stratégie palestinienne devienne peu à peu visible. Elle les émancipait des protecteurs arabes, sans renoncer bien sûr à obtenir leur soutien. Elle faisait du peuple palestinien un acteur collectif, l’acteur de sa propre histoire. Un acteur qui s’appuyait sur le droit international, les célèbres résolutions 194 et 242, et qui leur donnait chair. Pour que le droit international cesse d’être un thème juridique, il lui faut s’incarner. C’est ce que les accords d’Oslo ont, temporairement, rendu possible. Sur la scène internationale, sur la scène française, l’émergence de l’Autorité palestinienne, au terme d’élections internationalement contrôlées et incontestables, a rendu visible non seulement le peuple, mais la nation palestinienne, son droit à un Etat. C’est elle aussi qui a rendu possible le Conseil législatif palestinien, porteur de forces vives et diversifiées. C’est elle enfin qui a rendu indispensables des négociations avec Israël. Qui ont finalement échoué [7] .

Cette façon de raconter se donne des allures « impartiales », peu acceptables dès lors qu’il s’agit de prises de position qui visent à l’honnêteté - ne pas négliger ceux qui pensent autrement - non à une pseudo-neutralité.


L’accès des Palestiniens à la visibilité s’est aussi appuyé à l’évidence non seulement sur un processus intérieur, mais sur les scandales associés aux massacres dits régionaux (« Septembre noir » en Jordanie, « Sabra et Chatila » au Liban), mais aussi sur les initiatives d’une diaspora européenne disposant de quelque argent (il y avait une réelle bourgeoisie palestinienne dans la « Palestine mandataire ») et de brillants intellectuels : il faut souligner ici le rôle joué par la Revue d’études palestiniennes et par son rédacteur en chef, Elias Sanbar. Il faut aussi, puisque ce numéro de la revue va paraître en décembre 2002, souligner le rôle quotidien des médias dans les nouvelles figures de cette visibilité. Sans qu’il soit question de mettre en cause leur honnêteté, les pouvoirs détenus par l’audiovisuel portent la puissance et la gloire au bénéfice des Palestiniens dès lors que l’opinion, alimentée par des images, l’inscrit à leur détriment : je parle ici, chacun l’entend comme moi, des « attentats-kamikazes », dont les victimes, toutes les victimes, contribuent à la dégradation de leur représentation. Et à un retour vers la « sauvagerie » censée significative non pas des Palestiniens en particulier, mais des Arabes (voyez le « terrorisme FLN » pendant la guerre d’Algérie). A une époque où le révisionnisme se généralise, les enseignants qui lisent notre revue doivent en prendre conscience. D’autant que, du côté israélien, l’égale visibilité n’est pas acquise. Et de loin. Un seul exemple : les interprétations de l’échec des négociations à Camp David en juillet 2000, et le récit que les Israéliens sont parvenus à imposer comme vrai [8] : les Palestiniens se sont conduits comme des ingrats, ils ont refusé une « offre généreuse ». Or celle-ci est offerte par l’occupant, à Yasser Arafat qui a reconnu l’Etat d’Israël comme détenteur de 78 % de la Palestine historique et qui a accepté de fonder le futur Etat palestinien sur 22 % de ce territoire. Faut-il ajouter que sur ces « 22 % » s’accumulaient ce que les négociateurs palestiniens ont pu qualifier d’escroqueries : dans les terres que les Israéliens refusent de rétrocéder, il y a tous les territoires qu’ils déclarent stratégiques, et ceux qui sont occupés par les colonies, sans que cela soit dit clairement.

Non, les Palestiniens ne sont pas encore pleinement visibles. La transparence a fait quelques progrès. L’égalité de visibilité n’a pas été acquise, fût-ce au plan diplomatique, et malgré les efforts de Charles Enderlin. Il est encore long, le chemin qui mènera à la fin de l’humiliation. Et à l’indépendance.

 

Derrière l’humiliation, les questions de fond...

On ne saurait pourtant réduire à ce débat les questions de fond, largement esquivées à Camp David, abordées, à tout le moins, dans la précipitation et génératrices d’un échec dont les conséquences dramatiques se déroulent aujourd’hui sous nos yeux. A supposer qu’on laisse de côté la question de l’eau, pourtant vitale et à propos de laquelle les responsabilités d’Israël ne sont pas douteuses, trois principales questions se dégagent :

La question des colonies tout d’abord.

