Mon site SPIP

Accueil > Collectif Zérogm42 > Conférence-débat avec Christian Vélot, “OGM : quoi de neuf”, suivie de la (...)

à l’initiative du collectif Zérogm42...

Conférence-débat avec Christian Vélot, “OGM : quoi de neuf”, suivie de la projection du film “Small is beautiful” d’Agnès Fouilleux

Au cinéma Le France, à St-Etienne, vendredi 12 novembre à 20h

lundi 25 octobre 2010

Les choses bougent concernant les OGM ! On sait que les lobbies de l’agro-industrie et des semences ont décidé de relancer leur forcing pour passer en force en Europe. Mais tout ne se déroule pas comme ils l’avaient prévu. D’abord avec la multiplication des actions des Faucheurs Volontaires : blocage des installations Sea Invest/sOGeMa (une des principales portes d’entrée du soja OGM) dans le port de Sète en avril, fauchage d’OGM en Espagne en juillet, fauchage de parcelles d’essais de tournesol OGM caché des multinationales semencières Pioneer, Caussade, Limagrain et BASF près de Tours en juillet encore, neutralisation de l’essai de vigne transgénique de l’INRA à Colmar en août...
Voir : Actions pour s’opposer à la relance des OGM en France et en Europe !, et Pas de vigne ni de vin OGM en France !. Et dans la société, tout montre que le refus des OGM ne faiblit pas, au contraire.

Depuis la rentrée de septembre, ça continue... Et c’est pourquoi le collectif Zérogm42 a décidé d’inviter Christian Vélot pour faire le point de la situation actuelle et permettre de mieux comprendre aussi à quoi nous avons affaire avec le développement de nouveaux OGM, cachés, obtenus par mutagénèse au lieu de transgénèse (comme les tournesols OGM ExpressSun et Clearfield...), pour mieux comprendre la stratégie actuelle des multinationales de la chimie et des semences qui ne renoncent pas à essayer de contrôler l’alimentation mondiale, et mieux voir aussi par où passe la résistance.

Christian Vélot est docteur en biologie, Maître de conférences en Génétique Moléculaire à l’Université Paris-Sud. Il est membre du Conseil Scientifique du Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique (CRIIGEN), et auteur d’un livre récent que l’on pourra se procurer à cette soirée :  “OGM : Tout s’explique”   (20 euros)
Nous aurons donc beaucoup de choses à discuter avec Christian Vélot !

La conférence-débat sera suivie de la projection du film "Small is beautiful", d’Agnès Fouilleux (sortie le 10 novembre).

Participation aux frais pour l’ensemble de la soirée (conférence + film) : 5 euros.
Accueil dès 19h30 (vente du livre de Christian Vélot, brochures d’information etc...). Au cinéma Le France, 8 rue de la Valse à St-Etienne.

Voici ci-dessous un résumé de quelques évènements récents ou en cours...

Europe : José Bové demande la démission de la directrice de l’EFSA, infiltrée des multinationales OGM

Incroyable : la présidente de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, Diána Bánáti, est une infiltrée du lobby de l’industrie agro-chimique ! C’est ce que José Bové vient de mettre à jour. Il a informé le commissaire européen à la santé en juillet. Pas de réaction. Il a rendu l’affaire publique le 29 septembre.

L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a été créée en 2002 à la suite d’une série de crises liées à la sécurité des aliments à la fin des années 1990 : vache folle, dioxine... L’EFSA est censée jouer le rôle d’expertise scientifique pour les décisions de la Commission européenne en matière de produits alimentaires, notamment concernant les OGM. Sa mission est d’assurer aux 500 millions de consommateurs européens que les produits qu’ils consomment ne sont pas dangereux pour la santé ou pour l’environnement.
L’agence n’a jamais émis un avis négatif sur plus de 100 OGM examinés !...

José Bové, député européen et vice-président de la Commission de l’Agriculture et du Développement Rural au Parlement Européen vient de révéler que l’EFSA est infiltrée par l’ILSI, le plus vaste lobby agro-alimentaire de la planète, qui regroupe les 400 plus grandes entreprises de la chaine alimentaire (dont Monsanto, Cargill, Nestlé, Bayer, BASF, Coca-Cola..) !
Bien sûr, l’ILSI a pris à bras le corps la question des OGM. Un groupe spécial a été créé : l’IFBIC - International Food Biotechnology Committee, composé de BASF, Bayer CropScience, Cargill, Dow AgroSiences, Mars Incorporated, Monsanto, Pioneer, Dupont, Procter and Gamble et Syngenta.
Et en juillet 2008, joli coup : Madame Banati, une des dirigeantes de l’ILSI, est devenue Présidente du Conseil d’Administration de l’EFSA !! Pour y parvenir, elle a menti en cachant dans son CV qu’elle était membre du Conseil des Directeurs de ce lobby agro-industriel. Ainsi, l’EFSA est sous contrôle des multinationales de la chimie et des semences !

