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Pour Aziz, en solidarité avec sa famille
Une marche silencieuse et c’est tout un quartier qui s’exprime.
mardi 13 juin 2006, par , ,
Pour Aziz et en solidarité avec sa famille, six cent personnes ont marché samedi 3 juin, contre la violence, pour le respect de la vie et la fraternité.
Ce qui s’est déroulé est assez exceptionnel. Toute la diversité d’un quartier rassemblée pour réaliser un acte extrêmement fort de dignité, de solidarité, de refus de la violence. Beaucoup, beaucoup de jeunes du quartier de Beaubrun-Tarentaize-Séverine, des mères de familles venues avec leurs enfants, des enseignants, des travailleurs sociaux, des bénévoles d’associations, des salariés de la bibliothèque... étaient là. Des jeunes d’autres quartiers de la ville étaient également présents, et aussi des habitants de la Romière.
Un évènement qui marquera et qui va compter.
Cette marche a été voulue et préparée par les jeunes du quartier. Ils y ont réfléchi, ils ont discuté de sa signification, se sont organisés, ont pris de multiples initiatives, et ils ont réussi à construire un évènement d’une ampleur qui a surpris et touché tout le monde. Contrairement à ce qui est habituellement véhiculé, ils ont démontré à tous qu’ils savaient s’organiser, se rassembler pour exprimer leur solidarité, faire entendre leurs aspirations, défendre des valeurs, faire preuve de responsabilité et de maturité pour lancer un message aux jeunes de leur quartier et de la ville.
L’absence de policiers pour sécuriser le parcours du cortège, qui a emprunté le Bd Urbain et des rues à la circulation automobile chargée, a choqué. Une marque de mépris supplémentaire pour beaucoup. Pourtant la préfecture, comme le commissariat central avaient été informés de l’itinéraire. Pourquoi cette absence de sécurisation ? Des responsables de la police disent ne pas avoir voulu que la présence de policiers crée des incidents ! Une tentative d’explication qui en dit long sur les conceptions et le comportement des policiers vis-à-vis des jeunes du quartier.
Une marche qui disait la douleur d’une famille et de tout un quartier solidaire, l’hommage à Aziz, un copain, un ami, assassiné pour une simple querelle entre jeunes, la volonté de rétablir la vérité sur sa mémoire.
Des jeunes et des parents qui ont voulu montrer leur rejet de la violence. S’ils la subissent, elle ne fait pas partie de leurs valeurs. La vie de chacun, leurs vies doivent être respectées. L’assassinat d’Aziz a créé un profond traumatisme. Elle a été ressentie comme une injustice totale et a suscité une prise de conscience. Il n’est plus possible qu’une simple querelle entre jeunes débouche sur un meurtre. Un tel dérapage ne doit pas se reproduire. Loin de crier vengeance, ils ont dit stop. Ce sont d’autres relations humaines, d’autres valeurs qui doivent prévaloir, basées sur le respect de la dignité de chacun, mais aussi sur la justice, l’égalité de traitement, le refus des humiliations d’où quelles viennent.
Nous voulons être traité autrement, c’est aussi cela qu’ont exprimé les jeunes et les familles. Nous ne correspondons pas à l’image qui nous est bien souvent collée. Nous ne voulons plus être stigmatisés, que notre quartier soit assimilé à la délinquance, à la violence. Nous aspirons à être traités avec respect et dignité.
C’est tout cela que les habitants de Beaubrun sont venus dire avec beaucoup de force, pour que ce soit entendu par tous. L’ampleur et la puissance de la marche, occupant toute la largeur du boulevard urbain et de la grande rue, une bonne partie des marches et du parvis de l’hôtel de ville, a surpris et impressionné. Beaucoup d’énergie et de dynamisme pour s’opposer aux dérives et construire d’autres réalités.
Quelque chose d’important s’est passé qui aura des conséquences et des suites.
Karima Sayad, Rachid Oulmi, Georges Günther.
