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Non aux OGM

Rassemblement à Firminy : solidarité avec Monique Burnichon !

lundi 16 avril 2007


Au moins 150 personnes étaient présentes aux côtés de Monique Burnichon, ce samedi 14 avril devant la mairie de Firminy, décorée pour l’occasion aux couleurs du refus des OGM, de l’exigence de justice et de démocratie. En ces jours où presque toute l’attention est accaparée par l’élection présidentielle, pour laquelle on est surtout invité à être spectateur de discours et de commentaires médiatiques avant d’aller mettre son bulletin dans l’urne pour les candidats pour lesquels on nous dit que c’est “utile” de voter, cette participation n’est pas si mal que ça.
Elle montre que l’action des faucheurs et de leurs ami-e-s reste bien vivante, alors que l’exigence d’un moratoire sur les OGM est maintenant largement partagée. Ce, au moment même où les grands groupes semenciers - et le gouvernement qui les appuie avec ses récents décrets du 20 mars autorisant de fait les cultures OGM - essaient de passer en force en tentant de semer des milliers d’hectares, de façon à rendre la dissémination des OGM irréversible.


Monique Burnichon a lu la lettre qu’elle a envoyée au Président du Tribunal du Chambon-Feugerolles, qui s’apprêtait à la condamner ce lundi 16 avril à une saisie sur salaire au profit de Limagrain.
Monique a décidé de ne pas aller à l’audience. Et elle a expliqué pourquoi. Cette lettre a été co-signée par les personnes présentes samedi à Firminy.
Plusieurs prises de paroles, ont eu lieu ensuite pour faire le point ou pour témoigner du soutien à Monique et aux 15 de Nonette : Jean-Luc Robert et Jean-Luc Juthier pour les faucheurs de Loire - Rhône, un des 15 de Nonette, un militant des faucheurs du Puy de Dôme (département et région qui prétendent être en pointe et pour l’agriculture bio et pour les OGM avec le projet “céréales vallée” pour lequel viennent d’être votés des fonds publics considérables !!), puis RESF42, les Réseaux citoyens, et l’union syndicale Sud-Solidaires. Pour finir, on a applaudi des jongleurs, venus dire leur soutien en jouant...


Pour la suite, dans les prochaines semaines :
- il est très important de s’opposer aux semis envisagés de maïs OGM commercial sur 50 000 hectares. L’agro-industrie veut profiter de la période électorale. En espérant que le candidat ouvertement pro-ogm l’emportera et validera ce passage en force. Et sans doute que si l’élu-e est un-e autre candidat-e, qui s’était prononcé pour le moratoire, il ou elle tournera la page après le vote au nom du réalisme devant l’état de fait. Un énorme champ de maïs OGM commercial est ainsi annoncé dans la région de Vienne.
A noter qu’en rhône-alpes, 3 nouveaux essais (non commerciaux) de maïs OGM en plein champ sont autorisés dans l’Ain et dans l’Isère.

- Selon toute vraisemblance, Monique va être condamnée à verser une partie importante de son salaire à Limagrain. Quelle honte quand on pense que la parcelle de maïs de Limagrain arrachée par les faucheurs à Nonette a ensuite été déclarée illégale par la Justice ! Mais aucun compte n’est demandé à Limagrain pour son délit. Et c’est Monique qui doit lui verser de l’argent. Bonjour la Justice en France !
Dans cette situation bien sûr, une solidarité financière est nécessaire avec Monique.

Les versements pour aider Monique doivent être établis à l’ordre du CUC - Collectif d’Urgence Citoyenne de Pélussin (Préciser : solidarité avec Monique Burnichon) et envoyés à : Annie EPARVIER - Le truchet, 42410 PELUSSIN.


Le combat contre les OGM continue. Il a été rappelé samedi que la première action avait eu lieu en 1997 dans l’Isère. 10 ans de travail déjà. 10 ans au cours desquels un danger gravissime dont personne ne se doutait a été révélé à des millions de personnes. Au point que plus de 80% des français sont maintenant favorables à un moratoire. La désobéissance civique et l’engagement personnel se développent, même si ceux qui sont en première ligne - les faucheurs - aimeraient bien avoir recevoir du renfort, dans une période qui est cruciale...



La lettre de Monique Burnichon au Président du Tribunal.

 

“J’ai agi par état de nécessité”.

 

“Firminy, le 10 avril 2007

Madame ou Monsieur le Président
Tribunal d’Instance du Chambon-Feugerolles
2 rue Michelet
42500 Le Chambon Feugerolles

Objet : convocation en conciliation audience du 16 avril 2007 à 9 heures 30.

Madame ou Monsieur le Président,

Le 16 avril 2007, vous me convoquez en audience de conciliation afin d’étudier les modalités de la saisie de mon salaire, demande qui a été formée à mon encontre par LIMAGRAIN SCA et Mr DUMERGUE agro manager. Cette procédure fait suite à ma participation en réunion en août 2005 à la destruction de parcelles de maïs transgénique à Nonette (63).

J’ai, en effet, le 27 août 2005 avec 400 autres citoyens, effectué un acte non violent de résistance / désobéissance civique pour prévenir les risques considérables que font courir à l’humanité les disséminations d’OGM aux cultures actuelles et à venir.
Le 4 mai 2006 (environ un an après la mise en terre des semences de maïs OGM médicamenteux !!!) le Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand a prononcé l’annulation de ces autorisations d’essais de culture OGM médicamenteux menés en 2005 par la Sté Méristem Thérapeutics (filiale de Limagrain).

Depuis, des avancées sont intervenues : annulations d’autorisations d’essais avec destructions administratives des cultures illégales ; relaxes de Faucheurs au nom de l’état de nécessité ; condamnation des responsables de Monsanto pour vente illégale des semences contaminées, publicité mensongère et tromperie sur la marchandise.
Personne ne songe aujourd’hui à contester la dissémination incontrôlable des OGM en plein champ.

J’ai agi par état de nécessité, au nom du principe de précaution, principe inscrit dans la Constitution Française, dans la Directive Européenne non transcrite et dans la Charte de l’Environnement. Les précédents avec l’amiante, le sang contaminé, la vache folle, Tchernobyl nous montrent bien que seuls les citoyens peuvent donner sens à ce principe de précaution et ne peuvent le laisser entre les mains de multinationales dont la seule ligne de conduite est le profit.

En quoi la justice, qui, le 16 avril 2007, remettra partie de mon salaire à l’industrie semencière Limagrain préservera-t-elle l’intérêt général et protégera-t-elle les citoyens de la loi du plus fort ?

Vous comprendrez, je pense, que ma présence à cette audience n’est pas indispensable :
la légitimité est du côté des citoyens, qui comme moi entendent alerter
la légalité est du côté de la société Limagrain qui n’a pas encore à rendre compte des contaminations qu’elle nous a imposées.

J’ai décidé, en toute connaissance de cause de poser un acte de désobéissance civique, celui qui s’impose à tout individu confronté à une loi injuste.
Je pense que la loi, rempart à la barbarie est un principe « humanisant » : je me plais à imaginer que vous, qui avez fait le choix de rendre la justice, êtes en proie au doute quand la pure application du droit ne respecte ni l’homme, ni l’éthique la plus élémentaire.

Je vous prie d’agréer, Madame ou Monsieur le Président, mes meilleures salutations.

Mme BURNICHON Monique




photographies : Jérôme Depp et Martine Chevalier

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