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Au Forum social local de St-Etienne

Un atelier "Education, alimentation et santé publique"

Samedi 5 février de 20 h à 22 heures

vendredi 28 janvier 2005, par Raymond Vasselon

Comment agir concrètement contre la "mal bouffe" chez les enfants, mais aussi chez les adultes, en particulier dans les milieux défavorisés.

En France, selon le CERC les enfants pauvres sont au nombre de 1 000 000 (le double selon les critères européens). Il existe chez ces enfants (mais pas seulement eux) des comportements alimentaires qui inquiètent fortement tous les spécialistes de la santé publique. Certains d’entre eux appellent les citoyens à individuellement de cette grave question.

Comment dans le cadre de la vie associative, de l’école, de la restauration collective des enfants, promouvoir des formes d’éducation à la question de l’équilibre alimentaire ? Quelles possibilités offrent de ce point de vue l’agriculture BIO et les AMAP ?

Comment créer des liens entre les quartiers populaires et la campagne pour favoriser une agriculture paysanne respectueuse de la santé, de la qualité de la vie, pour que tous puissent avoir accès à une nourriture saine, à un goût authentique, et donc à une culture non uniformisée ?

Cet atelier est conçu comme une rencontre entre personnes d’horizons variés (associatifs, professionnels, citoyens..) et motivées sur les questions d’alimentation bio, de santé publique, d’éducation, d’avenir de l’agriculture, de rapports ville-campagne, intéressées par l’idée d’AMAP etc... c’est à dire par toutes les facettes de la problématique de l’agri-culture.

L’objectif est de mettre en place, dans la durée, une dynamique de réflexion et d’actions pragmatiques (action de sensibilisation, création d’AMAP, actions en direction de la restauration collective, aide à des agriculteurs, liens entre quartier populaire et campagne, insertion dans les contextes urbains d’éléments d’agri-culture etc. ...) sur cet enjeu culturel et social de première importance.

Co-organisateurs de l’atelier : 
ADDEAR 42 - Alliance PEC (Ludovic MAMDY animateur - coordinateur des AMAP en Rhône-Alpes) - Des agriculteurs organisés en AMAP - Forum des réseaux citoyens (Raymond Vasselon - Marc Bardin) - Sylvette Escazaux (réseau ATOS, Nature et Progrès, FIL de Prades 66) - www.Altermonde (Jean Dornac) - Amicale Laïque du Crêt de Roch - AGEF Montreynaud - Jean Paul Barbot (Espace Loisirs de Montchovet) - Paul Chataignon (Confédération paysanne) ...

En lien avec cet atelier-débat, l’exposition de photographies "Voisins" de Béatrice Ropers (exposition sur le travail des éleveurs), est présentée depuis le 26 janvier à l’AGEF de Montreynaud, 1 allée Guiseppe Verdi - St-Etienne

contact pour l’atelier : Raymond Vasselon

Une liste de diffusion interactive "agri-cultures" est mise en place pour échanger informations et réflexions.
Pour s’y abonner : envoyer un message vide à : agri-cultures-subscribe@reseauxcitoyens-st-etienne.org
Ensuite, poster les messages à : agri-cultures@reseauxcitoyens-st-etienne.org

Messages

  • "Ces maladies créées par l’Homme"

     Le Professeur D. Belpomme a animé un débat "Alimentation et santé" à Vannes en novembre 2004, à l’initiative de l’association "Manger bio en collectivité".  

    Nous reproduisons ci-dessous le compte-rendu de cette conférence-débat publiée sur le site : http://oce.sauval.free.fr/confbelpom.htm (Voir ce site)

    Le Professeur D. BELPOMME est professeur de cancérologie à Paris V, chargé de mission pour le Plan Cancer, Président de l’ARTAC.