Voir toutes les explications sur le site du député européen :
http://jose-bove.eu

Ainsi, la Commission Européenne, est directement sous influence des firmes. C’est pourquoi José Bové a demandé :
- 1 - la démission de Mme Banati, et son remplacement à la tête de l’EFSA.
- 2 - la mise en place par l’Union Européenne d’un moratoire total sur les OGM et la suspension des autorisations qu’elle a données.
- 3 - de revoir de fond en comble le mode de fonctionnement de l’EFSA. “L’Autorité Européenne devra en particulier disposer de moyens financiers conséquents pour pouvoir mener en toute transparence une évaluation scientifique, économique, sociale et environnementale des risques liés à l’utilisation des OGM en agriculture.”

La patate OGM Amflora, de la firme BASF, interdite en Allemagne

Autorisée par la commission européenne en mars 2010 et inaugurée en grandes pompes par un ministre à Zepkow en Allemagne le 31 août (15 hectares), elle a été interdite le 7 septembre !
L’Allemagne, la Suède et la République tchèque étaient les trois seuls pays à avoir débuté la culture de cet OGM. Manque de pot, Greenpeace a révélé qu’en Suède, le champ d’Amflora était en réalité un champ d’une autre pomme de terre OGM de BASF : “Amadea”, une pomme de terre dont la culture n’a jamais été autorisée par la commission européenne ! Une preuve de plus que les firmes agro-chimiques se moquent du monde.
Le ministre de l’agriculture du land allemand n’a pas apprécié, et mis sous séquestre les patates OGM ramassées en Allemagne, en attendant des éclaircissements. Evidemment, la bataille continue... L’Autriche, le Luxembourg et la Hongrie ont interdit totalement cette patate.

La neutralisation de la vigne OGM de Colmar continue de faire des vagues dans le vin et au-delà.

Au fil des semaines, les objectifs de cet essai de vigne OGM sont dévoilés. Voici un texte d’un scientifique : Pierre Henri Gouyon, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, à l’AgroParisTech et à Sciences Po (Paris) - Responsable de l’équipe de recherche en "Botanique" au sein du laboratoire OSEB (Origine, Structure & Évolution de la Biodiversité), UMR 7205 MNHN-CNRS. Pierre Henri Gouyon est vice-président de VivAgora.
OGM : la portée de Colmar

De leur côté, les associations paysannes et environnementales ont interpellé en septembre la présidente du Haut Conseil des Biotechnologies
Lire la lettre ouverte de la FNAB, des Amis de la Terre, de la Confédération Paysanne, de FNE, de l’UNAF et Greenpeace à la présidente du Haut Conseil des Biotechnologies

La tentative de “renationalisation” des autorisations d’OGM a du plomb dans l’aile

C’était une idée des firmes, du lobby pro-OGM et de Barroso : puisque les autorisations d’OGM font l’objet d’une bataille continue contre la Commission Européenne (une quinzaine d’OGM sont en attente d’autorisation de culture, seuls actuellement la pomme de terre Amflora de BASF et le maïs MON810 de Monsanto peuvent être cultivés), il n’y a qu’à tout autoriser, au niveau de la Commission Européenne, et permettre ensuite aux Etats de décider éventuellement de moratoires...
Un marché de dupes, ainsi que l’avait dénoncé José Bové. L’Europe deviendrait une passoire pour les OGM. Et ceux des pays qui résisteraient seraient facilement désintégrés par des plaintes des firmes semencières devant l’OMC. Les firmes réussiraient en quelques années à imposer une invasion des OGM en Europe.
Mais le Conseil des ministres européens de l’agriculture lui-même vient de dire son désaccord. Le conseil des ministres de l’environnement devrait à son tour suivre cette position le 14 octobre prochain.
A noter que le gouvernement français lui-même, qui par de nombreuses décisions essaie d’ouvrir les vannes aux OGM, est contre cette “renationalisation” des décisions. Ce serait un précédent dangereux alors qu’est en cours la renégociation de la PAC-politique agricole commune. Si chacun fait ce qu’il veut, danger pour les subventions européennes à la France...

Inscriptions d’OGM au catalogue français des semences : Borloo n’est pas au courant.

