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Un revenu pour chaque paysan ! Emmanuel Janny, Thierry Ballandraud et André Bouchut jeûnent ce vendredi et ce samedi Place Jean Jaurès à St-Etienne, pour exiger une réforme des aides PAC.

vendredi 17 novembre 2006

Trois militants de la confédération paysanne de la Loire seront place Jean Jaurès à St-Etienne pour jeûner ce week-end. Il s’agit cette semaine de Emmanuel Janny de Bourg-Argental, Thierry
Ballandraud de Burdignes et André Bouchut de Grammond.

Merci de venir leur apporter votre soutien, pour l’avoir véçu la semaine dernière c’est plus qu’appréciable ! Je vous joins un texte de Régis Hochard, porte parole national de la confédération paysanne sur le droit au revenu. Il replace bien nos actions dans ce contexte là !

" Un revenu pour chaque paysan !"

Nous paysans, enfin ceux qui restent, avons du travail, souvent plus qu’il n’en
faut d’ailleurs. Travail que nous pourrions partager si à ce travail
correspondait un revenu.

Or, depuis 1970, notre revenu baisse régulièrement et depuis 1998, il a baissé
en moyenne de 28%.

Aujourd’hui, nombre d’entre nous vendons nos produits en dessous de nos prix de
revient.

Quand le consomateur achète une baguette de pain dans son quartier ou à son
village, il dépense 0.80 euros. Ce pain contient de l’eau, du sel et 2.25
centimes de blé. Dans les 77.5 centimes, il y a le revenu du boulanger et
personne ne le lui conteste. Dans les 2.25 centimes de blé, il n’y a pas le
revenu du paysan. Pour qu’il y soit, il faut rajouter 1.25 centimes.

Dans un yaourt à 0.23 euro, il y a 3.5 centimes de lait. Avec les 19.5 centimes
de différence, on paye les investisseurs, les salaires et les profits des IAA
de la grande distribution. Mais dans les 3.5 centimes, on ne rémunère plus le
travail du paysan. Pour certains d’entre nous, la différence est encore, mais
pour combien de temps, partiellement comblée par des aides directes.

Quelle est cette politique imbécile, meurtrière qui, mise en place par des
politiques, les administrations et la Fnsea/JA, organise dans un premier temps
la précarisation des paysans et leur disparition ensuite ?

En imposant la maitrise des productions et leur répartition entre paysans, la
confédération paysanne apporte des réponses.

En revendiquant une autre politique agricole basée sur la maitrise, la
répartition et le controle des marchés, la confédération paysanne apporte des
solutions.

Cette politique doit amener les paysans à d’autres pratiques agricoles et, par
des prix de marché cohérents, leur assurer un revenu.

Pour la période 2008-2013, ces orientations doivent déjà ètre prises et les
aides à l’actif, aux handicaps, aux améliorations de pratiques agricoles, au
développement rural doivent représenter au moins 20% du budget de la PAC.

Et parce qu’il y a besoin de financer ces actions,

Et parce que les inégailtés en sont trop criantes,

Les aides à la production doivent faire l’objet d’une modulation progressive et
ètre obligatoirement plafonnées.

En actionnant simultanément ces leviers, nous pourrons de nouveau vivre de notre
travail.

Mais nos revenus ici ne doivent pas tuer les revenus des paysanneries du
monde. Le principe de souveraineté alimentaire doit se transformer en droit
international effectif.

Ce droit au revenu, nous continuerons à le porter comme par le passé dans les
mois qui viennent, notamment pendant la campagne électorale.

Parce que du résultat dépendra notre force à peser,

Parce que les chambres d’agriculture sont un outils pour réinstaurer un revenu
pour tous les paysans. "

Transmis par Laurent Pinatel

Sur le jeûne de la semaine dernière, voir