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Cimade-Loire : soirée Contes jeudi 31 mars 2005 à St-Etienne, et "dernières nouvelles sur le Droit des Etrangers"

mardi 15 mars 2005

Après la soirée Roms de novembre, la Cimade lance "une nouvelle invitation
pour le jeudi 31 mars à 18h30 : Contes, histoires, poèmes seront au programme. Temps de partage et de découverte avec des hommes et des femmes venus d’ici et de là-bas, sans oublier le buffet « Saveurs du monde » à savourer dans l’amitié"
, écrit Daniel Quetin, président de la Cimade-Loire, dans le petit bulletin maintenant édité.
La rencontre aura lieu dans les locaux de l’Eglise Evangélique Protestante (Quartier Tardy), 35 rue Denis Epitalon à Saint Etienne.

Le déroulement :
18:00 dernières nouvelles sur le Droit des Etrangers
19:30 buffet "Saveurs du Monde"
20:30 bouquet de contes présentés par des migrants, avec la participation
de conteurs et conteuses confirmés
Participation aux frais 10 €uros

Contact : Cimade-Loire, 3 rue Louis Soulié, 42000 Saint-Etienne. L’après-midi, sauf mardi et samedi
tél/fax:04 77 32 75 84
e-mail : cimadeloire@club-internet.fr

Dans le dernier bulletin de la Cimade, on peut lire ce témoignage d’Aurélie Pialou sur les coulisses de la Commission de recours des réfugiés...

Mais que se passe t-il à la Commission des Recours des Réfugiés ?

"Le droit d’asile était en grève et c’est un
événement … Plus de 10 jours de grève pour la 1ère
juridiction française. On n’avait jamais vu ça !
Lorsqu’un étranger demande l’asile en France, il est
entendu ou non par l ’OFPRA, établissement public, qui
quasiment à chaque fois, rejette la demande. A ce stade
de la procédure, le demandeur d’asile a la possibilité de
rédiger un recours dans un délai d’un mois pour que la
Commission des Recours des Réfugiés, juridiction
administrative, réexamine son histoire et lui
reconnaisse le cas échéant le statut de réfugié.

La Commission des Recours des Réfugiés, c’est quoi
exactement ? C’est la 1ère juridiction française en terme
d’affaires jugées : le plus gros contentieux français. Pour
un tribunal inconnu, c’est pas mal quand même. Ce
qu’il faut savoir, c ’est qu’à la fin de 2004, la
Commission a déménagé de Fontenay-sous-Bois à
Montreuil-sous-Bois. En principe, quand on déménage,
c’est pour changer en mieux. Là, c’est raté ! Imaginez :
une structure vitrée moderne dans un quartier d’usines
désaffectées, prêtes pour une démolition plus ou moins
imminente. N’oubliez pas une entrée au bord d’une rue
qui n’existe sur aucun plan. Il ne faut pas s’étonner si
certaines affaires sont jugées sans l’intéressé, ce dernier
errant dans un quartier quasiment désert sans aucune
pancarte.

Dedans, c’est une salle d’attente bondée, un vrai
melting-pot de nationalités mais aussi de générations :
des septuagénaires indiens côtoient des nourrissons
angolais ou roms, qui sont souvent plus nombreux que
les adultes. 12 salles d’audience ou plutôt des bureaux
de 16 m2 , 4 tables dans chaque, une dizaine de chaises.
Un décor très spartiate, loin des sculptures et autres
peintures grandioses de nos tribunaux locaux.

Les conditions de travail ? 18 affaires par audience
ce qui fait 36 demandes d’asile par jour et par salle.
Petit calcul rapide : près de 13 000 affaires par mois.
Non, mais où va t-on ? D’autant plus que les
demandeurs d’asile attendent des heures, souvent assis
par terre par manque de chaises, des cris ou des pleurs
en bruit de fond, les portes ouvertes, quelquefois même
les ennemis dans la salle, les demandeurs d’asile étant
jugés par nationalité et pas par ethnie.

Alors, c’en était trop ! Les associations pestaient
certes mais, elles se sont fait souffler la vedette par les
intervenants à la Commission : et oui, pendant plus
d’une semaine, les secrétaires, les interprètes, les
rapporteurs et même les avocats n’ont pas travaillé. Un
piquet de grève collectif pour le droit d’asile : du jamais
vu ! Que voulaient-ils exactement ? Tout d’abord, ils
refusaient un déstockage sauvage : 100 000 dossiers en
souffrance à examiner mettant ainsi en péril le
traitement des demandes d’asile. Ils souhaitaient un
meilleur accueil pour les demandeurs d’asile, des
conditions au minimum acceptables, le respect
systématique des droits de la défense (un peu plus de
confidentialité avec les avocats, des convocations un
peu moins tardives), et un accès plus large à la
documentation pour les rapporteurs, qui travaillent
sans internet et avec des fiches pays périmées.
L’agitation était sans précédent et les demandeurs
d’asile encore plus déboussolés qu’ à l’habitude. Une
révolution, un putsch pour le droit d’asile, la France
redeviendrait-elle le pays des Droits de l’Homme ?"