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Forum des droits sociaux

Quelle est l’ampleur du chômage dans la loire ?

La situation en octobre 2003...

vendredi 27 février 2004, par Patrick Martin

Cette synthèse a été élaborée par Patrick Martin et Laïba Brahimi, de l’APEIS, d’après les chiffres fournis par l’Inspection du Travail.
Elle a nourri une discussion sur l’ampleur réelle du chômage et de la précarité, au-delà de ces chiffres-là, lors de la journée de travail du Forum des droits sociaux du 21 février.

En octobre 2003, il y avait 28.562 chômeurs dans la Loire au titre de la catégorie 1. A Saint-Étienne, le chiffre se montait à 11.293 (soit 39,5% du chômage ligérien).

Sur un an, d’octobre 2002 à octobre 2003, le chômage dans la Loire a augmenté de 9,1% soit 2.377 chômeurs de plus dans la catégorie 1. A Saint-Étienne, il a augmenté de 6,4%. En Rhône-Alpes, le chômage a progressé de 7,8% sur un an toujours et en France de 7,2%.

Le taux de chômage dans la Loire est de 9,9% alors qu’il est de 8,7% sur le plan régional.
Le taux national est de 9,7%.

Le chômage masculin est de 53% dans la Loire et de 55% à Saint-Étienne. Soit un peu supérieure à la moyenne nationale ( 51,8% ). Le taux de chômage masculin a plus augmenté que celui des femmes (Loire : 11,5 % contre 6,5% - Saint-Étienne : 8% contre 4,6%).

Le chômage des + de 50 ans représente 4.238 personnes, soit 15% de l’ensemble des chômeurs du département.

Les moins de 25 ans :

Ils étaient 6.451 dans la Loire à la fin du mois d’octobre au titre de la catégorie 1, soit 22,5% de l’ensemble des chômeurs du département ( 20,2% en Rhône-Alpes et 20,4% pour le taux national).
Sur un an, la hausse a été de 8,8%. Soit une hausse moins marquée par rapport à la hausse générale de 9,1%.
A noter qu’il y a autant d’hommes que de femmes.
A Saint-Étienne, les moins de 25 ans sont 2.452 soit 21,7% des chômeurs stéphanois. Sur un an, l’augmentation est de 1,9%. A noter que l’évolution du chômage des moins de 25 ans dans l’Ondaine et le Gier est respectivement de + 29,2% et + 21,8%.

Le chômage de longue durée ( > 1 an) :

Il concerne 8.344 dans la Loire au titre de la catégorie 1 soit 29,2% de l’ensemble des chômeurs du département. A comparer avec le taux régional de 25,9%.
En un an, il a augmenté de 11,7% ce qui est supérieur à la hausse du chômage toutes catégories. Il touche autant les hommes que les femmes.

Le chômage selon la qualification :

Toutes qualifications confondues, la hausse du chômage dans la Loire est de 9,1%. Si l’on introduit le critère de la qualification, l’évolution n’est pas la même. Sur un an, le chômage des cadres a augmenté de 21,4% tandis que le chômage des techniciens et agents de maîtrise a augmenté de 14,9%. La hausse des autres catégories est soit dans la moyenne générale (soit 9,1%), soit bien inférieure.
En chiffres bruts, les catégories cadres et techniciens et agents de maîtrise représentent 4.325 personnes soit 15% du chômage toutes catégories. Les catégories OS / OQ représentent additionnées 8.117 personnes soit 28% de l’ensemble du chômage. Les catégories employé non qualifié / employé qualifié représentent 14.923 personnes soit 52% de l’ensemble des chômeurs dans la Loire.

Le chômage selon la durée d’inscription :

Sur les 8.344 personnes au chômage depuis plus d’un an, 5.244 sont au chômage depuis un à deux ans soit 63% des chômeurs de longue durée. La catégorie des personnes au chômage depuis deux à trois ans a progressé de 39,3%, concernant désormais 1.875 personnes.

