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RESF - La famille Ali expulsée de Lyon vers l’Albanie

Voilà comment ça se passe et ce que ça coûte une expulsion !

Lundi 26 à 12h, manifestation à Lyon pour la relaxe de F. Auguste

lundi 19 novembre 2007

Nouvelles de RESF 42 et du département, en bref...

- A Montbrison, la solidarité continue autour de la famille Salihi : pétitions, recours devant le TA contre l’OQTF, rencontre le 14 décembre...
- A Rive de Gier, une manifestation vient d’avoir lieu pour soutenir les jeunes kosovas Deborah et Ridvan, de René Cassin. Voir une vidéo




à Rive de Gier, enseignants et élèves du LP René Cassin soutiennent Deborah et Ridvan

- A Montreynaud, une réunion a eu lieu lundi 12 novembre pour soutenir 4 familles dont les enfants sont dans les écoles du quartier et au collège.
- un tam-tam militant est en cours de mise en place, qui permettra de se contacter nombreux en urgence.
- A l’Université de St-Etienne, les étudiants en grève ont inscrit (par vote) parmi leurs revendications : “Régularisation des sans-papiers, une carte d’étudiant = une carte de séjour”. voir sur leur blog : http://ujmenlutte-st-etienne.over-blog.com
- le premier numéro du bulletin de RESF42 est paru. On peut le télécharger au bas de cette page...
- En janvier aura lieu une soirée débat sur les migrations à l’occasion de la sortie du livre de Léla Bencharif, Nicolas Bancel et Pascal Blanchard : “Lyon capitale des outre-mers - immigration des Suds et culture coloniale en Rhône-Alpes et Auvergne”.
- le prochain rassemblement mensuel avec RESF place Jean Jaurès : samedi 1er décembre à 10h30.
- prochaine réunion RESF : chaque vendredi de 18h à 20h à la Bourse du Travail de St-Etienne (salle 66, 1er étage à droite).

Télécharger le bulletin 1 de RESF42


télécharger le bulletin resf france jeunes majeurs

Exigeons le retour de la famille Ali expulsée vers l’Albanie par le Préfet du Rhône.

Messages de Mireille Peloux, RESF Lyon...
Voilà comment ça se passe une expulsion ! Pour plus d’informations au fil des jours sur la famille Ali, voir http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article9763
Une question : combien ça coûte, cette énorme machine, cette mobilisation de la Police, de la Justice, cet avion spécial, pour envoyer une famille avec deux enfants vers l’inconnu ?

L’histoire de la famille ALI...
(...) Ce 16 octobre 2007 au matin la gendarmerie débarque au CADA de Fontaines St Martin (69)... pour arrêter la famille ALI. Gloria, la maman, menace de se jeter par la fenêtre avec ses enfants si les gendarmes rentrent dans la chambre...les enfants hurlent.
Les pompiers appelés déploient une grande bâche... au cas où.
La gendarmerie finira par rentrer avec les clés... Et la famille sera emmenée à la prison pour étrangers de Lyon.
Cette arrestation, le 16 octobre a lieu alors qu’ils devaient passer au tribunal administratif de Lyon le 13 novembre pour l’Obligation à quitter le Territoire qu’ils avaient reçu fin juin 2007.


Monsieur et Madame Ali, Albanais, sont arrivés en France en janvier 2006 et au Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile de Fontaines-Saint-Martin (Rhône) le 2 mars 2006, avec leur petite fille, Sarah alors âgée d’à peine 2 ans.
Madame Ali, enceinte de 8 mois à son arrivée, a donné naissance à Léa en février 2006.
A la suite d’un changement de régime, en juillet 2005, M. Ali qui était garde du corps a été blessé dans un attentat contre le député socialiste qu’il accompagnait. Vandghush Ali en a gardé des séquelles (système auditif).
Il a été ensuite menacé de mort, et son frère, qui faisait le même travail que lui, père de deux enfants, a été assassiné. Mme Ali, a également été victime de violences.
Ils ont vécu cachés dans la montagne pendant quelques temps, c’est un ami qui venait les ravitailler puis ont pu venir en France.
En août 2007 , ils ont appris que la mère de Vandghush ALI reçoit sans cesse des coups de fils anonymes pour lui demander où se trouve son fils. Suite à une plainte qu’elle a déposé concernant la mort de son autre fils, au printemps dernier elle a été tabassée par deux inconnus en son domicile et emmenée à l’hôpital avec traumatisme crânien et différentes blessures. Compte tenu de ces évènements nouveaux, la famille voulait faire une nouvelle demande d’asile.
Cette demande d’asile a été faite depuis le centre de rétention, en urgence.
L’OFPRA a jugé, sans convoquer la famille, négativement cette demande d’asile mais ne l’a pas considérée comme "irrecevable et infondée". Leur avocate fait appel à la Commission de Recours des Réfugiés.

