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Rendez-vous à St-Chamond samedi 3 avril à 11h

Non à l’interdiction des alternatives aux pesticides

Epandage d’huile de neem sur un espace public, information, dégustation...

samedi 27 mars 2010

Aujourd’hui, les agriculteurs qui souhaitent limiter l’usage des pesticides et particulièrement les producteurs de fruits en culture biologique se heurtent à des impasses réglementaires qui remettent en question leur capacité à produire et à vivre de leur activité.
En effet, des produits naturels alternatifs aux pesticides chimiques existent, mais ils ne peuvent pas être utilisés car ils ne disposent pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, bien qu’ils soient autorisés par le règlement européen de l’agriculture biologique et par les autres pays européens.
Les agriculteurs ne pourront pas respecter les engagements du gouvernement de limiter l’usage des pesticides si les alternatives naturelles sont elles aussi considérées comme des pesticides et ne sont pas autorisées à cause de contraintes administratives stupides.
De nombreuses démarches auprès des services du Ministère de l’Agriculture ont été mises en place, mais la réglementation sur les produits naturels peu préoccupants (PNPP) n’évolue pas.
Afin de faire avancer cette réglementation, soutenir les producteurs et poser le problème sur la place publique, vous êtes invité(e) à un rassemblement qui aura lieu le :

Samedi 3 avril à SAINT-CHAMOND, dans la Loire (15km de St Etienne)
à 11 heures à la Médiathèque, 54 Bd Waldeck Rousseau (près des cinémas)
avec la participation et le soutien de la municipalité de St Chamond,
la présence du Parc Régional Naturel du Pilat et d’élus locaux et régionaux

Au programme : épandage d’huile de neem sur un espace public, information, dégustation

L’huile de neem est un vermifuge et insecticide naturel issue des graines d’un arbre commun des pays chauds, suivant les savoirs faire traditionnels des communautés paysannes d’Inde et d’Afrique. Lorsque les méthodes de prévention ne suffisent plus, elle est consommée comme médicament et épandue sur les cultures par ces populations depuis des centaines d’années. Son absence d’autorisation en France empêche aujourd’hui les agriculteurs de répondre à la demande en fruits bio sans cesse croissante, notamment dans le cadre des cantines scolaires.

Venez nombreux !

A l’appel de :
 Confédération Paysanne, ARDAB (Association Rhône-Loire pour le développement de l’Agriculture Biologique), ASPRO - PNPP (Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants), Les Amis de la Terre, Nature et Progrès.

Contact : Jean-Luc Juthier
arboriculteur bio
juthierjlv@wanadoo.fr

L’APPEL :

Non à l’interdiction des alternatives aux pesticides

Les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PNPP) constituent des alternatives
aux pesticides. Si l’ortie est l’emblème des PNPP, celles-ci concernent de nombreuses
plantes, mais aussi l’argile, le vinaigre blanc, le petit lait ou l’huile de Neem, pour donner
quelques exemples parmi plusieurs dizaines.

La Loi d’ Orientation Agricole du 5 Janvier 2006 exclut des produits autorisés
quasiment tous les "produits naturels" en usage dans nos champs, nos jardins, nos villes.
Le décret du 23 juin 2009 du Ministère de l’Agriculture, censé mettre en œuvre une
procédure simplifiée pour l’autorisation des PNPP, impose dans son article 1 que les
substances de base des PNPP doivent "avoir fait l’objet d’une procédure d’inscription sur
la liste communautaire des substances actives"
(molécules à effet pesticide).
Cette procédure longue et coûteuse n’est justifiée que pour les produits de synthèses. Elle
est totalement inadaptée et injustifiée pour des PNPP et recrée implicitement l’interdit ! De
plus, le coût d’instruction de ces dossiers est tel qu’il ne peut être amorti que par un brevet
alors que les PNPP, issues de savoirs populaires, sont toutes du domaine public.
Ce décret s’appuie sur des directives européennes pour imposer des contraintes non
exigées par les autres pays européens. Tandis que nos voisins, soumis aux mêmes
directives, reconnaissent et classent les PNPP dans une catégorie à part, le Ministère de
l’Agriculture français s’entête à vouloir les classer comme des « Phytopharmaceutiques »,
qualificatif juridique appliqué aux pesticides chimiques.
Au lieu de « faciliter les procédures », ce texte crée un blocage évident, qui va à l’encontre
de la volonté affichée par le gouvernement de réduire l’usage des pesticides de 50% en 10
ans.

Nous, paysans, jardiniers amateurs, collectivités territoriales, nous avons besoin de
ces produits pour réduire, ou supprimer l’utilisation des pesticides chimiques, pour
produire des aliments plus sains et préserver notre environnement.
Nous, arboriculteurs bio, nous nous trouvons dans une impasse administrative du fait de
l’absence d’autorisation des PNPP. Nous exprimons avec beaucoup de détermination
que nous voulons vivre de notre activité, et que cela passe par l’utilisation de ces
Produits
, d’autant plus que la demande en fruits bio est sans cesse croissante,
notamment dans le cadre de la restauration collective.
Aujourd’hui nous accomplissons un acte de désobéissance civique, en pulvérisant
de l’huile de neem, produit non autorisé, dans un espace public, pour dénoncer l’absurdité
de la situation.

Malgré leur autorisation dans de nombreux pays européens qui affirment que les PNPP ne
sont pas des pesticides, malgré leur autorisation par le règlement bio européen,
l’administration française s’obstine dans une position qui semble plus sensible aux intérêts
des fabricants de pesticides qu’a réduire leur utilisation et leurs nuisances.
Nous demandons l’adoption d’amendements à la loi Grenelle 2 affirmant que les
PNPP ne sont pas des pesticides, et permettant leur commercialisation et leur
utilisation.