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L’A45 en question

Des repères sur les transports, la pollution, la santé...

mardi 2 janvier 2007, par Christophe Collard

Le texte ci-dessous est à lire en complément du texte L’A45 en question
et veut donner des repères (et des liens vers des sites ressources) sur les questions de transports, de pollution, et de santé.

La circulation automobile source de pollution et de nuisances :

 Effets de la circulation automobile sur la pollution de l’air et sur la santé : 
1. 18 000 décès en France par an attribuables à la pollution automobile (3,5 % du total) - 10 années de vie perdues par personne en moyenne, 40 pour les accidents de la route)
2. 19 000 hospitalisations attribuables à la pollution automobile (2-3 % des hospitalisations cardiovasculaires et respiratoires)
3. 20 000 bronchites chroniques, 250 000 bronchites aiguës (enfants) attribuables à la pollution automobile
4. 560 000 crises d’asthme.

 Effets toxiques sur la faune et la flore de la circulation automobile :  
1. Baisse de rendement des cultures.
2. Animaux : maladies respiratoires, baisse de fertilité, cancers...
3. L’eutrophisation : excès de phosphates, nitrates et ammoniac dans l’eau, d’où accumulation d’algues.
4. perte de qualité des eaux et toxicité due essentiellement aux émissions d’oxydes d’azote.

 Effets de la circulation automobile sur la pollution de l’air locale ou régionale :  
1. odeurs, fumées, salissures.
2. effets directs sur la santé (pollution locale) pollution photochimique régionale (sensible, santé, écosystèmes) Oxydes d’azote, Ozone / pollution photochimique ; Particules fines.

 Effets de la circulation automobile sur le bruit :  
1. gène, inconfort.
2. perturbations du sommeil, de la communication.
3. diminution limitée du nombre de points noirs le long des grandes infrastructures,
4. quasi stabilité des niveaux de bruit en ville,
5. extension des zones bruyantes intermédiaires (extension géographique et temporelle des trafics),
6. diminution progressive des zones calmes.

 Effets de la circulation automobile sur la pollution des eaux et sols : nappes phréatiques, cours d’eau, sols.

 Effets de la circulation automobile sur les risques hydrologiques :  infrastructures barrages / inondations ; détournements de cours d’eau.

 Effets de la circulation automobile sur l’espace :  
1. coupure des territoires de vie.
2. les paysages périurbains remplacent le paysage rural.
3. Disparition de terres cultivables riches et diversifiées.
4. Construction de grandes surfaces éloignées des lieux de vie et favorisant l’agro-industrie.

 Effets de la circulation automobile sur les déchets :  lors de la construction, de l’usage et de la destruction des infrastructures, des véhicules et des énergies utilisées,

 Effets de la circulation automobile sur les ressources non renouvelables :  énergies fossiles, métaux, territoires, terres cultivables...

Chiffres clé ADEME sur le transport :

-  Trafic 
En un siècle et demi...
... Un trafic mondial de voyageurs passé de 1 500 à 4 500 km par an et par habitant (soit une intensité du trafic multipliée par 3).
Un trafic mondial de marchandises passé de 10 à 10 000 t*km par an et par habitant (soit une intensité du trafic multipliée par 1000).

-  Consommation d’énergie  

Dans le monde...1,55 milliard de tonnes équivalent pétrole consommées par les transports routiers.

Dans l’Union européenne des 15... une consommation d’énergie finale de 1 069 millions de tonnes équivalent pétrole (dont 30 % consommés par les transports terrestres)... Une consommation finale énergétique de produits pétroliers de 447 millions de tonnes équivalent pétrole (dont 70 % consommés par les transports terrestres).

En France en 2000... :

...Une consommation unitaire d’énergie pour le transport de voyageurs de :
- 36,4 grammes équivalent pétrole par voyageur-km pour les voitures particulières.
- 32,8 grammes équivalent pétrole par voyageur-km pour les deux roues.
- 17,4 grammes équivalent pétrole par voyageur-km pour les bus et cars.
- 8,7 grammes équivalent pétrole par voyageur-km pour le transport ferroviaire.

... Une consommation unitaire d’énergie pour le transport de marchandises de :
- 138,1 grammes équivalent pétrole par tonne-km pour les véhicules utilitaires légers.
- 42 grammes équivalent pétrole par tonne-km pour les poids lourds.
- 5,8 grammes équivalent pétrole par tonne-km pour le transport ferroviaire.
- 12 grammes équivalent pétrole par tonne-km pour la voie d’eau.

