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300 personnes ont manifesté devant la préfecture ce mercredi 31 octobre pour exiger des places d’hébergement et des logements pour les familles à la rue.

Les professionnels de l’urgence sociale : “Un toit c’est un droit, un toit c’est la loi !”

De son coté, le collectif “personne à la rue” interpellera le conseil municipal de St-Etienne ce lundi 5 novembre à 18h.

jeudi 1er novembre 2012

Ils savent de quoi ils parlent, ces travailleurs sociaux : tous les jours sur le terrain avec les sans-logement, avec les plus pauvres, ils vivent directement cette réalité : l’hiver arrive et environ 500 personnes dont des familles entières avec des enfants, sont à la rue, et dorment à la rue dans la région stéphanoise. Ce sont les chiffres du 115 lui-même.
Certaines sont en danger de mort.

Ce mercredi 31 octobre, les travailleurs sociaux de l’urgence sociale sont passés à l’action et ont exigé de la préfète de la loire - représentante ici du gouvernement - et accessoirement du maire de st-étienne, que la dignité humaine et la loi soient respectées. En France, en 2012, avoir un toit est un droit. Et avoir un toit, c’est la Loi.
A leurs côtés sont venus pour les soutenir quelques familles sans logement. Et des personnes des associations, du collectif “pour que personne ne dorme à la rue”.




Une chose qui frappe, c’est la jeunesse des personnels de l’urgence sociale. Et un niveau certain de révolte qui est maintenant atteint. Certains s’étaient enveloppés dans des couvertures de survie, histoire de montrer des images aux autorités qui sont sourdes.

“pas contents !
Pas contents !
Solutions d’hébergement !”

“l’Etat ne respecte pas les lois !”

“Un toit c’est un droit !
Un toit c’est la loi !”

Sur une banderole, on pouvait lire un résumé de l’accueil d’urgence dans des algécos (installés ces dernières années sur un parking près de la Maison de la culture) :

“Hiver 2009-2010 : 50 places
2010-2011 : 60 places
2011-2012 : 60 places
2012-2013 : 0 place”

Car 0 place, c’est ce qui vient d’être annoncé !

Plusieurs personnes se sont succédées au micro.
”les professionnels de l’urgence sociale demandent l’application de la loi :
Un toit, c’est un droit, un toit c’est la loi !
(...) 500 personnes sont aujourd’hui répertoriées par le 115 comme étant sans logement, avant même l’arrivée des grands froids.”

“on veut dialoguer avec la préfecture, avec la ville, qu’ils assument leurs responsabilités ! “
“On pense aux familles, et aux enfants qui sont dehors, c’est scandaleux qu’en 2012 on soit encore dans cette situation là.
On ne veut pas laisser des gens mourir dans la rue !”

A un moment, quelqu’un lance un nouveau slogan :
“Sarkozy, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue,
Sarkozy t’es foutu, la jeunesse est dans la rue !”

Éclat de rire général.
Il est fou celui-là !? Malheureusement non, il est très lucide : il n’a pas vu arriver de changement.
Le brouhaha général des commentaires de chacun avec son voisin de manif suit immédiatement l’éclat de rire...

La préfète de la loire, Mme Buccio a refusé de recevoir une délégation.
Alors pendant près d’une heure, le rassemblement s’est assis dans la grande rue, sur les rails du tram.
Ce mercredi 31 octobre, la préfète a donc sciemment bloqué la circulation des trams pendant 1 heure.
“aucu-aucu-aucune considération
aucu-aucu-aucune considération
La préfète, si tu savais, ton mépris où on s’le met
“aucu-aucu-aucune considération
aucu-aucu-aucune considération
La préfète...”

“préfète sors dehors,
tu verras s’il fait pas froid !”

Cette manifestation est un moment important. Ces dernières années, ce sont surtout les associations, et les militants du collectif “Pour que personne ne dorme à la rue” qui se sont mouillés pour exiger hébergements et logements. Là, ce sont les professionnels de ce domaine qui s’engagent, et avec beaucoup de force, une force qu’ils tirent de leur profonde connaissance de la question. Ils prennent leurs responsabilités, en liant la situation des personnes dont ils doivent s’occuper et leur propre travail.
“Nous ne laisserons pas des gens dormir dehors cet hiver, nous n’accepterons pas de travailler sans moyens, c’est pas juste !”.
Surtout que tout le monde sait que les logements et bâtiments vides abondent dans la région stéphanoise.
Est-ce que les autorités publiques concernées sont capables de comprendre que quelque chose est en train de changer, là ?

Une réunion des professionnels de l’urgence sociale lundi à 10h.

En fin de manifestation, rendez-vous a été donné à tous les professionnels de l’urgence sociale pour une assemblée ce lundi 5 novembre à 10h à l’ACARS, 22 rue Paillon à St-Etienne. Pour parler de la suite...

Quant au collectif “Pour que personne ne dorme à la rue”, il appelle lui à aller interpeller le maire de St-Etienne et tous les élus à la réunion du conseil municipal ce lundi 5 novembre à 18h à l’Hôtel de ville.





 Les photos de cette page sont de Marie-Pierre Vincent