Remarques sur les catégories de demandeurs d’emploi :

Il existe actuellement huit catégories différentes de demandeurs d’emploi. Ce qui permet de minimiser le taux réel de chômage.
- La catégorie utilisée pour mesurer le chômage est la catégorie 1, la plus restrictive. En effet, le chômeur doit être immédiatement disponible et être à la recherche d’un emploi à durée indéterminée à temps plein.
- La catégorie 2 agglomère les personnes à la recherche d’un emploi, immédiatement disponible, à la recherche d’un emploi à durée indéterminée et à temps partiel.
- Quant à la catégorie 3, il faut être là aussi immédiatement disponible et rechercher un emploi à durée déterminée, temporaire ou saisonnier.
- Les catégories 4 et 5 concernent des demandeurs d’emploi non immédiatement disponibles ou déjà pourvus d’un emploi et à la recherche d’un autre emploi.
- Les catégories 6, 7 et 8 ont été créées en 1995. Elles recensent les personnes qui ont travaillé plus de 78 heures et qui ne sont par conséquent pas immédiatement disponibles et ne peuvent être affectées dans les catégories 1, 2 et 3 mais qui néanmoins recherchent un emploi.

Le chômage est donc largement sous-estimé. Si l’on additionne les catégories 1, 2 et 3, on arrive au chiffre de 38.987 personnes à la recherche d’un emploi, quel que soit son type, dans la Loire, soit un taux de chômage de 14%. Chiffre plus conforme à la réalité.

Sur un an, la catégorie 2 s’est accrue de 4.137 personnes, soit une augmentation de 119%.
Sur la même période, la catégorie 3 s’est accrue de 1.700 personnes, soit une augmentation de 151%.

Les catégories 4 et 5 représentent 3.396 personnes.
La catégorie 6 : 5.758 personnes. (sur un an, augmentation de 139%)
La catégorie 7 : 1.195 personnes
La catégorie 8 : 904 personnes.

Toutes catégories confondues, le nombre de personnes à la recherche d’un emploi est de 50.240 personnes dans le département. Soit un taux de chômage ‘consolidé’ de 18%.

A noter que le nombre de RMIstes, dans la circonscription CAF de Saint-Étienne couvrant en plus de Saint-Étienne, les vallées du Gier et de l’Ondaine ainsi que Montbrison, était de 7.704 personnes au 31/12/2003 soit une augmentation de 4,8% sur un an. Le nombre de RMIstes a augmenté ces deux dernières années de 4,9% (voir tableau ci dessous.)

Tableau sur l’évolution du nombre de RMI depuis 1997 à 2003 (source CAF)

Il s’agit de la circonscription CAF de Saint-Etienne, couvrant Saint-Etienne, les vallées du Gier et de l’Ondaine et Montbrison.

Dates - Nombre de Rmistes - % d’évolution
31 / 12 / 1997  : 8.934
31 / 12 / 1998  : 8.592 - 3,90%
31 / 12 / 1999  : 8.658 + 0,77%
31 / 12 / 2000  : 7.917 - 8,60%
31 / 12 / 2001  : 7.338 - 7,31%
31 / 12 / 2002  : 7.351 + 0,2%
31 / 12 / 2003  : 7.704 + 4,8%

Messages

  • Vu sur le site
    http://www.actuchomage.org

    5 848 000 chômeurs "équivalent temps plein" en 2005

    La moyenne annuelle en 2005 est de 5 848 000 chômeurs "équivalent temps plein" sur une population active occupée (ayant un emploi) de 24 921 000 personnes. La population active totale (occupée + chômeurs officiels) est d’environ 27 600 000 personnes (Insee, mais le mode de calcul varie selon les sources). En rétablissant les "dispensés de recherche d’emploi" qui sont en réalité des chômeurs, et donc des actif, la population active effective est d’environ 28 000 000 de personnes (chiffres à affiner).

    Ainsi, le taux réel de chômage (en équivalent temps plein) est de 20,9%

    Mais rassurez-vous, les pays comme le Danemark à la mode, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ... qui affichent de très faibles taux de chômage officiel ne font pas mieux. Mais ils font autrement et sont moins honnêtes que nous.

    Pour commencer, plus de la moitié des chômeurs ont été transformés en "invalides" dans les années 1991-1993 et le système a continué sur sa lancée. Des études de l’OCDE de 1995 et 1998 indiquent que dans plus de la moitié des 23 pays étudiés, le nombre d’invalides était supérieur au nombre de chômeurs inscrits.

