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Procès de Montbéliard pour refus de prélèvement ADN
500 personnes aux côtés de Dominique Henry qui a refusé le prélèvement ADN lors du procès des 1000 vaches.
mercredi 18 janvier 2017
Dernière minute / 19 janvier : Dominique Henry condamnée à 750 euros d’amende. Elle fait appel de cette condamnation
"Procès de Montbéliard : Le tribunal méprise le combat paysan" déclare la Confédération paysanne. "Pour Dominique Henry, l’une des neuf prévenus des 1000 vaches, l’acharnement s’ajoute à l’acharnement. Le tribunal de Montbéliard l’avait convoquée à 14h pour recevoir le délibéré de son procès pour refus de prélèvement ADN, mais il n’a pas jugé bon de l’attendre. C’est donc en son absence, ce matin, qu’il l’a condamnée à 750 euros d’amende ! Le mépris ne fait donc aucun doute pour ce combat contre l’industrialisation de l’agriculture et la criminalisation des militants !
Cette condamnation, et le mépris qui l’accompagne, ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre ce système destructeur. C’est pourquoi Dominique Henry, soutenue par la Confédération paysanne, a pris la décision de faire appel. Nous n’accepterons jamais d’être traités comme des criminels en agissant pour le bien commun."
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"Le procès de Dominique Henry, institutrice et paysanne retraitée, "coupable" d’avoir refusé le prélèvement ADN lors du procès de la ferme des 1000 vaches, a eu lieu au Tribunal de Montbéliard (Doubs) le 12 janvier.
1er juillet 2014, 28 octobre 2014, 17 juin 2015... Après 3 procès à Amiens, Dominique Henry a fait partie des condamnés pour le démontage de la salle de traite des 1000 vaches. Mais comme si cela ne suffisait pas, elle a été à nouveau traduite devant la justice pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement ADN autorisé par sa condamnation.
L’acharnement se poursuit alors que le juge de la cour d’appel d’Amiens avait reconnu que les militants de la Confédération paysanne avaient « agi comme lanceurs d’alerte en présence d’un phénomène qui ne peut qu’interroger au regard de ses conséquences sur le plan environnemental, social ou encore sociétal. » Alors que les paysans s’enfoncent dans la crise, que l’industrialisation de l’agriculture détruit des emplois et des vies chaque jour, la force publique continue de s’acharner contre les militants qui refusent cet état de fait.
Le 12 janvier à Montbéliard, entre 300 et 500 personnes ont participé à la journée de mobilisation pour soutenir Dominique Henry. La mobilisation était importante parmi les paysans de la région Bourgogne-Franche-Comté, mais également parmi les salariés et les habitants du pays de Sochaux-Montbéliard.
Le matin, nous étions regroupés avec Dominique dans une salle pleine à craquer, Véronique Boruquin Valzer, du collectif de soutien, a expliqué la dynamique de soutien locale. Charles Piaget, l’infatigable militant des "LIP", a rappelé l’importance de la lutte et du collectif face à la répression. Laurent Pinatel, porte parole de la Conf, a exprimé son inquiétude face à la répression actuelle du mouvement social. Pierre Darlu, directeur émérite de recherche du CNRS et témoin de Dominique a décrit les dangers du fichage ADN (qui permet en plus maintenant de conserver une masse considérable d’informations personnelles sur la personne fichée, bien au-delà de son identité...). Nous avons également écouté les mots de soutien de la CGT et d’Uniterre, le syndicat paysan suisse, membre de la Via Campesina.
A la fin de cette tribune, Dominique a rappelé son statut de lanceuse d’alerte, donné par le tribunal d’Amiens et l’incohérence de ce fichage ADN par rapport aux faits qui lui sont reprochés.
Elle a dénoncé le fait qu’un acte militant réalisé pour le bien commun soit criminalisé.
Une manifestation s’est ensuite élancée pour accompagner Dominique Henry jusqu’au Palais de justice, à l’intérieur du tribunal, la juge a écouté les arguments des parties et rendra son jugement le 19/01. La Procureur a elle réclamé 1000 € d’amende.
L’après-midi était consacré à un débat sur l’industrialisation de l’agriculture. André Pfimlin, ancien chercheur à l’institut de l’élevage, a présenté les risques de restructuration de l’élevage laitier et l’importance d’une politique de régulation laitière. Gérard Coquard et Nicolas Girod, paysan en lait à Comté ont montré qu’une production laitière à taille humaine était possible si la valeur ajoutée était partagée correctement et si les paysans s’investissaient dans la vie de la filière. Bruno Merle, de la CGT Peugeot a fait un parallèle entre ce qui se passe dans l’agriculture et l’industrie automobile, pour lui, la recherche de la production à plus bas coût et les pressions sur les conditions de travail se généralisent au détriment de la recherche de qualité et de sens dans le travail.
Nous resterons vigilants avec Dominique le 19 janvier pour la remise du délibéré et par la suite. Pour la Confédération Paysanne, le fichage des militants n’est pas envisageable."
Plus d’informations : http://www.confederationpaysanne.fr