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Le soja OGM pesticide passe par là...

Vendredi 2 avril, les Faucheurs volontaires ont bloqué les installations Sea Invest/sOGeMa dans le port de Sète.

Rendez-vous avec Douglas Estevam, du Mouvement des Sans Terre du Brésil, le 22 avril à St-Etienne.

mardi 6 avril 2010

Nouveau coup de projecteur sur la filière du soja pesticide. Le soja de la faim. Le soja OGM. Vendredi 2 avril de bonne heure, près de 120 Faucheurs Volontaires (dont des militants venus de la Loire et de Rhône-Alpes) ont réussi à pénétrer dans les installations du port de Sète.
Il y avait déjà eu entre autres le blocage du terminal agro-alimentaire du port de St-Nazaire en juillet 2007. Déjà les Faucheurs avaient mis en cause la société Sea Invest, et aussi Cargill (Voir : occupation du port de Saint-Nazaire pour dénoncer les importations de Soja OGM pour l’alimentation animale). Puis en novembre 2009 le blocage du cargo panaméen ARISO et de ses 46 500 tonnes de soja OGM dans le port de Lorient (Voir : OGM partout, étiquetage nulle part). Cette fois, ce 2 avril, c’est sur la Méditerranée que les Faucheurs Volontaires ont braqué les projecteurs en occupant dans le port de Sète (Hérault) les installations du groupe SOGEMA - Sea Invest. Car c’est de ce côté qu’arrive une part importante du tourteau de soja OGM fourgué dans les élevages industriels (et pas que, malheureusement) du sud-est de la France, et donc de notre région et de notre département.
Trop de paysans qui utilisent aujourd’hui des protéines végétales pour l’alimentation de leur bétail ont recours au soja... Les produits proposés et les prix étant ce qu’ils sont, ce soja est massivement du soja OGM (à plus de 80%), car ça coûte plus cher d’exiger une garantie de non OGM...











Sous les hangars, des montagnes de tourteau de soja OGM


Dans le même bâtiment, à quelques mètres de distance : du soja OGM et des engrais chimiques (au 1er plan - et photo ci-dessous)



Ce qu’ont vu les Faucheurs Volontaires à Sète confirme une fois de plus toutes les craintes. Evidemment, “l’étanchéité des filières”, c’est de la rigolade. On l’avait déjà vérifié pour le maïs Monsanto 810 cultivé en 2007 en France (où est passée la récolte, au fait ?). Là, dans le gigantisme des installations portuaires, quelle séparation entre OGM et non OGM ? Et puis ensuite, il n’y a aucun étiquetage obligatoire qui permette aujourd’hui de savoir si la viande, les oeufs, le lait que l’on consomme sont issus d’animaux nourris ou pas aux OGM...
Or ce soja “roundup ready”, de Monsanto, c’est une éponge à pesticide (roundup = glyphosate). En plus, les militants mobilisés à Sète ont eu une autre surprise, qui en dit long sur l’éthique des grands groupes de l’agro-alimentaire : sous un même hangar à soja, ils ont découvert stockés côte à côte du tourteau de soja OGM et des engrais chimiques, le tout en vrac !! Quelques minutes avant seulement, alors que les Faucheurs dénonçaient la non séparation des filières OGM / non OGM, le directeur de Sea Invest déclarait aux médias : “faux. Les produits sont complètement séparés dans différents hangars”... Et comment le groupe Sea Invest/Sogéma justifie-t-il ça, ensuite ? Par “un manque de place occasionnel” !... Dans le même registre, en 2007 à St-Nazaire on avait appris au cours des discussions avec des chauffeurs que les farines animales interdites en Europe depuis l’affaire de la vache folle pour la nourriture du bétail transitaient massivement par le port pour aller engraisser au Brésil des poulets... ensuite ré-exportés. Voilà pour les méthodes...
Maintenant que l’on sait comment ça se passe, il reste à faire arrêter ça.
A noter que le même directeur de Sea invest, pas content de sa journée, déclare dans les médias : “le 21 siècle sera OGM”. Parole de quelqu’un qui sait pourquoi il parle...
A Sète, les Faucheurs Volontaires ont refusé de lever le camp tant que des élus ne viendraient pas sur place. C’est finalement une conseillère régionale UMP qui a dû se sacrifier, en remplacement du maire UMP de Sète et en l’absence du président de région Frèche et des autres membres de son équipe.
Les Faucheurs Volontaires ont demandé que le Port de Sète devienne “non OGM”. Le combat continue.











l’entrée et le logo de la SOGEMA méritaient bien un surlignage...

Jeudi 22 avril à St-Etienne avec Douglas Estevam.

Ici, nous avons les OGM pesticides dans nos assiettes, directement ou indirectement. Là-bas, en Amérique du Sud, les populations et en premier les paysans les ont dans leurs champs. La 3ème soirée ciné+débat “nourrir l’humanité”, jeudi 22 avril, permettra de mieux comprendre comment ça se passe, avec la projection de 3 cours documentaires, et le témoignage de Douglas Estevam, représentant du Mouvement des paysans Sans-Terre du Brésil. (Voir : “Le soja de la faim”).
A 20h au cinéma Le France (entrée 4 euros).
A midi et dans l’après-midi, Douglas Estevam sera à Balbigny, à la ferme de Jean-Yves Lyonnet (visite, pique-nique, discussion - plus d’informations prochainement). Et le lendemain matin 23 avril, Douglas Estevam interviendra au Lycée agricole de Saint-Genest Malifaux.

Les photos sont de Guillaume de Crop, Jean-Luc Juthier, et Jean-Pierre.