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S’engager contre la dérive sécuritaire

"Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans"

lundi 6 mars 2006

Mauvais rêve. Extrêmement grave. En septembre 2005, l’INSERM a rendu publique une expertise qui préconise le dépistage dès l’âge de trois ans des "troubles des conduites" chez l’enfant. Il y est question entre autres de "froideur affective ... tendance à la manipulation ... cynisme ... indocilité ... hétéroagressivité ... indice de moralité bas". C’est d’enfants de 3 ans qu’ils parlent comme ça !
Parallèlement, Sarkozy et le gouvernement préparent actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prévoit une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance.

Des professionnels de la santé, de l’enfance, de l’éducation ont lancé un appel et une pétition qui a déjà recueilli près de 60 000 signatures.

Pour signer cette pétition : http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/

L’appel et la pétition en réponse à l’expertise INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant :

"Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Dans ce contexte la récente expertise de l’INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier.

Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité (génétique) du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne. Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ? L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée.
Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) (va) engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention.

Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l’enfance, de l’éducation, etc. :
- Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.
- Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social.
- Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif... vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.
- Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice...) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

Contact  : contact@pasde0deconduite.ras.eu.org


 En bas de page, on peut télécharger la synthèse officielle du rapport de l’INSERM.  A noter que le sociologue Laurent Mucchielli, qui est cité parmi les personnes rencontrées, a indiqué qu’il n’avait été tenu aucun compte de ce qu’il avait dit...

Non aux flics dans les collèges

Fin février a été signé un accord entre Sarkozy, président du Conseil général des Hauts de Seine (et ministre de l’intérieur) et l’Education Nationale. Il prévoit l’installation de policiers dans 12 collèges du département, à titre expérimental.
Voici la prise de position (24 février) du Conseil d’administration du collège Jean Jaurès de Clichy :
"Le Conseil d’Administration, instance de concertation et de décision du collège s’oppose avec la plus grande fermeté au "protocole départemental relatif à la mise en place d’un dispositif expérimental visant à renforcer la sécurité au sein des collèges des Hauts-de-Seine", pour les raisons suivantes :
- Rien dans un collège ne justifie la présence d’un policier en uniforme - et armé ? -
- Tout le travail quotidien de prévention et d’éducation mené jusqu’à présent par l’ensemble des personnels s’en trouve discrédité et bafoué.
(...) Ce dispositif est une véritable provocation au moment ou le gouvernement supprime des moyens humains dans les établissements" (...)

Ce vendredi 10 mars, à l’occasion de la soirée débat à St-Etienne avec Jean Foucambert (20h, Amicale Laïque de Beaubrun), consacrée à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et à lutte contre l’échec scolaire, on prendra un moment pour parler de cette dérive sécuritaire contre les enfants et les adolescents.

Messages

  • le 20 mai 2006

    Aux 181 000 signataires de l’appel « Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans »

    Où en sommes-nous ? Et pour la suite ?

    Nous sommes plus de 181 000 à avoir signé l’appel "Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans". _ Notre critique à l’égard des conclusions du rapport de l’Inserm, notre refus de son instrumentalisation politique ont été largement diffusés par les signataires et par la presse. La contestation du caractère scientifique de ce rapport se généralise et le débat de société s’est engagé. Cependant les dernières annonces gouvernementales sur le projet de loi de prévention de la délinquance sont autant d’alertes qui incitent à poursuivre notre mouvement.

    Qu’avons-nous fait depuis janvier ?

     Informé le public :   
    - par une conférence de presse le 21 mars 2006 très relayée dans les médias (cf. le dossier sur le site, page d’accueil rubrique « initiatives » et l’écho dans la presse, rubrique « articles de presse, médias »),
    - par plusieurs communiqués de presse (cf. sur le site).

     Sollicité les instances concernées :   
    - demande de rendez-vous au premier ministre (entrevue prévue le 23 mai),
    - demande de rendez-vous aux groupes parlementaires (en cours),
    - demande de rendez-vous au directeur général de l’Inserm (pas de réponse),
    - saisine du Comité consultatif national d’éthique, qui a accepté de l’examiner (cf. à ce sujet l’article L’expertise médicale, otage de l’obsession sécuritaire, par Didier Sicard et Jean-Claude Ameisen – Le Monde du 23 mars 2006).

     Fédéré de nombreux acteurs :   
    par la mise en réseau et l’expression du soutien de multiples organismes : sociétés savantes, associations, syndicats,… dans les milieux de la santé, de la petite enfance, de l’éducation, de l’action citoyenne.

    Quelles initiatives en cours de réalisation ? 
    Nous publions un ouvrage collectif chez Erès, « Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans » qui sortira en librairie le 8 juin 2006 (cf. visuel sur le site, rubrique « initiatives »).
    Nous organisons un colloque pour mener le débat scientifique et de société, qui se tiendra samedi 17 juin 2006 à Paris (cf. programme et bulletin d’inscription sur le site, rubrique « initiatives »).

    Et du côté du projet de loi de prévention de la délinquance ?
    Les propos tenus à l’Assemblée nationale par le ministre de l’intérieur le 10 mai dernier, lors de la présentation du plan national de prévention de la délinquance (http://www.assemblee-nationale.fr/12/cr-cloi/05-06/c0506042.asp#TopOfPage) indiquent qu’il persiste malgré tout à vouloir "déceler les troubles du comportement" avec "des rendez-vous fixes, à trois ans, à six ans", dans le cadre de la prévention de la délinquance, et qu’il continue d’évoquer l’hypothèse d’un "cahier de suivi comportemental de l’enfant". Si ce projet de loi de prévention de la délinquance est présenté, nous vous informerons de son contenu et vous ferons part des initiatives que nous pourrions prendre auprès des autorités publiques, avec votre soutien, dans l’esprit de l’appel "Pasde0deconduite".

