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Les familles roms de St Etienne a nouveau menacées d’expulsion.

La municipalité doit revenir au dialogue et accepter le droit de ces familles à un habitat décent et durable.

mardi 29 mai 2007, par Georges Günther

Tous les quinze jours, le lundi, réunion du Réseau Solidarité au squat 21, rue Béraud .

Depuis le 25 juillet 2006, où elles avaient été chassées du terrain vague du Clapier à coups de bulldozer (voir "St-Etienne : familles Roms avec enfants expulsées, caravanes écrasées au bulldozer"), les familles Roms migrantes de St-Etienne, originaires de Roumanie, ont fait avec l’appui du réseau de solidarité un long chemin. Un chemin sans doute peu spectaculaire, mais décidé, vers le droit commun des habitants ordinaires d’une ville ordinaire. Le 1er janvier 2007 a marqué une étape symbolique cruciale dans ce chemin : la Roumanie entrant dans l’Europe a fait d’eux nos concitoyens d’une Europe communautaire, unie par la Charte des Droits Fondamentaux.
Mais aujourd’hui ces nouveaux citoyens européens, persécutés dans leur pays, sont à nouveaux menacés d’expulsion à St-Etienne. Le 11 mai dernier, les représentants du maire ont annoncé au réseau de solidarité que la municipalité souhaitait expulser les personnes vivant dans le squat de l’école maternelle de Montplaisir, ouvrant ainsi la voie à l’expulsion de celles installées dans le squat de la rue Béraud. Seules deux familles seraient relogées par la municipalité. Les autres seront jetées à la rue puisque aucune solution alternative d’hébergement n’est proposée. 71 familles, 180 personnes - dont quarante enfants tous scolarisés - sont concernées.
Les représentants du maire nous ont dit que la municipalité souhaitait procéder à l’expulsion avant les vacances.
C’est donc de nouveau l’errance dans les terrains vagues et immeubles sordides qui menace ces personnes.

Rappelons que les familles roms s’étaient réfugiées dans l’école de Montplaisir le 22 octobre de l’année passée pour fuir le taudis, sans eau, sans électicité ni sanitaires et dangereux, dans lequel la municipalité voulait les confiner (voir : "Voici comment la ville de St-Etienne réinstalle les familles Roms : une honte !") ; et dans l’ancien centre EDF, rue Béraud, suite à leur expulsion à coups de bulldozer du terrain du Clapier.

Jeter ainsi à la rue des hommes et des femmes, des enfants, serait une atteinte à la dignité qui nous ramènerait au procédé utilisé le 25 juillet au Clapier.
Ce serait réduire à néant tout ce qu’a construit l’engagement et le soutien de nombreuses associations, de travailleurs sociaux, de dizaines de militants et de citoyens.
En effet depuis que ces familles sont installées dans ces deux bâtiments, décents et munis des commodités essentielles, il a été possible de scolariser tous les enfants, de permettre des rencontres avec d’autres familles de l’agglomération stéphanoise de différentes origines, d’assurer l’apprentissage du français, d’améliorer considérablement le suivi médical (ainsi dernièrement 118 personnes ont pu bénéficier d’une radiographie grâce au camion radio du Centre Hospitalier Universitaire de Bellevue et un suivi médical est en cours). L’inclusion dans les procédures administratives de droit commun leur a redonné une dignité et les induit progressivement à assumer des responsabilités. Deux pères de famille ont trouvé un travail en CDI, et la réflexion sur l’insertion par l’emploi est ouverte entre les Roms et le réseau de solidarité.


En expulsant sans solution de remplacement équivalente, la municipalité afficherait son mépris de tous ces efforts de solidarité, et renverrait à la marginalité et au désespoir ces 180 personnes.

Elle rompt également le processus de travail en cours.
L’indignation et l’ampleur de la solidarité suite à l’expulsion du clapier, avait amené le maire lors du conseil municipal du 4 septembre, à proposer publiquement d’engager un processus de travail avec les associations pour trouver des solutions notamment en matière d’hébergement, « de se mettre autour d’une table avec tous ceux qui peuvent trouver une solution » (voir : "Nous demandons le droit d’habiter, d’avoir des revenus et de mettre nos enfants à l’école").
La première rencontre avait eu lieu le 1er décembre avec deux élus (une adjointe et un conseiller municipal) désignés par le maire. Depuis 3 autres rencontres avaient permis de cerner les problèmes et les besoins. Nous avions fait plusieurs propositions, nous avions donné aux élus, à leur demande, la composition exacte de toutes les familles de Montplaisir et de la rue Béraud, nous avions présenté les solutions trouvées par différentes villes en France, ATD Quart-Monde avait organisé une rencontre d’explication détaillée sur ce qui est en cours à Aubervilliers, avec des personnes impliquées dans le projet.

Nous souhaitons que la municipalité modifie sa position et revienne à ce dialogue pour construire des solutions d’hébergement et/ou de logement décentes et durables.

Le maire doit aller au bout de son engagement public.

D’autant qu’à Saint Etienne et dans l’agglomération ce n’est pas un problème insoluble : des milliers de logements et de m² de locaux sont inoccupés et voués pour certains à la démolition.
Cette caractéristique de notre agglomération rend la solution plus aisée que dans d’autres grandes agglomérations en France ou dans la régions Rhône-Alpes.