Samedi 17 novembre : l’expulsion...
“La préfecture du Rhône aura donc fait le choix de faire vivre 32 jours d’enfermement au centre de rétention à la famille ALI avant de mettre en oeuvre leur expulsion !
Sarah 3 ans, Léa 18 mois et leurs parents Gloria et Vangjush Ali étaient sans doute une menace grave pour l’Etat français .... au point d’affréter un avion spécifiquement pour eux et de déployer une escorte de 6 policiers pour les encadrer.
La préfecture du Rhône et le Ministre de la Rafle et du Drapeau semblent craindre tellement RESF qu’ils se sentent dans l’obligation de pratiquer une expulsion en urgence et dans la plus grande discrétion !
Alors que la rétention de la famille Ali terminait ce samedi 17 novembre à 14h (après 32 jours d’enfermement), la famille a été embarquée du centre de rétention de Lyon à 12h... direction l’aéroport de Bron d’où ils ont été expulsés à 14h dans un avion vraisemblablement de la protection civile. Un petit avion et une escorte de 6 policiers pour eux seuls !
Bien évidemment la famille n’était au courant de rien. La famille n’a pas eu connaissance de laisser passer donné par l’Albanie... On peut penser que la préfecture l’a obtenu et caché à la famille ou plutôt que la préfecture s’est dispensée de ce laisser-passer...
Cette expulsion aurait dû se faire dans la plus grande discrétion... C’était sans compter la présence de personnes du comité de soutien a proximité du centre de rétention.

Ce samedi, à 11h10, une personne du comité de soutien finissait sa visite à la famille. Alors que cette personne est dans le parloir, elle constate que de “nouveaux” policiers arrivent au centre de rétention... Ceux qui pratiqueront l’expulsion quelques minutes plus tard ?
A 11h30, des policiers sont venus chercher la famille ALI dans leur cellule.
à 11h50, la personne du comité de soutien qui attendait pas loin du centre de rétention, a vu passer un fourgon suivi d’une voiture de police.
Gloria Ali, jointe par téléphone quelques minutes plus tard a confirmé qu’ils étaient emmenés vers l’aéroport...
Ensuite le contact n’est plus possible. Nous ne pourrons rejoindre Gloria que quelques minutes avant le décollage de l’avion. Gloria nous informera à ce moment-là qu’ils sont dans un petit avion, sans passager ...
A 18h, un contact téléphonique a pu être établi avec Gloria Ali, ils étaient arrivés à Tirana en Albanie à 17h30.
Ils ne savaient pas ce qu’ils allaient faire.

RESF Lyon est arrivé à joindre la famille Ali ce dimanche en fin de matinée...
(...) Hier soir, ils ont fini par prendre un taxi pour aller chez des amis. ils sont arrivés à plus de minuit. Heureusement on avait vérifié qu’ils avaient un peu d’argent avec eux... Ce qui leur a permis de payer le taxi (100 euros)
Bien sur ils vont mal, ils ont froid ... mais ils peuvent rester au moins pour l’instant là où ils sont, ils ont été bien accueillis... Ce qui n’enlève rien aux risques réels pour les uns et les autres,
Sinon, ils ont été embarqués effectivement à 11h30 du centre de rétention.... par des policiers de la PAF... autres que ceux de Lyon ... Gloria ne les connaissait pas... Elle nous a dit qu’ils étaient de Paris.
Mr a été menotté.
Confirmation que l’expulsion a eu lieu d’un vol de la Police de l’Air et des Frontières pour Tirana à 13h56 de Bron.

(...)
Jusqu’à la dernière minute, la famille aura vécue dans la peur de l’expulsion. Jusqu’à la dernière minute aussi, les heures passant, l’espoir de la liberté commence à être présent.
Jusqu’au bout la préfecture aura mis son point d’honneur à faire souffrir, à faire vivre l’insupportable à cette famille, jusqu’à l’espoir de la liberté !
L’acharnement de la préfecture sur cette famille est innommable, insupportable, intolérable ...
Nous demandions au minimum que la famille puisse avoir une autorisation de séjour jusqu’à l’examen de leur situation à la commission de Recours.
La préfecture ne leur aura pas laissé cette possibilité.
Le coût d’une telle autorisation de séjour était dérisoire et incomparable au regard des moyens mis en oeuvre aujourd’hui pour procéder à l’expulsion des ALI ?
Le coût humain, lui est catastrophique.
Gloria et Vangjush Ali sont en danger en Albanie.
Compte tenu d’éléments nouveaux mettant en avant les menaces (et les blessures) subies par la mère de Mr Ali, une nouvelle demande d’asile était faite du centre de Rétention. La famille n’a pas été convoquée devant l’Ofpra, ne permettant donc pas à Mr et Mme de s’expliquer, d’étayer leur demande faite en urgence du centre de rétention. La réponse négative de l’OFPRA n’a pas pour autant jugé irrecevable leur demande. La famille pouvait donc déposer un recours à la Commission de Recours des Réfugiés.

