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Dans l’agglomération stéphanoise, des centaines de solutions sont possibles pour reloger les familles Roms.

mercredi 2 août 2006, par Anna Pidoux , Georges Günther, Marie-Pierre Vincent

Depuis mardi 25 juillet, date de l’expulsion des familles Roms du terrain de la gare du Clapier, ni le Maire de St-Étienne, par ailleurs président de St-Etienne Métropole, ni le Préfet de la Loire n’ont voulu reloger ces personnes. Ils les ont laissées trois jours et deux nuits camper sur la place Jean Jaurès en pleine canicule, sans eau ni sanitaires. Le jeudi soir 27 juillet, devant une situation devenue humainement intenable, avec l’aide du DAL et du comité de soutien aux Roms, les familles (49 personnes) se sont installées dans le bâtiment vacant d’un ancien centre EDF, 21 rue Béraud. Au moins 1500 m2 de locaux disponibles avec des sanitaires et des douches.
Aujourd’hui, la Préfecture et la Ville de St Étienne refusent toujours d’envisager leur relogement. Ils se renvoient mutuellement la balle. Pour le Directeur du Cabinet du Préfet, M. Laurent Buchaillat, le logement est de la compétence des collectivités locales. Pour le premier adjoint de St Étienne, M. Argoud, c’est de la responsabilité de l’Etat.

Nous voulons une maison pour nous et nos enfants

Cette partie de ping pong dure depuis plus de deux ans et demi. Une manière de faire bien commode pour refuser tout droit au logement à ces familles.
Par contre, quand il s’agit d’obtenir l’expulsion des immeubles vides dans lesquels ces familles se sont installées pour ne pas être à la rue, la Ville de St-Etienne et certains propriétaires privés saisissent immédiatement le TGI et obtiennent, d’ailleurs sans peine, une décision d’expulsion, mise en œuvre avec le concours des forces de polices accordées par le Préfet. Là, la coopération Mairie-Préfecture fonctionne.

A chaque expulsion les maigres effets personnels des familles sont détruits, et leur situation ne fait que s’aggraver : la précarité devient permanente, aucune scolarisation des enfants ne peut être envisagée, leur état de santé et psychologique est très mauvais.
Le terrain du Clapier était devenu leur seul refuge.

Bien sûr le tout nouveau Préfet de la Loire, M. Stéphane Bouillon, déclare dans le Progrès que les Roms sont légalement considérés comme des touristes et qu’au titre de la convention de Genève « la Roumanie est considérée comme un pays sûr pour ses habitants ». Hypocrisie et cynisme... Les familles Roms ne viennent pas en France en villégiature touristique. Le préfet ne l’ignore pas. Elles fuient le racisme qui les empêche de vivre, met leur intégrité et leur vie en danger. Elles fuient la misère.

Une société, une Europe humaine et solidaire doit assurer à chaque individu, quelque soit sa situation, un certain nombre de droits fondamentaux pour vivre dans la dignité. Au premier rang d’entre eux il y a le droit au logement. Il y va du respect de « l’égale dignité de tous les êtres humains ». Les parlementaires français ont même inscrit ce principe dans la loi : « La lutte contre les exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation. La présente loi tend à garantir sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance. » (article premier de la loi d’orientation de lutte contre les exclusions votée en 1998, Journal officiel du 31/07/1998).
Une nouvelle répartition des richesses doit être mise au service de cet objectif.

Dans l’agglomération stéphanoise ce ne sont pas les possibilités qui manquent pour assurer un logement décent et stable à ces familles. Il y a des milliers de logements vacants y compris dans le parc HLM public. De grandes entreprises nationales comme la SNCF, EDF, ont des milliers de m2 de locaux inoccupés (l’ancien centre EDF de la rue Béraud en est un exemple).
Il est donc possible de travailler à dégager très rapidement des solutions de logements pour les familles Roms, et ceci sans aucun préalable. On loge d’abord, on règle les autres problèmes ensuite.
Le Maire de St-Etienne, Michel Thiollière, avec le président de Métropole Habitat (ex OPAC de St-Etienne), Guy Giraud, les autres responsables HLM, la direction de la SNCF, d’EDF, ont une partie de la solution entre les mains. Les autres maires des communes de St-Etienne Métropole peuvent aussi contribuer à des solutions. Le Préfet de la Loire également puisqu’il dispose du pouvoir de réquisitionner des logements quand les collectivités locales sont défaillantes.
Au lieu de se renvoyer la balle, il est nécessaire de réunir en urgence toutes les institutions et les personnes compétentes, avec les services sociaux, pour travailler à des solutions. Les associations (Comités de soutien aux Roms, DAL) et des représentants des familles Roms sont prêts à y participer.

Georges Günther, Marie Pierre Vincent, Anna Pidoux


Au bulldozer


les nuits au kiosque place J Jaurès


Vivre sur des cartons

Photographies de Marie-Pierre Vincent.

Messages

  • La solidarité du syndicat CGT d’EDF-GDF

    Le syndicat CGT egs-loire s’est adressé ce 3 août par tract aux agents edf gdf du centre loire :

    "PEUT-ON RESTER INDIFFERENTS ?

    "En cette période de vacances pour beaucoup d’entre nous, depuis la fin de la semaine
    dernière une cinquantaine de personnes d’origine roumaine se sont installées dans les anciens
    locaux de l’agence Centre Deux rue Béraud, avec l’aide du DAL et du comité de soutien au
    Roms.
    En effet, après avoir été expulsées par la force, du terrain sur lequel elles étaient
    installées (des bulldozers pour détruire les caravanes et tous les effets personnels) ces
    familles qui comptent des enfants et des personnes atteintes d’affections lourdes, ont
    campé deux nuits et trois jours devant la préfecture, une situation humainement
    intenable, sans eau ni sanitaire en période de canicule.

    Nous avons rencontré les responsables de diverses associations, pour eux cette
    situation ne doit pas durer. Ceci n’est qu’une solution provisoire. Il faut que très
    rapidement le Maire de St Etienne et le Préfet de la Loire qui actuellement se
    renvoient le dossier (compétence de l’Etat ou des collectivités locales), le
    président de Métropole Habitat et les autres responsables HLM, les maires des
    communes de St Etienne Métropole trouvent une solution de relogement pour
    ces familles.
    Nous savons tous qu’actuellement de nombreux appartements sont disponibles
    dans le parc HLM public.
    Il est nécessaire de réunir rapidement les institutions et les personnes
    concernées pour régler ce problème, les associations et les représentants des
    familles sont prêts à participer.
    Vous pouvez aussi intervenir auprès des élus et des personnes influentes que
    vous pourriez connaître afin d’obtenir un dénouement rapide à cette situation.

    Les associations ont également besoin de parer au plus pressé. Ces locaux ne sont pas
    prévus pour accueillir des familles, aussi leur manque-t-il des effets de première nécessité,
    également des vêtements ainsi que de la nourriture.

    Diverses associations leur ont déjà apporté leur soutien : Secours populaire, Emmaüs…..etc

    Vous pouvez contacter :
    - DAL : 06 87 50 84 42
    - Comités de soutien aux Roms : 06 33 51 55 51

    St Etienne Le 03 août 2006

    www.edf-gdf-loire-cgt.com

    synd-cgt-egs-loire@wanadoo.fr