    Et une partie seulement des chômeurs est inscrite dans les statistiques officielles.
    Au Danemark par exemple, vous n’êtes chômeur que la première année. Ensuite, vous êtes "en activation" et vous disparaissez des statistiques. Et l’assurance chômage étant facultative, dans un système de caisses privées, gérées en fait par les syndicats (ce qui explique un taux de syndicalisation de 78%), plus de 20% des chômeurs n’ont pas cette intéressante allocation pouvant atteindre 90% de l’ancien salaire (plafonné). Il leur reste l’aide sociale, un peu comme l’ASS ou le RMI.

    Voir le détail des calculs à cette adresse :
    http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm

    Chômage officiel et chômage réel en 2005
    Les données officielles minimisent beaucoup l’importance du chômage. Voici un calcul précis et très révélateur du chômage réel.

    Explication :
    Les chômeurs des catégories 1 à 3 sont des chômeurs à temps plein (aucun travail ou négligeable), ceux des catégories 6 à 8 sont des chômeurs à mi-temps (ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), donc des travailleurs à mi-temps (à distinguer des emplois à temps partiel).
    Les emplois en C.E.S. (20 heures par semaine) sont des demi-emplois, donc des demi-chômeurs (20/39e d’emploi). Les emplois à temps partiel représentent 23,2/39e d’un emploi complet (durée moyenne de 23,01 heures / semaine) et 17,2% des 22 200 000 salariés sont à temps partiel.

    La durée réelle moyenne de travail à temps plein est de 39,00 heures (enquête emploi), soit un horaire affiché de 35,65 heures (horaire officiel) auquel s’ajoutent les heures supplémentaires.

    Pour le modèle anglais, voir aussi sur le même site :
    http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm

    — 
    > Site intéressant sur lequel on trouve aussi les projections de population active faites par l’INSEE de 2005 à 2050 :

    http://travail-chomage.site.voila.fr/popu/popu_activ2050.htm

    Voir en ligne : Chômage officiel et chômage réel en 2005

  • Quelques liens vers des études bien venues pour alimenter les débats sur le chômage et l’emploi.

    * En neuf ans le nombre réel de chômeurs n’a pas baissé en France
    http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel_1996_2005.htm

    * Gains de productivité du travail, durée du travail, chômage
    http://travail-chomage.site.voila.fr/produc/gain_productiv.htm

    En France, la productivité du travail a augmenté de 17,22 % en sept ans, pour l’ensemble de l’activité nationale. Sans rien changer à la production de richesses du pays, le nombre d’emplois aurait pu être augmenté de 17,22 % en réduisant de 14,69 % la durée réelle du travail. En moyenne, avec des transferts d’emplois entre secteurs d’activité, le nombre d’emplois aurait augmenté de 4 284 500. Le chômage réel aurait beaucoup baissé.

    * Plus d’emplois créés en France qu’en Angleterre en 15 ans
    En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d’emplois (2 520 000 : +11,25%) que l’Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n’est donc pas supérieur au modèle social français.
    http://travail-chomage.site.voila.fr/britan/emploi_15ans.htm

    * Manipulation des chiffres du chômage dans un pays du nord
    En 2004, le Danemark a plus de préretraités (187 200) que la France (139 700) pour une population active dix fois plus faible. Avec les autres mesures de marché du travail, le nombre réel de chômeurs est 2,52 fois le nombre officiel. Le taux de chômage réel devient 14,65 % au lieu d’un taux officiel de 6,38 %.

    Avec une évolution de sa population active identique à celle du Danemark depuis quinze ans, non seulement la France n’aurait plus aucun chômeur officiel, mais le chômage réel serait résorbé pour l’essentiel. Et cela sans introduire une plus grande flexibilité des contrats de travail.
    http://travail-chomage.site.voila.fr/danois/dk_merite.htm

    * La gauche crée plus d’emplois du secteur privé, à croissance égale
    http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/5ans_emploi_prive.htm

    * Si l’on fait la moyenne de tous les emplois, à temps partiel et à temps complet, la durée de la semaine de travail est :
    - 36,3 h en France
    - 36,2 h en Italie
    - 35,1 h au Danemark
    - 33,6 h en Allemagne
    - 33,2 h en Espagne
    - 31,7 h en Grande-Bretagne
    - 30,1 h en Suède (36,1 h pour ceux "au travail")
    - 29,2 h aux Pays-Bas
    - 33,8 h aux Etats-Unis

    http://travail-chomage.site.voila.fr/emploi/duree_travail.htm

    Un site bien documenté, à consulter.

    Voir en ligne : Travail, chômage et choix de société