Le 25 juillet, le ministère de l’agriculture a inscrit au catalogue officiel des semences 38 variétés de maïs OGM ! Dont 36 variétés de maïs Monsanto 810 interdit en France et 2 de T25. Certains préparent la suite, donc.. Et qu’en pense le ministre de l’Environnement Borloo ? Incroyable : il n’est pas au courant et ne comprend pas de quoi il s’agit. C’est du moins ce qu’il a dit aux Faucheurs Volontaires lors d’un Forum de Libération “planète durable” à Lyon fin septembre.

Une vingtaine de Faucheurs Volontaires du Rhône et de la Loire se sont levés dans la salle au milieu du débat Borloo-Hollande. Jean-Luc Juthier s’est invité sur la tribune et a dénoncé la politique de collaboration du gouvernement avec les firmes (inscriptions d’OGM au catalogue officiel des semences, relance du programme de Colmar...), les risques de fin de moratoire pour le Mon810, le développement des OGM cachés (plantes mutées)... Applaudissements du public. Réponse du ministre : bla-bla-bla...
Retenu par le bras à la sortie par Martine Chevalier qui lui demandait des réponses plus précises, Borloo a avoué : "c’est quoi cette histoire d’autorisations au catalogue officiel, je ne suis pas au courant". C’est pourtant paru au journal officiel ! Pas de quoi être rassurés...

Autorisation d’importation de 6 maïs OGM : le Gers saisit la Cour de justice de l’Union européenne

Le président du Conseil général du Gers, Philippe Martin a décidé de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour faire annuler la décision (juillet 2010) de la Commission européenne d’autoriser la commercialisation de six variétés de maïs OGM (Voir. Il estime que la commission a violé le principe de précaution ainsi que le principe d’équilibre des pouvoirs au sein de l’UE en autorisant des OGM sans vote du Parlement européen.
Le 30 décembre 2009, au bout de cinq ans de bataille juridique, le Conseil d’Etat (la plus haute juridiction administrative française) avait donné raison au conseil général du Gers qui s’opposait - au nom de la protection de l’environnement - à la culture des OGM dans le département. C’était une première.
Dans son arrêt, le Conseil d’Etat indiquait que le département du Gers, dont l’activité agricole est significative, peut prendre ce type de délibération, puisqu’elle porte sur un objet d’intérêt départemental.
Ceci après que le Préfet du Gers ait fait annuler cette délibération par le tribunal administratif de Pau, annulation confirmée par la Cour d’appel administrative de Bordeaux. Mais force restera au conseil général du Gers et au refus des OGM.
Voir : Le Conseil d’Etat reconnaît au département du Gers le droit d’exprimer son opposition aux OGM !.

Procès de Marmande les 11 et 12 et peut-être 13 octobre : 87 faucheurs volontaires contre Ménara et le Monsanto810

Voir le programme

Du point de vue du nombre de Faucheurs Volontaires poursuivis, c’est le plus gros procès jamais vu.
Il s’agit d’un fauchage de maïs Monsanto 810, (aujourd’hui interdit depuis début 2008), fauchage qui a eu lieu le 2 septembre 2006, dans un champ de C. Ménara, qui prétendait jouer le rôle de chef de file des transgéniculteurs.
5000 hectares de Mon 810 avaient été semés en 2006 (dans des parcelles qu’à l’époque rien n’obligeait à déclarer), et 22000 hectares le seront en 2007 (et 0 ensuite).
Ménara avait refusé toute étude sur la réalité ou pas d’une dissémination du pollen OGM. Bio d’Aquitaine fait alors une étude autour de la parcelle en plaçant des ruches et des maïs populations à des distances plus ou moins importantes du maïs OGM. La dissémination est mise en évidence. Le pollen des ruches et les maïs populations ont été contaminés à des seuils parfois très importants...
Le 2 septembre, 250 Faucheuses et Faucheurs se retrouvent à Grézet Cavagnan pour neutraliser la parcelle OGM.
3 des Faucheurs, arrêtés, sont condamnés en comparution immédiate à 3 mois de prison avec sursis et 22 000€ d’amende. Mais Ménara veut plus et porte plainte avec constitution de partie civile contre de plus gros poissons qu’il désigne. Une vingtaine de faucheurs sont alors entendus par la juge d’instruction de Marmande. 67 autres Faucheurs présents sur les lieux et ayant signé la liste de présence écriront à la juge pour demander à être auditionnés à leur tour et à comparaître. La juge a décidé d’accepter leur demande.
Vont donc être jugé 87 faucheurs volontaires, de 29 départements - dont 6 de Rhône-alpes : Aurélien Lafarge (38), Clara Rosset (69), Benoît Mousserin (26/38), Bernard Dattrino (69), Frédérick Hecht (69), André Marcende (01) - qui ont eu raison ! Ils ont neutralisé du maïs Monsanto 810 dont la nocivité a ensuite été reconnue et la culture interdite en France.