Elle devrait être la plus simple à régler car l’Etat d’Israël, après avoir conquis son droit à l’existence devant les instances internationales, après avoir obtenu par la force ou la peur le départ de son territoire de quelque 700 000 à 800 000 Palestiniens (tout en en gardant à peu près autant) dont il a, en vertu d’une loi de décembre 1948, confisqué les biens, a reconnu qu’il devait revenir à ses frontières de juin 1967, et donc démanteler de très nombreuses « colonies » construites dans les territoires palestiniens occupés depuis cette date. Pourtant il n’en fait rien. Les nouveaux colons, souvent liés aux partis nationaux religieux, sont plus de 200 000 en 2002. Leur nombre a triplé depuis les accords d’Oslo. Le « cancer » des colonies s’étend non seulement en raison de cette croissance, encouragée par l’Etat, mais grâce aux réseaux de routes de contournement, de check-points et autres lieux de contrôle qui assurent leur domination sur l’espace palestinien. Qu’est-ce qui en sort ? Un pseudo Etat, semé de trous, divisé en quatre régions encerclées de blocs de colonies qui ne peuvent communiquer entre elles ; un Etat non viable et invivable. Uri Avnery, dans un article du 26 octobre 2002, a décrit la situation des villages palestiniens dont les oliveraies bordent une colonie, et où les colons contrôlent la situation : si un propriétaire s’approche pour cueillir ses fruits, les colons lui tirent dessus, en coordination avec l’armée. Ainsi vont les colonies : les villageois palestiniens s’en iront peut-être... Bon exemple du « transfert » dont on dira sans doute, plus tard, qu’il fut volontaire [9] .

Le mouvement « La paix maintenant », affaibli mais non moribond, a fait de l’évacuation des colonies son cheval de bataille face à Ariel Sharon. Il y a de l’espoir.

Y en a-t-il aussi pour la deuxième interrogation sur laquelle a buté Camp David qui concerne les lieux saints ? Cette question est enseignée, sous différentes formes, dans les manuels d’histoire, mais notre culture laïque, sans la récuser, la considère avec quelque méfiance. Terre natale des trois grandes religions issues d’Abraham, comment doit être gérée Jérusalem ? S’agit-il de la ville tout entière où les Israéliens ont multiplié les implantations ? Ou des seuls « lieux saints » (mur des lamentations, esplanade des Mosquées, sanctuaire relevant des églises chrétiennes) ? Entre les Palestiniens (restés en Israël ou vivant dans les territoires occupés) et les chrétiens, il y a d’autant moins de désaccords que beaucoup de Palestiniens sont chrétiens. Deux solutions ont été envisagées : une gestion internationale des lieux saints, la reconnaissance de la souveraineté palestinienne sur Jérusalem-Est, sur le mont du Temple et la zone qui l’entoure. A Camp David (juillet 2000), le débat, à ce stade insoluble, car il renvoie à la part du sacré dans les deux camps et aurait donc dû exiger de très larges négociations, met en évidence les contradictions.

Deux mois plus tard, alors que la question du pouvoir politique domine Israël, Ariel Sharon se rend sur ce que les juifs israéliens appellent le mont du Temple et les Palestiniens l’esplanade des Mosquées. Le 28 septembre au matin, il y arrive entouré de nombreux policiers. Après divers incidents, ce comportement, jugé provocateur, participe fortement au déclenchement de l’Intifada-al-Aqsa [10] . Relance tragique : les oppositions politiques et sociales fondamentales sont débordées par le sacré et ses manipulations. Il faut du temps.

Rien, ou peu, de sacré en revanche dans la troisième question. Elle concerne le droit au retour des Palestiniens. Qu’il s’agisse d’un droit internationalement reconnu est indiscutable. La résolution 194 de l’ONU adoptée en 1948 en fait foi : « Il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible ». Année après année, l’ONU le confirme. En 1950, quand l’ONU entérine l’entrée d’Israël, alors que la décolonisation des peuples et des nations arabes commence à peine, elle lui demande d’accepter solennellement ce droit au retour. Voilà pour le droit, notre horizon certes. Mais qu’en est-il de la réalité ? Pas si simple ! Première question : combien de personnes sont concernées ? Entre 3,5 et 4,5 millions (estimation basse, estimation haute) résident aujourd’hui hors des frontières de la Palestine historique (couverte par l’Autorité palestinienne ou par l’Etat d’Israël). Il s’agit de Palestiniens réfugiés dans des camps, dans divers pays arabes, et de la diaspora palestinienne (celle-ci est composée de ceux qui ont eu assez d’argent et d’influence intellectuelle ou de chance pour se réfugier en Europe ou aux Etats Unis). Leur soutien aux autres Palestiniens est essentiel. Un seul exemple : sans eux, sans Elias Sanbar, Camille Mansour et d’autres, la Revue d’études palestiniennes n’aurait pu ni vivre, ni survivre.