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Messages
1. > Une marche silencieuse et c’est tout un quartier qui s’exprime., 14 juin 2006, 16:48
Ayons confiance en la jeunesse
La présence de la jeunesse du quartier à la marche en hommage à Aziz, était très symbolique. Le silence de ces jeunes et les banderoles que certains brandissaient, exprimaient leur attachement aux valeurs qui nous rassemblent. C’est le caractère sacré de la vie ainsi que le respect et la reconnaissance d’un Etat de droit qui étaient mis en avant par les participants. Chose que les jeunes des quartiers populaires, qualifiés par les institutionnels de zones urbaines sensibles, n’ont quasiment jamais l’occasion de dire sur la place publique.
C’est aussi une réelle prise de conscience de cette réalité, de l’importance de ces règles fondamentales qui sont le pilier pour vivre en société.
C’est de la confiance et de la responsabilité dont ils ont besoin. Nous devons leur laisser un espace d’intervention dans la participation d’actions qui les concernent directement ou indirectement.
Lors de cette marche et tout long du processus de sa préparation, ils nous ont démontré qu’ils étaient capables, avec l’accompagnement et le soutien d’associations de quartier, de mener à bien et jusqu’au bout une initiative de grande ampleur.
Ils nous ont prouvé qu’ils n’étaient pas des fauteurs de trouble profitant de la moindre occasion, notamment lors de rassemblement de personnes, pour semer la zizanie, pour provoquer des débordements.
Arrêtons de stigmatiser les jeunes issus des quartiers populaires, de les considérer pour des « vauriens », des délinquants.
Il me semble important d’associer la jeunesse aux projets de société, car ils sont une source de richesse de par leur énergie et leur imagination mais aussi parce qu’ils représentent l’avenir de demain.
Les jeunes ont manifestement besoin que l’on soit à l’écoute de leurs préoccupations, de leurs attentes ainsi que de leurs idées, leurs projets. C’est pourquoi il me semble essentiel voir primordial de développer le dialogue et les échanges avec la jeunesse, que la société et les institutions ont tendance à marginaliser.
Ainsi, c’est dans le cadre d’une structure associative, d’un lieu auquel ils ont confiance, qu’ils connaissent pour sa convivialité, sa proximité avec la population du quartier, qu’il serait très intéressant de les réunir pour discuter sur leur situation et réfléchir sur des alternatives.
Aïda BENSAAD
2. > Une marche silencieuse et c’est tout un quartier qui s’exprime., 19 juin 2006, 15:59, par nounou
je t ai vue petit,ta famille et la mienne etions tres proche.Et la vie a separe nos famille par la distance.je ne t ai a peine vue depuis ! on a encor du mal a croire ke ce cochemard est reelle,et malheureusement c vrai.j aimerai dire tant de chose et en meme temps ca ne viens pas.Dire a la famille Drikeche ke je partage votre chagrin.QUE A AZIZ TU RESTERA DANS NOTRE COEUR POUR TOUJOURS.bon courage c tout ce k il reste a dire.je vous embrasse tous.nouria
3. > Une marche silencieuse et c’est tout un quartier qui s’exprime., 28 juin 2006, 20:34
26 juin 2006
Nous famille de AZIZ tenions à remercier toutes les personnes ayant participé à la marche et aussi à toutes celles qui nous ont soutenu .
4. > Une marche silencieuse et c’est tout un quartier qui s’exprime., 23 juillet 2008, 16:35, par fari
j’ai decouvert cette page parhazard et je voix qu’il n’est pas tard de vous remercier tant qu’on a pas oublier aziz et tant qu’il est tjrs ds nos coeurs,nos mémoires, il est présent malgré sa mort. cher aziz c’est comme ça que je l’appelles depuis mon enfance.
je suis un de ses cousin,je tiens a remercier ceux qui ont participer à l’organisation de cette mache rendant hommage à mon cher aziz.
enfin,vennons prier pour qu’il sois au paradis,c’est tout ce qu’on peut pour lui.
dr.farid comme il m’appellait.