... Un transport routier qui représente 79 % du bilan énergétique français (contre 71 % en 1973)

-  Pollution  

Dans le monde... Entre 1990 et 2000, + 16 % de millions de tonnes de CO2 émises par les transports

En France en 2000... :

... Des émissions unitaires de CO2 pour le transport de voyageurs de :
- 111,7 grammes par voyageur-km pour les voitures particulières.
- 98,4 grammes par voyageur-km pour les deux roues.
- 54,7 grammes par voyageur-km pour les bus et cars.
- 5,7 grammes par voyageur-km pour le transport ferroviaire.

... Des émissions unitaires de CO2 pour le transport de marchandises de :
- 351,8 grammes par tonne-km pour les véhicules utilitaires légers.
- 133,1 grammes par tonne-km pour les poids lourds.
- 5,8 grammes par tonne-km pour le transport ferroviaire.
- 37,7 grammes par tonne-km pour la voie d’eau

... Déplacements Urbains :
1 trajet en voiture sur 2 fait moins de 3 km.
Utiliser sa voiture pour ces petits trajets favorise les encombrements et multiplie la consommation de carburant par 3 et les émissions de certains polluants presque par 4.
Chaque année 1 voiture rejette 3 fois son poids de polluants.
50 % de l’énergie est consommée en ville.
50 % du gazole consommé en ville l’est pour le transport de marchandises.
1 français sur 4 subit des nuisances sonores dues aux transports.
1 déplacement en bicyclette consomme 4 fois moins d’espace public que la voiture individuelle et un bus jusqu’à 30 fois moins.
Les émissions de transports en ville représentent :
- 66% du CO
- 75% du COV
- 33% du NOx
- Plus de 40 % du CO2
Dans un monde fini, la croissance continue des trafics ne peut être durable.

(les articles ci-dessous sont des résumés d’articles parus dans www.journaldelenvironnement.net), sur le site de l’INVS institut de veille sanitaire : http://www.invs.sante.fr 

Asthme : doublement des cas depuis 20 ans, cause principale : la pollution atmosphérique

Le salon de la médecine, Medec, organisé du 14 au 17 mars 2006 à Paris, a permis de faire le point sur l’impact de la pollution atmosphérique, notamment d’origine automobile, sur la santé.
Le professeur Alain Grimfeld, chef du service de pédiatrie-pneumologie et allergologie de l’hôpital Trousseau à Paris, est catégorique. "La santé de nos enfants est en danger du fait de la pollution de l’air, notamment la pollution liée aux transports." Une récente étude menée en France, en Autriche et en Suisse a montré que, dans ces 3 pays, 40.000 personnes meurent chaque année des effets de la pollution atmosphérique. A elle seule, la pollution automobile est responsable de la moitié de ces décès (20.000 personnes), ainsi que de 25.000 nouveaux cas de bronchite chez l’adulte et de 16 millions d’arrêts de travail. En France, en 20 ans, les professionnels de la santé ont constaté un doublement des cas d’asthme et d’allergie. Or, on sait aujourd’hui que la pré-exposition au dioxyde d’azote (NO2) accroît la sévérité des poussées d’asthme induites par les infections virales. "La pollution atmosphérique n’est pas le seul facteur mais un co-facteur amplificateur des réactions allergiques. Ainsi, en Ile-de-France, il vient s’ajouter aux infections virales qui durent environ 6 mois par an".

Sur le court terme, l’exposition aux principaux polluants atmosphériques (oxyde d’azote - NO -, ozone - O3 -, particules fines) engendre une augmentation du nombre de bronchites, otites et angines, même en dehors des pics de pollution. Sur le long terme, les effets de la pollution se manifestent essentiellement par la détérioration de la fonction respiratoire et par le déclenchement de nouveaux cas d’asthme chez les enfants exposés avant l’âge de 3 ans. En outre, plusieurs études tendent à faire penser que l’exposition aux particules fines (PM -2,5), produites notamment par les moteurs diesel, pourrait causer des troubles du développement neuro-comportemental et immunitaire, l’atteinte du système nerveux se faisant par les nerfs olfactifs.

Une équipe de chercheurs britanniques, de l’université de Leicester, a mis en évidence un lien entre la pollution atmosphérique et la dégradation des capacités respiratoires, chez l’enfant. C’est la conclusion que les chercheurs tirent d’une étude menée sur 114 enfants, présentée en juillet 2006 dans le New England Journal of Medecine : plus l’environnement de l’enfant est pollué par des particules issues de la combustion de carburants fossiles, plus ses voies respiratoires sont encombrées de carbone, utilisé comme marqueur de cette pollution, moins sa capacité respiratoire peut se développer. Selon leurs observations, la capacité respiratoire vitale serait même réduite de 13% à chaque ajout de1 µm2 (1micromètre (µm) est égal à 0,000 001m) de carbone dans les voies respiratoires.