    "Il se crée à notre insu des phénomènes naturels et physico-chimiques que nous ne voyons pas.
    Nous sommes piégés dans un système. Nous sommes là pour dire que nous n’en voulons pas." D.Belpomme

    Le Cancer

    - il est en augmentation : 30 à 60 % sur les 20 dernières années
    - le nombre de cancers du sein a été multiplié par 2 ( en taux standardisé : sans tenir compte de l’allongement de la vie)
    - le nombre de cancers de la prostate a été multiplié par 3. le nombre de cancers (leucémie) chez les enfants a augmenté de 1% chaque année depuis 20 à 30 ans (deux mutations de gènes suffisent pour les enfants contre 3 à 6 pour les adultes)
    - la mortalité a faiblement baissé ces dernières années malgré l’évolution des soins.
    - les "petits cancers" sont guéris à 100%. Ils ne représentent qu’un tiers des cas seulement.
    - pour les autres, l’espérance de vie a augmenté mais on ne constate aucun progrès de guérison sur les cancers évolués.
    La médecine de soins n’arrive plus à progresser. Il faut intervenir en amont : faire de la prévention, trouver les facteurs responsables de la mutation des gènes. On en vient alors à l’Environnement, à l’Ecologie.

    Cancer et mode de vie

    Le tabagisme est responsable de 25 % des cancers.
    Les 75% restants sont liés aux causes environnementales par rapport corporel (alimentation, respiration, voie cutanée) et par rapport neuro-sensoriel.

    Les causes ?
    - alimentation : il faut manger des fruits et légumes, pas uniquement du carné
    - le surpoids : il y a un lien entre obésité, surpoids et cancer. Mais le surpoids n’est pas mutagène
    - l’alcool : c’est un amplificateur mais il n’est pas mutagène

    Les lois de la cancérologie

    - Il ne peut y avoir de cancer sans mutation de gènes (3 à 6 mutations dans l’organisme)
    - Il n’existe pas de dose-seuil admissible de polluant (des doses infinitésimales suffisent pour déclencher le processus)
    - La latence d’apparition de cancer après des expositions répétées, à des doses infinitésimales, est de 10 à 20 ou 30 ans.

    L’exposition peut commencer in utero.
    Le mode de vie ne fait qu’activer les gènes mutés.

    Contaminants des aliments

    - Les nitrates  : il n’y a pas d’étude épidémiologique Ils ne sont pas cancérigènes, mais les nitrates introduits sous forme chimique ne sont pas les même que les nitrates "naturels". Ils se transforment en nitrite dans l’organisme (les nourrissons de moins de 3 mois y sont particulièrement sensibles). Là où sont les nitrates, on trouve des pesticides : si le taux de nitrates est élevé, les taux de pesticides sont élevés.

    - Les pesticides : il a été démontré qu’ils sont cancérigènes (cancer des testicules en particulier). Ce sont des perturbateurs endocriniens. Sur les 600 pesticides mis sur le marché seuls 5 % ont été étudiés correctement. 4 d’entre eux ont été déclarés mutagènes. Les enfants des agriculteurs sont les plus touchés. L’affaire du Régent : la disparition des abeilles est un signe d’alarme majeur. Dans 50 ans, il n’y aura plus d’abeilles, donc plus de fécondation, donc plus de fruits, de fleurs ... Dans cette affaire, 21 personnes sont mises en examen. Rhône Poulenc avait un dossier de toxicologie qui prouvait la toxicité du produit à des doses infinitésimales. Ces molécules toxiques ont été retrouvées sur les abeilles à des doses très importantes. Rhône Poulenc savait donc que les abeilles allaient mourir à 100 %.

    - Les dioxines : elles sont mutagènes. Elles sont produites par certaines combustions, en particulier les incinérateurs. Non seulement elles concernent les populations autour de ces incinérateurs mais également tout un chacun via la chaîne alimentaire. Ceux qui construisent les incinérateurs ne connaissent rien à leur impact sur la santé.
    Attention aux films plastiques dans les micro ondes : ils produisent également des dioxines.

    - Les moisissures : elles provoquent le cancer du foie.Pour éviter ces moisissures dans les silos à céréales, on y ajoute des pesticides. On retrouve également des herbicides dans le vin.

    - Les métaux lourds : on les retrouve dans les boues de stations d’épuration utilisées comme engrais.

    - Les additifs alimentaires : c’est une pratique intentionnelle, à nous de réagir lors de nos achats.
    - les colorants : on les retrouve, entre autres, dans les bonbons évidemment à dose infinitésimale... Les colorants azoïtes sont mutagènes. La France est la lanterne rouge de l’Europe sur ce sujet.
    - les conservateurs nitrités : ils sont mutagènes. On les retrouve dans les produits "longue conservation".

    80 à 100 000 molécules ont été mises sur le marché depuis la dernière guerre.
    5000 ont été étudiées mais peu d’entre elles pour leur pouvoir cancérogène.