Mais aussi, seconde question : quelles pourraient être les conséquences de l’application intégrale du droit au retour ? Au-delà d’Israël, et parmi les personnes d’origine juive les plus attachées à l’émergence de l’Etat palestinien, s’exprime une inquiétude de type démographique : ne s’agit-il pas d’arabiser Israël en en bouleversant la démographie ? [11] Les concepts sont complexes, les statistiques confuses, assurément. Les dynamiques urbaines mettent en lumière l’évolution de la natalité, y compris chez les Palestiniens. N’empêche : l’inquiétude existe. Beaucoup de Français d’origine juive et nullement sionistes se sentent néanmoins solidaires du caractère propre de cet Etat, Israël, où vivent nombre de leurs amis, de leurs cousins, de leur parentèle. Elias Sanbar formule la réponse suivante : il faut négocier, non pas le principe du droit au retour, mais son application [12] . C’est possible dès lors que les Palestiniens ont accepté de partager leur patrie. C’est possible, non pas en se référant à Camp David (juillet 2000) mais aux négociations de Taba (janvier 2001). C’est possible à condition que l’Etat d’Israël reconnaisse le « déplacement et l’expropriation de la population civile palestinienne » en 1948. C’est possible en discutant de la réalité (de nombreux Palestiniens ne souhaitent pas rentrer en Israël) et des modes d’indemnisation susceptibles d’être débattus.

Nous sommes à la fin de 2002. Aucune de ces questions de fond n’a été sérieusement discutée ; ce n’est pas une raison pour les négliger. Mais, surtout, la dégradation de la situation a atteint une telle ampleur que ces problèmes paraissent presque obsolètes. La peur domine les Israéliens menacés par les attentats-suicides : nous devons condamner ceux-ci fermement. La rage, la fureur dominent les Palestiniens : impossibilité de circuler, couvre-feu infernal qui rend dérisoire le concept et la pratique du droit à l’éducation, humiliation permanente, chômage d’une incroyable ampleur, etc. Dans quel ordre faut-il énumérer cette souffrance, ce malheur, ces sources de toute résistance qui font de chaque Palestinien un kamikaze en puissance [13] ?

Voilà où nous en sommes.


Rien ne subsiste des accords d’Oslo sauf... qu’ils ont été signés devant les caméras du monde entier. Rabin a été assassiné par un Israélien pour les avoir signés. Arafat est désigné par la droite et l’extrême droite israéliennes comme celui qu’il faut éliminer, étant entendu que son éventuel successeur devrait plaire aux Israéliens. Excusez-nous : la campagne contre Arafat ne nous convient guère, quelles que soient les critiques qui peuvent lui être adressées. Aux Palestiniens de dire ce qu’ils en pensent.

Pour qu’ils le disent librement, il faut que recule le système infernal, l’engrenage de la mort. Les élections qui auront lieu bientôt en Israël vont être l’occasion d’un vrai débat. Il est vital, ne serait-ce que pour créer de nouvelles conditions au droit à l’éducation des enfants palestiniens et à la coopération entre universités françaises et palestiniennes, que Palestiniens et Israéliens reprennent des négociations concrètes, que l’occupation cesse, que les Palestiniens dénoncent les attentats-suicides. Bref, que leur visibilité fortement soutenue fasse échec aux projets de « transfert » qui continuent de dominer le Likoud et impose la reconnaissance de tous leurs droits.

Egalité, voilà le vrai mot d’ordre. Sa mise en œuvre suppose en tout état de cause que la guerre de Bush contre l’Irak n’ait pas lieu...

Madeleine Rebérioux

[1] G. Haupt, M. Rebérioux (dir.), La deuxième Internationale et l’Orient, Cujas, 1967, p. 157-161.

[2] Michel Trébitsch prépare une édition critique du Robinson juif.

[3] H. Laurens, La question de Palestine, tome 2, 1922-1947, Fayard, 2002

[4] Zeev Sternhell, The founding mythes of Israël, Princenton University Press, 1998 ; voir aussi un article de Shlomo Sand, Le Monde, 5 janvier 2002.

[5] Benny Morris, The birth of the Palestinian refugee problem, 1947-1949, Cambridge University Press, 1987.

[6] Farouk Mardan-Bey, Elias Sanbar (dir.), Le droit au retour, Actes Sud, Sindbad, 2002, p. 207-262.

[7] Ch. Enderlin, Le rêve brisé, Fayard, 2002.

[8] Elias Sanbar, « Pourquoi Camp David a-t-il échoué ? », Trop c’est trop, Bulletin de liaison, octobre 2002.

[9] U. Avnery, « Naborh avait une vigne », Solidarite-palestine.org, octobre 2002.

[10] Je suis ici le récit du Rêve brisé, op. cit.

[11] Y. Courbage, « La démographie des Palestiniens », in Le droit au retour, op. cit.

[12] E. Sanbar, « Le doit au retour est-il négociable ? », in Le droit au retour, op. cit.

[13] U. Avnery, « Comprendre la rage », Le Monde, 24 novembre 2002.