Déjà plusieurs grandes villes sont engagées dans la mise en œuvre de solutions d’hébergement pour les familles roms. Ainsi dans le département du Rhône le préfet, par ailleurs préfet de région, a missionné, avec l’accord de la ville de Lyon, une association. Après enquête auprès des familles diverses solutions d’hébergement ou de logement sont proposées, tout en mettant en place un accompagnement social. Mais nous pourrions citer également des exemples dans la Région Parisienne, à Nantes, au Puy... Pourquoi cela ne serait-il pas possible dans notre agglomération alors que les conditions immobilières sont plus favorables ?

Toutes ces personnes, aujourd’hui citoyennes de l’Union Européenne, fuient la misère et le racisme pour tenter de se construire un avenir chez nous. Une société, une Europe humaine et solidaire doivent assurer à chaque individu, quelle que soit sa situation, un certain nombre de droits fondamentaux pour vivre dans la dignité. Il y va du respect de l’égale dignité de tous les êtres humains. Nous en avons aujourd’hui les moyens dans nos sociétés développées.

La municipalité de St Etienne peut modifier sa position si l’ampleur et la diversité de la solidarité avec les familles roms s’exprime.
Voilà pourquoi nous appelons à un rassemblement, lundi 4 juin à 17H30 devant la mairie. Un conseil municipal était prévu ce jour là. Il vient d’être annulé, mais bien sûr nous maintenons le rassemblement. _ Toutes les associations, tous les stéphanois attachés aux valeurs de solidarité, de dignité humaine, sont invités et pourront y prendre la parole.

Nous demandons :
- que les familles roms ne soient pas expulsées sans solutions d’hébergement décent et durable ;
- que le maire poursuive le processus de travail en vue de dégager des solutions d’hébergement et/ou de logement durables (voir les tracts ci dessous en documents joints).

Chacune et chacun peut également écrire, téléphoner, envoyer des fax ou des mails au maire de St Etienne pour appuyer ces exigences.
Pour téléphoner : faire le standard et demander le cabinet du maire, 04 77 48 77 48,
Pour envoyer des fax : 04 77 48 67 13
Pour envoyer des e mails :
michel.thiolliere@saint-etienne.fr

Le réseau de solidarité avec les familles roms de St Etienne

Messages

  • COMMUNIQUE D’ATD QUART MONDE A PROPOS DE LA SITUATION DES RROMS A SAINT ETIENNE

    ATD QUART MONDE essaie sans cesse d’être témoin des plus pauvres, et parmi eux de nos amis rroms qui subissent tant de discriminations dans notre Europe .

    A Saint-Etienne et ailleurs, nous sommes présents avec eux et avec tous ceux qui sont engagés à leurs côtés, pour que leur dignité soit restaurée.

    Nous invitons les citoyens et les pouvoirs publics à sortir du jugement, et à avoir le courage d’apprendre de tous les exclus ce qu’ils vivent et comment ils résistent à la misère et à la mort sociale.

    C’est à leur lutte que nous avons l’honneur de participer et à laquelle nous appelons à se joindre les hommes et les femmes qui s’y reconnaissent.

    Atd Quart-Monde à Saint-Etienne le 29/05/2007
    Ce communiqué a aussi été envoyé au maire de St Etienne.

  • Le Secours Populaire de la Loire a envoyé la lettre ci dessous au maire de St Etienne.

    Monsieur Michel THIOLLIERE
    Maire de St-Etienne
    Hôtel de Ville
    B.P. 503
    42027 ST ETIENNE CEDEX 1

    Objet : Expulsion des Rroms

    Saint-Etienne, le 30 mai 2007

    Monsieur le Maire,

    Nous apprenons votre intention d’expulser les familles Rroms de l’École Maternelle de Montplaisir avant les vacances d’été, ceci ouvrant la voie à l’expulsion des familles de la rue Béraud. Seules deux familles seraient relogées. 71 autres familles, soit 180 personnes environ dont une quarantaine d’enfants se retrouveraient alors à la rue.

    Le Secours Populaire Français de la Loire s’associe au Comité de soutien des Rroms et au Réseau de Solidarité.

    Notre Association attachée aux valeurs humaines et aux droits fondamentaux de la personne, vous demande, Monsieur le Maire, de revenir sur vos intentions et de poursuivre le dialogue avec le Réseau de Solidarité aux Rroms afin que ces familles ne soient pas expulsées et/ou que vous trouviez des solutions permettant à celles-ci de vivre humainement et dignement avec un accompagnement social.

    Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, nos salutations respectueuses.

    P/La Secrétaire Générale, Mme Dominique ROCHE
    Hélène CHALENDARD

  • Monsieur le Maire...

    Etant déléguée France au Forum Européen des Roms et Gens du Voyage, je vous informe que toutes les décisions prisent par votre municipalité , pour ou contre les Roms, sont remontées au Forum européen comme au Conseil Européen.
    L’être humain ne peut pas être traité comme du bétail... Les expulsions, on le sait bien n’ont jamais règlé le moindre problème. Vous avez la chance d’avoir sur votre commune un réseau de solidarité Roms bien organisé avec lequel il est indispensable de travailler. Je ne doute pas que vous saurez prendre les bonnes décisions, celles qui permettront aux enfants de poursuivre uns scolarisation sereine et aux adultes de garder leur dignité.
    Respectueusement