    Une étude épidémiologique négative ne signifie rien car il n’y a plus de référence saine : on compare "l’hyperpollué" à celui qui l’est moins. Nos enfants naissent pollués : dans les analyses de sang ombilical 300 à 400 molécules de substances polluantes sont déjà présentes. Elles sont également présentes dans le lait maternel qui reste malgré tout une valeur sûre grâce aux anticorps qu’il contient. L’enfant se contamine plus rapidement qu’un adulte (en particulier par les insecticides) car les systèmes nerveux et immunitaire ne sont pas mature avant l’âge de 2 ans environ. En France un enfant sur sept est allergique.
    Attention : les "petits pots" contiennent des allergènes.

    Cancers liés à l’alimentation
    Tous, sauf les cancers respiratoires.

    - alcool : cancers
    - ORL (en baisse car moins d’alcoolisme)
    - Œsophage

    - dioxines : cancers
    - Digestif (sauf estomac grâce au réfrigérateur)
    - Colon (le plus fréquent)

    - cancers du sein et de la prostate :
    La cause serait environnementale, sûrement due aux insecticides.
    Les recherches se poursuivent sur d’autres facteurs mutagènes.

    - cancers du rein et de la vessie :
    Le tabac et l’alimentation

    Les actions citoyennes

    Nous sommes face à des lobbies très forts. Nous devons nous mobiliser en tant que citoyens en s’unissant par le biais des associations.
    Les enfants sont pollués. La stérilité masculine augmente (1 % de spermatozoïdes en moins par an depuis 50 ans). L’espérance de vie augmente mais le taux de natalité diminue.

    - Mesures individuelles :
    - moins d’alcool : 1 ou 2 verres par jour, de préférence du vin bio ou au moins vin mis en bouteille au château (responsabilité du producteur)
    - régime alimentaire : pas trop de viande, mais pas de régime végétarien pour les enfants.
    (risque de QI inférieur à la moyenne). Manger 5 à 6 légumes et fruits par jour (de saisons de préférence). Varier les aliments et les lieux d’achat pour éviter une origine unique de production dans le cas où celle ci serait polluée.
    - vérifier l’origine des produits
    - privilégier les aliments bio des petits producteurs à ceux des grandes surfaces
    - privilégier les circuits courts sur les circuits longs (distance lieu de production - lieu de vente)
    - aérer les logements et les dépoussiérer régulièrement
    - éviter les aérosols et certains produits ménagers, désodorisants et bougies parfumées (voir enquête UFC Que choisir ?)

    Le Professeur Belpomme n’est pas favorable à la phytothérapie.
    Il préconise la phytoprévention : les fruits et légumes contiennent des phytophénols et phytostéroïdes qui ont des propriétés antioxydantes, en particulier le soja.

    - Mesures collectives :

    - Signer l’APPEL de PARIS par le biais d’une association de préférence. Ce document a été envoyé aux Maires de France, aux conseillers généraux.

    - Une Charte de l’environnement pour les Maires est en cours : exemples :
    un repas entier bio par semaine pourrait être servi dans les cantines scolaires et les restaurations collectives (cela se fait déjà du côté de Grasse dans les Alpes Maritimes)
    éducation ou information des enfants, des parents et des responsables politiques.

    - Pourquoi l’ APPEL de PARIS ? C’est un document proclamé à l’issue d’un colloque organisé par l’ARTAC le 7 mai 2004, à l’UNESCO. Il comprend 3 articles et 7 groupes de mesures. Il a déjà été signé par 4 à 500 médecins et scientifiques et une centaine de personnalités politiques. Un million de signatures sont nécessaires pour que cet APPEL soit pris en compte par la Commission européenne à l’environnement.

     "Il faut mettre l’économie et l’industrie au service de l’Homme et non pas l’Homme au service de l’économie et de l’industrie".   

    Pr. Belpomme
    ARTAC / Association française pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse
    57-59 rue de la Convention 75015 Paris
    Tel : 01 45 78 53 53 Fax : 01 45 78 53 50
    e-mail : artac.cerc@wanadoo.fr
    site : www.artac.info

    OCE / SAUVAL
    Ouest Cornouaille Environnement / Sauvegarde de la Vallée du Lochrist
    site : oce.sauval.free.fr