Baisser la teneur en particules diminue la mortalité

Des chercheurs de l’Ecole de santé publique d’Harvard ont mesuré l’impact sanitaire de la réduction des émissions de particules fines. Diminuer les concentrations en particules fines (PM-2,5) signifie un risque de mortalité réduit. Des chercheurs de Harvard viennent de le démontrer dans un article paru dans le numéro du 15 mars de la revue Respiratory and critical care medicine. "La mortalité est réduite en moyenne de 3% pour chaque réduction d’un microgramme par mètre cube (µg/m3) du taux de PM-2,5. Ce pourcentage correspond approximativement à 75.000 morts en moins par an aux Etats-Unis", explique leur communiqué. Cette baisse de mortalité a principalement été observée dans les cas de maladies cardio-vasculaires et respiratoires, mais pas dans celui des cancers du poumon.

L’Agence de protection de l’environnement (EPA), qui a soutenu ce programme, devrait tenir compte de cette étude lors de l’établissement de la nouvelle norme sur les particules fines attendue pour septembre prochain.

http://www.hsph.harvard.edu/press/releases/press03152006.html
http://ajrccm.atsjournals.org/cgi/content/abstract/173/6/667
http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/295/10/1127

Pollution de l’air : les chercheurs français se mobilisent

02/03/2006 - La polémique se poursuit sur la nouvelle directive européenne sur la pollution de l’air. Inquiets du manque d’ambition du projet de la Commission, des scientifiques français cherchent à sensibiliser les parlementaires européens.

Le 25 février, 3 chercheurs français ont envoyé une lettre aux députés européens français membres de la commission chargée de l’environnement et de la santé. Ces spécialistes des effets sanitaires de la pollution atmosphérique (1) s’inquiètent du projet de directive sur la qualité de l’air qui devrait être adopté en première lecture en juin prochain par le Parlement européen. La directive a été présentée le 21 septembre dernier par la Commission européenne dans le cadre de la stratégie thématique sur la pollution atmosphérique. "Son adoption en l’état constituerait un grave recul dans l’action engagée depuis des décennies par nos pays pour réduire l’impact, encore très substantiel, de la pollution atmosphérique sur la santé publique. Nous pensons que ce projet ne permettra pas d’atteindre l’objectif de protection de la santé des populations européennes qui, entre autres objectifs essentiels, fonde l’action de l’Union", écrivent les 3 cosignataires de la lettre. Et de rappeler : "Nous n’exprimons pas ici une opinion ; nous vous faisons part des connaissances solides dont nous disposons, grâce aux nombreuses recherches conduites au plan international, et tout particulièrement au sein de l’Union européenne [...]."

Les chercheurs français poursuivent une action européenne qui a débuté le 31 octobre 2005, avec l’envoi par le Néerlandais Bert Brunekreef et une quarantaine d’experts d’une lettre à Karl-Heinz Florenz, président de la commission chargée de l’environnement du Parlement européen. Tous s’inquiètent particulièrement du cas des particules fines (ou PM-2,5). "On sait maintenant qu’une augmentation, sur une courte durée, des teneurs en particules fines est associée à des excès de mortalité, notamment cardio-respiratoire, à une aggravation de l’asthme, et à une hausse des hospitalisations pour maladies respiratoires ; pour des situations de pollution de longue durée, on a constaté des augmentations du risque de cancer du poumon et de décès pour affections cardio-respiratoires, et une altération de la fonction pulmonaire, notamment chez les enfants." Un constat qui amènent les médecins et scientifiques à demander aux parlementaires "de réduire de manière considérable la valeur du "plafond de concentration" proposée pour les PM-2,5." Le texte actuel propose un objectif de réduction des émissions de PM-2,5 de 20% d’ici 2020. Mais selon les chercheurs, il ne s’agit pas d’une valeur contraignante. La seule qui le soit est le plafond de concentration, situé à une moyenne annuelle de 25 microgrammes par mètre cube (µg/m3), un niveau "associé à des conséquences sanitaires très sérieuses", préviennent les chercheurs dans leur lettre datée du 31 octobre dernier.

