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Projection-débat du film "Herbe"...
Le collectif “nourrir l’humanité” propose une soirée avec Jean-Yves Griot.
Il nous présentera l’expérience du Réseau Agriculture Durable (RAD) et du réseau Cohérence, le mardi 8 mars à partir de 19h au France.
mercredi 23 février 2011, par
Ingénieur à l’institut technique du porc à Paris durant 10 ans, Jean-Yves Griot devient éleveur laitier en Mayenne à la fin des années 70. Avec d’autres paysans et des personnes de la société civile, ils remettent en cause l’agriculture productiviste industrielle du grand ouest. Ils tentent de promouvoir le système herbager dans un souci d’autonomie de leur production. Une fois retraité, il participe activement à la construction du Réseau Agriculture Durable et du Réseau Cohérence qui offrent aux agriculteurs des moyens de faire évoluer leur mode de production. Jean-Yves Griot vient nous parler de son expérience, des actions et des résultats (autonomie des agriculteurs, alimentation du bétail, importation de soja, question des légumineuses, étiquetage produits sans OGM).
Le Réseau Agriculture Durable (RAD), une vision globale, actions et résultats
Né en 1994, le RAD est une association loi 1901. Il offre aux agriculteurs des moyens de faire évoluer leur mode de production, les conduisant vers une agriculture durable. Pour cela il a créé un cahier des charges pour des systèmes d’élevage de ruminants plus économes et autonomes. Ces systèmes d’élevage accordent une grande place au pâturage de prairies pérennes à base de légumineuses. Voilà un bon moyen de réduire les charges, les consommations d’énergies fossiles, voire les besoins en mécanisation. Un autre cahier des charges concernant les systèmes de grandes cultures économes est actuellement en cours d’expérimentation.
Le RAD emploie 3 salariés (animation, formation, administration). Il rassemble des agriculteurs bios et non-bios. Cette structure est une force de proposition en matière de politique agricole avec une approche concrète de terrain et à l’initiative d’une agriculture résolument moderne et d’avenir. Puisque ce réseau fait un travail de recherche permanent en ce qui concerne l’indépendance et la pérennité des systèmes agricoles familiaux tels que : l’efficacité énergétique en agriculture, l’indépendance et l’autonomie en protéines qui permet de se passer d’OGM dans l’alimentation des bêtes, la réduction de pesticides et d’engrais, la sélection de semences adaptées pour garantir un rendement optimal technique et économique au bénéfice de l’agriculteur et de l’environnement (non au bénéfice unique de l’agro-industrie). Tout le travail est naturellement accompagné d’un objectif indissociable de pérennité de revenu pour l’agriculteur et du développement de l’emploi agricole, tout en étant proche et en répondant à l’attente des consommateurs-contribuables (vente directe, restauration collective, porte ouverte, environnement mieux protégé). Cette démarche s’appuie sur l’expérimentation collective et le dynamisme de plus de 3 000 agriculteurs qui ont su faire leurs preuves. Le Réseau Agriculture Durable a ainsi pu proposer avec succès des mesures agro-environnementales très concrètes avec réduction d’intrants sur des systèmes herbagers et grandes cultures. Pour l’instant, la marque Agriculture Durable ne bénéficie d’aucune validation officielle du cahier des charges par l’État.
Agriculture durable / agriculture raisonnée
L’agriculture durable ne doit donc pas être confondue avec l’agriculture raisonnée. Cette dernière s’appuie sur un référentiel national (validé par l’État et contrôlé par des organismes certificateurs indépendants). Elle intègre beaucoup de réglementations déjà obligatoires pour prétendre toucher les subventions PAC, soit le strict minimum en matière d’environnement et avec une logique d’utiliser la dose maximum utile d’intrants. L’agriculture durable cherche quant à elle à restaurer l’agroécosystème, considérant l’écologie comme une facette logique permettant une économie directe d’intrants
Le RAD et le monde
Afin de soutenir les chances d’une agriculture durable au Nord comme au Sud, le RAD plaide pour le respect de la souveraineté alimentaire des États, et du droit des peuples à définir eux-mêmes leurs politiques agricoles dans les négociations commerciales.
Le site du Réseau Agriculture Durable : http://www.agriculture-durable.org
Le réseau Cohérence
Né en 1997, le réseau Cohérence met en synergie plus d’une centaine d’associations du Grand Ouest dont le Réseau Agriculture Durable. Il est financé en grande partie par des collectivités territoriales. Consommateurs, protecteurs de la nature, paysans, artisans, acteurs de la santé veulent promouvoir des modes de production, d’échanges et de consommation plus équitables, respectueux des ressources naturelle et des milieux de vie.
