Mon site SPIP

Accueil > Collectif Zérogm42 > Des OGM cachés dans les champs de colza en Bourgogne : deux plateformes (...)

Des OGM cachés dans les champs de colza en Bourgogne : deux plateformes d’essais ont été fauchées lundi 28 novembre

mardi 29 novembre 2016

Ce lundi matin près de Dijon, soixante-dix Faucheuses et Faucheurs Volontaires ont neutralisé deux plate-formes d’essai de colza contenant des variétés rendues tolérantes à des herbicides (VrTH) issues de mutagénèse, une technique définie comme OGM par la directive européenne 2001-18, mais exclue de son champ d’application, ce qui exempte ces variétés de toute évaluation, traçabilité et étiquetage. Ces OGM se retrouvent donc cachés dans nos champs et nos assiettes.

Depuis les 1ers tournesols mutés il y a 8 ans, les Faucheurs Volontaires dénoncent le développement de ces cultures. De nombreuses démarches et mobilisations citoyennes ont fait valoir nos droits de paysans et de consommateurs à produire et à consommer sans OGM, et à sauvegarder notre patrimoine commun.

Mais l’industrie semencière continue de passer en force avec la complicité des Pouvoirs Publics, au mépris du bien commun.

Il ne nous reste que la désobéissance civile, et entre autres cette action aujourd’hui que nous assumons et revendiquons pleinement.

Nous sommes aussi intervenus sur une plate-forme d’essai de Dijon-Céréales et leur avons livré une partie de notre récolte. Dijon Céréales doit non seulement mettre un terme à ses essais, mais également ne plus préconiser et commercialiser les semences VrTH.

Nous demandons expressément au gouvernement la mise en place d’un moratoire sur ces variétés mutées rendues tolérantes à des herbicides.

A l’heure où se profilent d’autres OGM issus de nouvelles techniques de modification génétique, le groupe Limagrain-Vilmorin investit les lieux de décision pour que ces nouveaux OGM et leurs brevets se retrouvent eux aussi cachés dans nos jardins, nos champs et nos assiettes.

Le gouvernement doit prendre position et agir pour que ces nouveaux OGM soient soumis au principe de précaution.

Non au passage en force des OGM cachés et de leurs brevets.

Oui à la préservation de nos systèmes agraires existants, de notre santé et de notre environnement. Oui à une alimentation choisie et de qualité.

Les Faucheurs Volontaires.
Dijon - 28 novembre



Dijon-céréales vend 3 variétés clearfield de semences de colzas OGM mutés pesticides, avec les 3 herbicides qui vont avec : "cleravis", "cleranda", et "cleravo". Les Faucheurs volontaires ont découvert les stocks de bidons de poison...




"greenwashing" caractérisé. Cette coopérative empoisonne les champs et nos assiettes en répandant des colzas pesticides et se fait décorer pour développement des énergies renouvelables !...


Remise à un envoyé de la Préfecture de la liste des Faucheurs volontaires ayant participé à l’action... En attendant le procès.

Pourquoi les faucheurs volontaires disent : Non aux VrTH* !


(* variétés rendues tolérantes aux herbicides)

Depuis les années 90, la grande majorité des OGM sont des plantes génétiquement manipulées pour être tolérantes à un herbicide. On le sait : le fabricant vend à la fois l’OGM et l’herbicide associé.

Le but affiché étant de faciliter le travail de l’agriculteur et d’augmenter les rendements.

Les premiers OGM étaient obtenus par la technique de transgenèse c’est à dire par transfert d’un gène (en fait, une construction génétique) d’une autre espèce dans la plante cultivée. Ainsi celle-ci absorbe l’herbicide sans que cela ne la tue puisque le gène inséré lui apporte cette résistance, ce qui n’est pas le cas des mauvaises herbes qui meurent (en théorie mais en réalité des résistances s’installent).

Il faut parler par exemple du soja Round up Ready importé et qui nourrit les animaux d’élevage.

Une autre de ces plantes GM est le colza qui a été cultivé en France dans les années 90. Il s’avère que celui-ci se croise facilement avec un grand nombre de variétés sauvages et cultivées. Le gouvernement français alerté par la profession agricole (et des fauchages !) avait alors interdit la culture des colzas transgéniques tolérants aux herbicides en raison des risques de dissémination irréversible du caractère de tolérance.

D’autre part sous la pression des Faucheurs Volontaires et autres mouvements et face au rejet des OGM transgéniques par la société, les cultures de ces OGM en France ont été supprimées. Le moratoire sur le maïs Mon 810 étant redemandé et reconduit chaque année.


Cependant pour répondre aux besoins de l’agriculture industrielle, une nouvelle technique : la mutagenèse provoquée (par des agents mutagènes) a permis d’obtenir artificiellement des variétés de plantes tolérantes aux herbicides (colza ,tournesol et dans une moindre mesure maïs) qui sont cultivées.

Ces plantes mutées VrTH brevetées sont issues de manipulations génétiques et définies comme OGM par la directive européenne 2001/18 mais exclues du champ d’application de celle-ci et de ce fait elles ne sont pas évaluées et étiquetées en tant qu’OGM. Ce qui est contraire au principe de précaution puisque ces plantes gorgées d’herbicides sont à l’origine d’huiles alimentaires que nous retrouvons dans nos assiettes.

Elles ont été exclues du champ d’application de la directive au motif que la mutagenèse a été traditionnellement utilisée depuis plusieurs décennies et que sa sécurité est avérée.

Les Faucheurs volontaires réfutent cet argument parce que :
- les variétés mutées (non VrTH) utilisées depuis 50 ans sont des OGM qui n’ont jamais été évalués, et on les a cachés aux paysans, notamment ceux qui travaillent en bio,

- il est démontré aujourd’hui que les VrTH mutées ont plus d’effets non intentionnels que les variétés obtenues par transgenèse, donc elles sont encore moins sûres,

- la culture des VrTH ne réduit pas la quantité d’herbicides et elle génère des résistances qui amèneront les utilisateurs à augmenter les doses et à utiliser d’autres toxiques.

Nous rappelons aussi que pour le colza, les risques de dissémination du caractère de tolérance sont les mêmes que pour le colza transgénique.

Nous dénonçons le passage en force des semenciers, nous dénonçons le fait qu’ils voudraient faire passer cette mutagenèse provoquée comme similaire d’un phénomène naturel : il y a tromperie des paysans et des consommateurs. Ces VrTH sont des OGM cachés. Nous dénonçons l’irresponsabilité des politiques.

Un moratoire a été demandé au gouvernement par des organisations regroupées sous le nom d’Appel de Poitiers. Après plusieurs requêtes, le conseil d’État renvoie 4 questions à la Cour de Justice Européenne qui en est donc saisie. Ces questions sont relatives à la réglementation des OGM mutés y compris par les nouvelles techniques et notamment vis à vis du principe de précaution.

Non aux OGM qu’ils soient transgéniques ou mutés

Non aux OGM cachés

Non au brevetage du vivant