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Réchauffement climatique

Mauvaises nouvelles de Durban

vendredi 23 décembre 2011

La 17e conférence internationale des Nations unies sur le climat - appelée “COP17” -, vient de se terminer à Durban.

Alors que les scientifiques qui travaillent sur la question craignent que ce soit l’hypothèse hausse de réchauffement climatique qui soit en train de se mettre en place, et que le risque est d’aller vers + 6° (au lieu de + 2°) au 21ème siècle, rien de sérieux n’a été décidé !
Il est frappant aussi de voir comment cette conférence a été banalisée par les grands médias et les responsables politiques des pays qui ont la plus grande responsabilité dans le réchauffement climatique.

“A Durban, on s’est mis d’accord pour continuer à discuter en vue d’un accord en 2015 qui pourrait entrer en vigueur en 2020...” explique Sophie Chapelle, qui y était et a suivi les discussions, “sans savoir si des objectifs contraignants seront fixés, ni qui financera le fonds vert pour le climat. On a du temps parait-il (...) Avec le sentiment d’un immense fossé, entre un monde qui fonce vers le chaos climatique et des États qui se livrent à la procrastination.”

Il faut lire sur Bastamag le témoignage de Sophie Chapelle sur la façon incroyable dont se passent des discussions qui concernent l’avenir du monde : “À Durban, c’est celui qui ne s’endort pas qui gagne”

Voir aussi sur Reporterre, l’info de l’AFP : Ce qui s’est décidé à Durban
Extrait : “Le protocole de Kyoto, adopté en 1997 et en vigueur depuis 2005, est à ce jour le seul traité international sur le climat. Il fixe des objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) à une quarantaine de pays industrialisés, à l’exception notable des Etats-Unis qui ne l’ont pas ratifié. Il ne s’applique pas non plus aux grands émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil.
Les pays en développement exigeaient de nouveaux engagements de la part des industrialisés à l’issue de la première période d’engagements (2008-2012) au nom de leur responsabilité "historique" dans le réchauffement de la planète.
La décision de Durban prévoit une deuxième période dont la durée (5 ou 8 ans) doit encore être débattue. Mais en l’absence du Canada, de la Russie et du Japon, qui ont refusé de renouveler l’exercice, ces nouveaux engagements contraignants ne s’appliqueront qu’à environ 15% des émissions mondiales.”

L’"accord” présenté in-extrémis prévoit seulement d’établir d’ici à 2015 un pacte global de réduction des émissions de gaz à effet de serre... qui entrerait en vigueur en ...2020.
Quoi d’ici 2015, alors que chaque année compte ? Et concrètement, rien ne garantit que les pays seront légalement contraints de réduire leurs pollutions à partir de 2015. Pas de contraintes, pas de sanctions.
Si on rapporte ça à ce qui est en train de se passer, c’est désastreux, d’où la colère de responsables de pays du Sud et des militants d’associations présents à Durban :

“La COP17 succombe dans l’apartheid climatique” dit la coalition “CLIMATE JUSTICE NOW”. Voir www.climate-justice-now.org/fr/.

Télécharger la déclaration et les explications de Climate Justice Now

Que faire, dans cette situation ? Déjà, passer aux actes là où nous vivons, là où nous pouvons agir...

Pour en savoir plus sur les discussions et non-décisions de Durban, lire aussi :

- Sophie Chapelle : Climat : le Canada n’a pas respecté ses engagements

- Maxime Combes, pour re-situer la conférence de Durban et ces enjeux :
Cancun avait entériné Copenhague, Durban risque d’enterrer Kyoto...

- A la veille de Durban, bilan et perspectives des négociations climat par Pablo Solon, ancien négociateur climat et ambassadeur à l’ONU de la Bolivie


Photos du site www.alter-echos.org
A l’ouverture de la Conférence, plus de 10 000 personnes avaient manifesté à Durban jusqu’au centre de négociations officielles.
Voir : Contre l’apartheid climatique : 10 000 manifestants en Afrique du Sud

D’autres infos et photos sur : http://www.alter-echos.org