Riche de la diversité des ses membres (une centaine), le réseau Cohérence porte un véritable projet de société, tout en participant à la dynamique régionale. C’est une force de propositions et un relais du monde associatif.
Nous pourrions nous réjouir : jamais il n’a autant été question d’environnement et de développement durable. Pour autant, de graves problèmes demeurent, d’autres se posent : des sources à la mer, l’eau continue de se dégrader, générant des risques pour la santé humaine et les écosystèmes, la production de déchets ménagers augmente et l’incinération se généralise comme moyen de « traitement », la gabegie énergétique compromet les ressources fossiles et modifie le climat, l’industrialisation de l’agriculture se poursuit, la menace des OGM s’accélère...
Sur les plans économiques et sociaux, le tableau n’est pas plus réjouissant.
Pour toutes ces raisons, le réseau Cohérence agit dans le sens de la réconciliation de l’économie et de l’écologie, dans la perspective d’une société plus solidaire : enjeu fondamental des prochaines décennies. Il entend promouvoir d’autres modes de production, d’aménagement, de commerce, d’épargne, de liens humains.
Cohérence élabore des études, tant techniques qu’économiques et met en oeuvre avec ses partenaires des projets concrets tels que :
Bretagne sans OGM
Depuis avril 2004, l’Europe a mis en place un étiquetage pour tous les produits dès lors qu’ils contiennent un ingrédient végétal avec plus de 0,9 % d’organismes génétiquement modifiés. Mais cette règlementation ne s’applique pas jusqu’ici aux produits issus d’animaux ayant consommé des OGM (viande, lait, œufs, poissons), malgré les demandes réitérées des associations de consommateurs.
En Bretagne, plusieurs coopératives et entreprises ont déjà fait le choix d’une alimentation animale sans OGM sans avoir eu, jusqu’à présent, le droit d’étiqueter « animaux nourris sans utilisation d’OGM ». La Région Bretagne et le Réseau Cohérence estiment que les consommateurs ont le droit d’être informés. Ils se réjouissent de l’avis favorable voté le 19 mai 2009 par le Conseil national de la consommation (CNC) qui rend possible cet étiquetage, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays européens.
Le guide “Consommer sans OGM en Bretagne” (mai 2009) regroupe 58 marques, 180 producteurs et 143 points de distribution. Les internautes trouvent toutes les données réactualisées (consommer sans OGM près de chez soi, au supermarché, les marques bretonnes sans OGM) sur le site du réseau Cohérence.
Une production porcine durable
Cohérence a initié un travail de fond visant à donner les clés d’une production durable de porcs avec :
des animaux élevés sur paille et/ou plein air, nourris sans OGM, soignés sans antibiotiques,
un lien au sol encouragé,
des fermes à taille humaine maintenues,
une bonne gestion des cultures.
Cela passe par la juste valorisation des produits, le soutien des collectivités et l’adhésion des consommateurs.
Une restauration collective de qualité
l’Identifiant Le réseau Cohérence
Attribué selon une méthode de certification participative pour une démarche de progrès, il apporte la caution du réseau à des pratiques, des produits ou des services relevant d’un développement durable et solidaire.
Le site du réseau Cohérence : http://www.reseau-coherence.org
Jean-Yves Griot interviendra vers 20h. Vers 20h45, projection du film ’Herbe’ d’Olivier Porte et Matthieu Levain...
Au cœur de la Bretagne paysanne, deux visions du métier d’éleveur laitier se confrontent.
Alors que des hommes se sont engagés depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable et performante, le courant majoritaire de la profession reste inscrit dans un modèle de production industriel, fortement dépendant des groupes agricoles et agro-alimentaires.
Ce documentaire nous montre que contrairement à l’idée reçue, les vaches ne mangent presque plus d’herbe ! Selon le modèle productiviste imposé dans les années 1970, au lieu de brouter des pâturages gratuitement, 90 % de nos vaches sont nourries au maïs, et au soja brésilien génétiquement modifié, ce qui a pour conséquence de ruiner leurs propriétaires (en engrais, machines, semences, pesticides...), de les rendre dépendants des subventions européennes, et surtout de polluer nos rivières par l’azote et autres produits chimiques. Partisans de la minoritaire filière herbagère, à la fois plus durable et plus rentable, les auteurs font passer leur message sans manichéisme et sans illusions.
En avril, à l’occasion de la réforme de la PAC, le film “Herbe” sera projeté au Parlement Européen.