Nous rendrons responsable la préfecture du Rhône et le ministre de la Rafle et du Drapeau de ce qui pourrait arriver aujourd’hui ou dans quelques mois à la famille Ali.
La préfecture du Rhône excelle dans les expulsions en catimini et en avions spéciaux !
En décembre 2007 ce sont les Raba qui sont expulsés sur le Kosovo.
Le 24 août 2007, c’est Sherazade Djhanine et ses deux enfants de 3 ans 1/2 et 2 ans qui a droit à un “petit avion” qui les emmènera à Paris d’où ils seront expulsés sur l’Algérie ; expulsion également mise en oeuvre quelques heures avant la fin de la rétention légale.
Le 12 octobre, un avion de la protection civile embarque 25 roumains escortés de 50 policiers....
Le 15 octobre, c’est un couple et un bébé (la famille Celikovic ?) qui est à son tour expulsé de l’aéroport de Bron en avion de la protection civile
La politique du chiffre est terrible et n’a d’autre sens que celui de semer la terreur.
Ne nous trompons pas, ce n’est pas une politique de l’immigration, mais une politique contre toute immigration.
Après leur expulsion, nous demandons d’ores et déjà le retour de cette famille !...

contact resf Lyon : resflyon@aol.com

 Pour exiger le retour de la famille Ali :  

- Contacts préfecture du rhône :
mél + fax préfet : jacques.gerault@rhone.pref.gouv.fr , 04 78 60 49 38

- Contacts ministère :
Fax ministère : 01 55 55 49 20 Standart 01 77 72 61 00
_ Conseiller du ministre : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr
Directeur de cabinet : thierry.coudert@iminidco.gouv.fr
Directeur-adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr
Conseillers techniques : sabrina.belkhiri-fadel@iminidco.gouv.fr - geoffroy.didier@iminidco.gouv.fr

- Brice Hortefeux au Conseil régional Auvergne
Tél. : 04 73 31 85 85 - Fax : 04 73 36 73 45
Guillaume Larrivé, Directeur-adjoint cabinet du ministère R et D, sur son blog g@larrive.com
Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire
Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr

Lundi 26 novembre, manifestation de soutien à François Auguste à Lyon

La solidarité n’est pas un délit. François Auguste passe en procès à Lyon. Manifestation à 12h au départ de la place Gabriel Péri (métro Guillotière). A 14h : mobilisation citoyenne devant le tribunal rue Servient, pendant le procès.
Pour plus d’informations, voir sur le site de RESF

et le compte-rendu FR3 du meeting de soutien à Grenoble

et aussi le compte-rendu FR3 du procès

François Auguste est de nouveau convoqué devant le tribunal correctionnel de Lyon, lundi 26 novembre 2007 à 14 h pour « entrave à la circulation d’un aéronef afin de soutenir des personnes faisant l’objet d’une reconduite à la frontière ».
Le 2 décembre 2006, sur le point d’embarquer dans un avion en mission pour le Conseil régional, François Auguste, vice-président de la Région Rhône-Alpes, était informé par des militants du Réseau Éducation Sans Frontières que la famille Raba se trouvait probablement à bord en vue d’être expulsée. Il a d’abord demandé au pilote de ne pas faire décoller l’avion. Devant son refus, il s’est adressé aux passagers très calmement. Il a alors été ceinturé et emmené de force par trois policiers. Une fois hors de la carlingue, il a été mis à terre brutalement, alors même qu’il avait fait valoir son statut d’élu et qu’il ne s’est jamais débattu. Il a ensuite été emmené dans un fourgon de police et placé en garde-à-vue pendant cinq heures, avant d’être libéré sous l’effet d’une forte mobilisation militante.
L’action solidaire et responsable de François Auguste est considérée comme un délit. Le maximum de la peine qu’il encourt est de cinq ans de prison et 18 000 € d’amende.

L’épisode tout entier n’est que trop caractéristique d’une chasse inhumaine contre les sans-papiers, familles et enfants, d’une honteuse politique des quotas ; il est aussi l’illustration d’une volonté manifeste de décourager la solidarité des citoyens par des mises en jugement exemplaires.
Le 22 octobre 2007, Florimond Guimard, professeur des écoles à Marseille, a comparu devant le tribunal d’Aix-en-Provence pour s’être opposé à l’expulsion d’un père d’élève à l’aéroport de Marignane. Le procureur a requis "une peine symbolique de 2 mois de prison avec sursis. En septembre, Marie-Françoise Durupt s’est vue relaxée pour les mêmes chefs d’inculpation par le tribunal de Bobigny, le parquet décidant de faire ensuite appel. Kadidja - militante de l’APEIS 93 - est elle aussi poursuivie pour "entrave à la circulation d’un aéronef".

Les expulsions doivent cesser.
Les personnes sans-papiers doivent être régularisées.
Les citoyens, citoyennes, éluEs, syndicalistes poursuivis en justice pour délit de solidarité, doivent être relaxés.