Quel chemin pour libérer le travail du capital ?

Avec la loi El Khomri, le MEDEF veut remettre en cause ce que le mouvement syndical et social avait conquis contre la toute puissance du patronat sur le travail. Grâce notamment à l’inversion de la hiérarchie des normes le patronat entend décider dans chaque entreprise à sa guise. Il ne veut plus s’encombrer des principales règles et obligations qui l’empêchent d’imposer sa seule volonté et de totalement disposer de la valeur économique crée par les salariés.
A lire les centaines de témoignages publiés par le site "On vaut mieux que ça" (http://www.onvautmieux.fr) on imagine sans peine vers quel degré de mépris et d’écrasement des hommes et des femmes au travail nous conduirait une telle situation. Nous serions devant un niveau moindre de civilisation. D’autant qu’aujourd’hui le projet capitaliste est de se passer du salariat pour, avec l’auto-entreprenariat, aller vers des statuts d’infra-emploi, faire pire que l’emploi en s’appuyant sur l’aspiration de beaucoup de jeunes à se passer d’employeur pour maîtriser son travail.

Bien sûr, comme l’a montré la journée de manifestation du 15 septembre (près de 4000 personnes à St-Etienne), les résistances et actions vont se poursuivre pour que cette loi contre le travail ne rentre pas dans les entreprises, mesure par mesure, pied à pied. Mais en même temps, si l’on veut reprendre l’offensive, il est indispensable d’opposer au projet capitaliste une autre conception du travail, une autre conception du salariat, de dégager un chemin permettant d’émanciper le travail des institutions capitalistes.

La soirée du 14 octobre permettra de discuter de ça.

 Elle sera introduite par la projection de la vidéo de l’audition par "la France insoumise" (JLM2017), de Bernard Friot et de Sarah Abdelnour : "Uberisation et salaire à vie". Puis nous engagerons la discussion.
Chacun amène un petit quelque chose à boire ou à manger (si on peut bien sûr), et on partagera.
A l’Amicale laïque Chapelon, 16 place Jacquard à St-Etienne.
(l’Amicale Laïque Chapelon, c’est ici : plan)

Voici la vidéo intégrale de cette "audition" qui participe de la réflexion pour l’élaboration du programme de la France insoumise.

Le 14 octobre, seule la première partie - les exposés de Sarah Abdelnour et de Bernard Friot - sera projeté.

Sarah Abdelnour, sociologue à l’université Paris-Dauphine, a travaillé sur les mobilisations de salariés précaires de la Fnac et sur la conception politique et les usages sociaux du régime de l’auto-entrepreneur. Son livre « Les Nouveaux prolétaires » (2011) traite des transformations du monde du travail et notamment de la précarité.

Bernard Friot, sociologue, économiste professeur émérite à l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense, s’intéresse aux transformations de l’emploi et du « marché du travail ». Spécialiste de l’histoire de la protection sociale, il a notamment publié « Émanciper le travail » (2014) et « L’Enjeu du salaire » (2012). Avec Réseau salariat, dont il est l’un des fondateurs, il promeut un projet d’organisation sociale fondée sur le salaire à vie, la qualification personnelle, financée par une extension de la cotisation et la disparition de la propriété lucrative au profit de la propriété d’usage des entreprises par les salariés.