16 octobre 2010 : journée de mobilisation pour une Europe sans OGM, contre Monsanto et l’agrobusiness

Le 16 octobre est journée mondiale de l’alimentation, déclarée par les Nations Unies. Vía Campesina invite à organiser ce jour-là des actions pour dénoncer le rôle des entreprises de l’agrobusiness telles que Monsanto dans la destruction et l’accaparement de la biodiversité et du vivant. Cet appel s’intègre à la semaine d’actions pour une justice climatique et sociale.
En France, un collectif d’associations prépare une semaine de mobilisation autour de la journée du 16 octobre.
Voir : www.combat-monsanto.org

Une pétition pour soutenir Gilles-Eric Séralini

Scientifique reconnu, Gilles-Eric Séralini est professeur à l’université de Caen et président du CRIIGEN (Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique).
Résumé de la situation par Christian Vélot : “Gilles-Eric fait l’objet d’une campagne de dénigrement et de pressions extrêmement violentes, de la part de Monsanto et de l’EFSA bien sûr mais également d’une certaine frange de la communauté scientifique, en particulier depuis la publication fin 2009 (avec Dominique Cellier et Joël Spiroux de Vendomois), d’une contre-expertise des données fournies par Monsanto concernant 3 maïs OGM, et la réalisation, pour la Cour Suprême de l’Inde, d’expertises sur une aubergine GM ayant conduit le gouvernement indien à mettre en place un moratoire sur la culture de cet OGM. 
(...) “La Fondation Sciences Citoyennes (FSC) et le réseau ENSSER (European Network of Scientists for Social and Environmental Responsability) ont lancé une pétition de soutien à la fois auprès de la communauté scientifique et du grand public. Au delà du cas de Gilles-Eric, il s’agit de défendre la controverse scientifique et l’expertise pluraliste et contradictoire.”

Pour apporter son soutien : Soutien à Gilles-Eric Séralini et à ses co-auteurs.

Une nouvelle publication d’inf’ogm : “Des OGM adaptés au changement climatique ? Promesses, réalités et propagande”

Brochure écrite par Christophe Noisette et Pierre Meunier - 36 pages, 5 euros.
Plus d’infos et commandes : http://www.infogm.org/IMG/pdf/vdp-climat.pdf
Une publication d’Inf’OGM - veille citoyenne sur les OGM : http://www.infogm.org

Dans la foulée de la conférence-débat...

projection du film “Small is beautiful”


C’est le 10 novembre 2010 que sort ce film réalisé par Agnès Fouilleux. Il est programmé au France à partir de cette date, et le 12 il clôturera donc la soirée avec Christian Vélot.

Pourquoi, comment et au profit de qui la production agricole s’est-elle industrialisée au point de désertifier les campagnes, d’empoisonner l’eau et les sols, de stériliser les paysages, de confisquer les semences et d’affamer des millions de paysans dans le monde ?
Le bon sens paysan qui faisait l’agronomie d’hier a peu à peu, depuis plus de cinquante ans été remplacé par des logiques marchandes, qu’une poignée d’entreprises multinationales a réussi à imposer en prenant le pouvoir jusqu’au plus haut niveau. Les petites fermes polyvalentes et autonomes des paysans d’hier ont laissé la place à d’immenses “exploitations” qui portent bien leur nom...

Au delà des discours et des bonnes volontés politiques affichées, les conséquences de l’évolution de notre agriculture sont là : malbouffe, dégâts environnementaux irréversibles, conséquences sociales ...
Le constat de la mise à mal des quatre éléments fondamentaux qui assurent la souveraineté alimentaire à venir : l’eau, la terre, les semences, et la biodiversité est aujourd’hui alarmant.

Le film d’Agnès Fouilleux nous révèle pas à pas les mécanismes et les enjeux de la mondialisation et de la financiarisation de l’agriculture, face auxquels des résistances commencent à apparaître.
Après le Grenelle de l’environnement, alors que le “bio” a le vent en poupe, la réalité paysanne prouve que l’agriculture industrielle et la politique agricole commune nous amènent droit dans le mur...
Du paysan au chercheur, de la semence précieusement conservée au lobbyiste sans état d’âme de Bruxelles, ce tour d’horizon exhaustif suggère clairement, travaux pratiques à l’appui, que ce qui est petit, ou du moins pas trop grand est beaucoup plus “joli “pour notre avenir...
Pourtant tout ça risque d’être difficile à modifier... du moins tant qu’une minorité aura tant d’argent à gagner ! Alors réveillons-nous !!”