Autre préoccupation : les PM-10, des particules dont le diamètre est plus grand que dans le cas des PM-2,5. "La nouvelle proposition autoriserait des valeurs de PM10 supérieures à celles de 1999 partout en Europe", décryptent les experts. Enfin, Isabella Annesi-Maesano, Sylvia Médina, et Denis Zmirou demandent "un strict encadrement des conditions autorisant un Etat membre à prendre en considération des "sources naturelles" de particules". Car, naturelles ou pas, leur exposition peut entraîner des maladies.
(Isabella Annesi-Maesano, responsable de l’équipe "Epidémiologie des maladies allergiques et respiratoires" à l’Inserm, Sylvia Médina, du département santé et environnement de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et coordinatrice du programme européen Apheis (Air pollution and health european information system) et Denis Zmirou-Navier, directeur de recherche de l’équipe "Evaluation et prévention des risques professionnels et environnementaux" à l’Inserm.)

L’INVS évalue l’impact de la pollution atmosphérique : http://www.invs.sante.fr

Pollution à l’Ozone : l’Europe est fortement touchée

L’ozone est un polluant atmosphérique qui résulte de processus photochimiques qui ont lieu dans la basse atmosphère et qui impliquent des oxydes d’azote et des composés organiques volatils (COV) comme précurseurs. Les niveaux d’ozone deviennent particulièrement élevés dans les régions où les émissions de précurseur sont importantes et pendant l’été quand l’ensoleillement et les températures sont particulièrement élevés et persistants.
À des concentrations élevées, l’ozone troposphérique provoque de graves problèmes pulmonaires et endommage les écosystèmes, les récoltes agricoles et les matériaux. Le transport routier, les usines de production de chaleur, le chauffage des habitations, le stockage et la distribution d’essence sont les principaux secteurs qui émettent les précurseurs de l’ozone.

L’Agence européenne de l’environnement (AEE) publie son bilan ozone (03) pour l’été 2005. Les valeurs-cibles pour la protection de la santé humaine (pas plus de 120 microgrammes par mètre cube -µg/m3- en moyenne au cours de la journée) ont été encore une fois largement dépassées. Dans chaque pays européen (1), chaque mois, ce seuil a été franchi au moins une fois. Il ne s’est donc pas passé un jour, l’été 2005, sans que cette valeur ne soit franchie quelque part en Europe.

Comme les années précédentes, le seuil d’information du public (180 µg/m3) a aussi été fréquemment franchi, notamment au sud de l’Europe. D’avril à septembre 2005, le seuil d’alerte (240 µg/m3) a été atteint 127 fois. Le plus haut pic d’ozone a été enregistré au Portugal (361 µg/m3 pendant plus d’une heure). L’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie et la Roumanie se sont également démarquées avec des pics supérieurs à 300 µg/m3. Sur le plan plus général, les épisodes de pollution à l’ozone les plus importants se sont produits vers le 25-28 mai, le 21-24 juin et aux alentours du 14-17 juillet.
Cet été, l’Agence Européenne de l’Energie lancera une nouvelle rubrique sur son site internet dédiée à l’ozone qui permettra aux Européens d’obtenir des informations actualisées sur la qualité de l’air dans leur voisinage. Les concentrations d’ozone seront mises à jour sur une base horaire et l’information de fond concernant l’ozone et son impact sur la santé sera également fournie.
‘(1) Ce sont les Etats membres de l’Union européenne, ainsi que l’ancienne république yougoslave de Macédoine, la Bulgarie, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Roumanie, la Suisse et la Turquie.

Ozone secret d’Etat ? (25 juillet 2006)

La canicule est là, mais, c’est bien la seule information qui ne peut être occultée. Vous voulez connaître la Pollution de l’air, facteur aussi préoccupant que les degrés de votre thermomètre ? Vous ne le saurez pas !
Le niveau d’ozone est quasiment devenu un secret d’état. Le site internet du ministère de l’écologie est comme par hasard inaccessible et par conséquent, les citoyens ne peuvent s’informer du niveau de l’ozone et des particules.
Du même coup, le gouvernement est dispensé d’appliquer les normes communautaires (sans même parler de la loi sur l’air) et peut laisser filer la pollution .... pour faire comme si elle n’existait pas. Mais, faut-il le rappeler, sans même insister sur le caractère particulièrement inacceptable de ce comportement sur le plan légal, les victimes de la chaleur ... sont aussi des victimes de la pollution.
Ainsi, l’information qui devrait permettre aux citoyens de comprendre le caractère particulièrement préoccupant de la situation actuelle supprime-t-elle toute information objective sur le niveau des nappes, la réalité de la situation agricole et sylvicole, et les niveaux de pollution.
Cela permet de continuer les politiques absurdes qui sont menées dans le domaine des transports comme dans celui de l’agriculture en faisant du clientélisme une religion d’Etat.
Bel exemple de développement durable, de transparence dans l’information, et de responsabilité ! (25 juillet 2006)