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Pour tous les migrants : des ponts, pas des murs !

Le collectif "Personne à la rue" appelle à se rassembler samedi 26 septembre à 10h30 place Jean Jaurès à St-Etienne.

lundi 21 septembre 2015

Cette décision a été prise à l’issue de la réunion du collectif qui s’est tenue mercredi 16 septembre à la Bourse du Travail de St-Etienne, avec la participation de plus de 40 personnes. Une prochaine réunion du collectif aura lieu mercredi 30 septembre à 17h30, même lieu.
Les réunions du collectif "Personne à la rue" servent d’abord à faire le point, entre militants de nombreuses associations ou personnes engagées individuellement dans le collectif. Et puis à mieux comprendre ce qui se passe et à décider d’initiatives.
La situation, bien sûr, c’est l’arrivée massive en Europe de réfugiés et migrants, venant de Syrie notamment mais pas seulement...

Le discours de Valls et du gouvernement, tout comme celui du maire de St-Etienne Perdriau, est d’opposer les migrants entre eux : de prétendre accueillir les syriens en s’en servant pour justifier l’expulsion des autres. Parce qu’évidemment il n’est plus possible, politiquement, de ne rien faire concernant les réfugiés Syriens (qui plus est la France a une responsabilité de premier ordre dans la dégradation de la situation là-bas, mais personne n’en parle)...
Hollande a annoncé l’accueil de 24 000 réfugiés syriens en 2 ans. C’est ridicule, quand on sait que plus de 4 millions de syriens ont du fuir leur pays. Et puis il y a tous les réfugiés et migrants d’autres pays, chassés par les guerres et/ou par la misère.
La direction de l’UE parle de 120 000, qui seraient répartis au moyen de quotas entre les différents pays. Mais 120 000 c’est ridicule aussi quand on voit les flots de réfugiés qui arrivent en Grèce, en Italie, en Hongrie.

Et ces derniers jours, ce qui se met en place, c’est l’organisation du refoulement. On se dirige vers la création par l’UE de "centres d’accueil, de recensement et de tri", baptisés "hotspots", en Italie, Hongrie et Grèce, et dans les pays au Sud de l’Europe. Et on se dirige vers des expulsions massives de ceux qui sont parvenus à arriver jusque là, avec obligation pour les pays du Sud dont ces migrants sont originaires de les "reprendre", sous la menace d’une suppression des "aides au développement" (!!).
Valls a déclaré que la mise en place de ces "hotspots" était une "condition préalable", afin qu’ils "permettent de bien distinguer ceux qu’il faut protéger, qui ont droit à être protégés, et ceux qui ont vocation, les migrants économiques, à être reconduits à la frontière à revenir dans leur pays respectif" (...) "Nous devons mettre en place une politique de retour effective pour les personnes en situation irrégulière sur le sol européen (...) Ce qui n’a pas été fait jusque-là."
Leur politique, c’est l’Europe forteresse, sans aucune remise en cause des politiques néolibérales et guerrières qui détruisent les sociétés et les économies des pays du Sud.
La grille de lecture qu’ils cherchent à imposer, c’est le tri entre "migrants économiques" et "réfugiés".
Evidemment, dans la réalité, cette séparation est illusoire.

Les OQTF sont en train de tomber

Ce que constatent sur le terrain les militants solidaires, c’est que les OQTF-obligations de quitter le territoire français tombent, et que les expulsions continuent.
Elles visent par exemple des jeunes mineurs isolés devenus majeurs, comme Ali Sangare, qui vient d’être expulsé après 41 jours en centre de rétention par le Préfet du Rhône vers la Côte d’Ivoire, pays où son père a été assassiné et où il n’a plus de famille proche.
Quand une régularisation semble en cours, tout prend un temps sans fin, même après une décision de justice. C’est le cas de plusieurs jeunes lycéens du département, qui attendent encore leurs papiers.
A l’école maternelle de Tardy, un groupe de parents est mobilisé pour soutenir Mme Zenani, arrivée en France en 2009 après avoir du fuir l’Albanie, mère d’un enfant de 5 ans né en France, qui a reçu une OQTF et se retrouve à la rue. Hébergée dans des familles, elle attend que le Tribunal Administratif se prononce, le 20 octobre prochain.
A St-Etienne toujours, l’association "No Partiran" formée autour du collège Jean Dasté héberge toujours à ses frais une famille. Mais deux autres sont toujours à la rue. Un concert de soutien le 9 octobre au Petit Théâtre de Beaulieu...
A St-Etienne encore, le Maire Perdriau annonce son intention d’expulser des familles Rroms avec enfants qui logent dans un squat dans le quartier Bergson. Sans proposer aucune solution d’hébergement, comme d’habitude.
Dans le roannais, le week-end dernier a eu lieu à Mably une cérémonie de "parrainage" pour une dizaine de familles réfugiées et en demande de régularisation.
Toujours aucune réponse à la demande - depuis 2 ans - du collectif Personne à la rue d’une réunion en Préfecture, malgré la lettre envoyée avant les vacances, signée par 40 associations et plus de 1000 personnes.

Le rassemblement du samedi 26 septembre aidera à faire connaître publiquement plusieurs cas très concrets de familles réfugiées laissées sans aide ou de familles menacées d’expulsion.
Il affirmera aussi que - ainsi que l’indiquait Joël Moulin pour la CGT lors de la réunion du 16 septembre - on ne laissera pas "opposer les misères entre elles", opposer les migrants entre eux, opposer migrants et population française.
"On ne peut pas faire l’impasse sur les causes : le système économique et financier... ce qu’on vit aujourd’hui est le résultat d’un long processus..."
Ce rassemblement préparera aussi une action collective de plus grande ampleur en octobre.

A noter qu’environ 150 personnes, jeunes surtout, se sont rassemblées vendredi 18 après-midi devant l’Hôtel de ville, obligeant le FN (qui avait prévu une petite opération de com contre les musulmans et contre les réfugiés) à tourner en rond à l’autre bout de la place, côté "Grand Cercle"...

A noter aussi que l’initiative "SOS-Méditerranée" "Un bateau pour les réfugiés" rencontre un très grand écho. La souscription dépasse 170 000 euros, et l’objectif immédiat est maintenant fixé à 200 000 (permettant au bateau d’être opérationnel quelques jours) au lieu des 100 000 de départ.
Voir http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/breve.php3?id_breve=918

Voir aussi : Réfugiés et migrants : ils fuient les guerres et la misère