    Nous vous invitons à vous rendre régulièrement sur le site :
    www.pasde0deconduite.ras.eu.org, où nous nous efforçons de tenir à jour les informations pour suivre le développement du mouvement autour de « Pasde0deconduite ».

    Collectif des initiateurs de l’appel « Pasde0deconduite ».
    contact@pasde0deconduite.ras.eu.org

    • "Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans" Le débat scientifique et de société a porté ses fruits

      Communiqué de presse du 11 décembre 2006

      L’Inserm vient d’annoncer une refonte de ses méthodes d’expertises dans le domaine de la santé psychique. Le débat scientifique et de société impulsé par "Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans" a donc porté ses fruits.

      Face à l’ampleur du mouvement, le ministre de la santé avait chargé l’INSERM d’organiser un colloque. Celui-ci, intitulé « Trouble des conduites : de la clinique à la recherche », s’est tenu le 14 novembre dernier à Paris.

      L’Inserm y a fait son "mea culpa".
      Dans sa conclusion, le porte parole de l’Inserm a annoncé que les méthodes de travail des expertises Inserm dans le domaine psychique seront revues. Il y aura, notamment, prise en compte de la diversité des approches épistémologiques et pratiques, comme de l’expérience des acteurs de terrain et de l’apport des sciences humaines et sociales concernées par les problématiques considérées. "La multidisciplinarité est une condition d’une démarche éthique et scientifique", a considéré Jean-Claude Ameisen, président du comité d’éthique de l’Inserm. Jean Marie Danion, professeur de psychiatrie à Strasbourg, directeur de l’unité Inserm 666 et porte parole de l’Institut précise : "Désormais lorsqu’une expertise aura de fortes implications sociétales, comme celle-là, nous demanderons aux professionnels de terrain de nous faire des propositions sur les noms d’experts à consulter. Puis, à l’issue de ce travail, mais avant sa publication, nos interlocuteurs y auront à nouveau accès, afin de ne pas donner l’impression d’un texte détenteur d’une réalité intangible. Il nous faut également rejeter toute approche sécuritaire, en étant d’une vigilance sans faille vis-à-vis des risques de récupération politique".

      Il aura fallu un an de travail et d’action du collectif "Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans" pour aboutir à cette prise de conscience.

      Fin 2005, l’Inserm publiait une expertise sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent ». Elle établissait une corrélation abusive entre des difficultés psychiques de l’enfant et une évolution vers la délinquance. Elle préconisait le dépistage de ce qui était appelé « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge.
      Au même moment, un plan gouvernemental de prévention de la délinquance apparaissait. Il prônait notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance.

      Janvier 2006, l’appel « Pas de conduite pour les enfants de trois ans » était lancé. Il s’élevait contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social. Il refusait la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social. Il engageait à préserver, dans les pratiques professionnelles et sociales, la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement. Il appelait à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants.

      L’appel était très vite porté par près de 200 000 signataires. Le débat scientifique et de société prenait alors une ampleur sans précédent, témoignant massivement d’un double refus :
      - refus d’une prévention prédictive, du déterminisme et du conditionnement : à trois ans, tout n’est pas joué ;
      - refus de voir la politique de sécurité s’emparer, à travers un projet de loi sur la prévention de la délinquance, des domaines qui relèvent de la politique de santé, notamment de ce qui a trait au dépistage précoce dans la sphère psychique.

      Juin 2006, "Pas de 0 de conduite" publie son premier ouvrage (voir : http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/article.php3?id_article=50) et organise un débat national poursuivant la critique du rapport Inserm et dénonçant sa récupération politique(1).

      Le gouvernement annonce alors le retrait de l’article sur le dépistage précoce du projet de loi prévention de la délinquance et renonce à l’idée d’un carnet de comportement dès la maternelle. Le dépistage précoce d’un trouble psychique chez les touts petits est déconnecté de la législation sur la délinquance.

      Dans le même temps, la validité scientifique de l’expertise de l’Inserm est de plus en plus contestée par l’immense majorité des professionnels concernés, par de très nombreux chercheurs et par de larges secteurs de l’opinion publique et des familles. Notamment, la pertinence de la notion même de "trouble des conduites".

      Lors du colloque Inserm du 14 novembre 2006, devant le ministre de la santé et le directeur de l’Inserm, c’est quasiment à une contre-expertise collective sur la question du dépistage des troubles des conduites de l’enfant que se sont livrés tous les grands noms de la pédopsychiatrie française, et des pédiatres, psychologues, sociologues, épidémiologistes... (cf. le programme et la liste des intervenants du colloque sur le site de Pasde0deconduite : http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/article.php3?id_article=85) . Xavier Bertrand, ministre de la santé, a déclaré : "C’est la souffrance de l’enfant qu’il faut s’attacher à traiter". Il a plaidé pour un dépistage précoce, mais estimé que "toute association systématique entre troubles du comportement et délinquance est infondée". Regroupant les professionnels de la pédopsychiatrie, de la psychologie, de la santé et de la petite enfance, des chercheurs et des familles, ce colloque a dégagé un rejet quasi unanime à l’égard des préconisations de dépistage précoce de la délinquance, d’un dépistage centré sur les seuls symptômes visibles, d’un contrôle des familles et d’une approche sécuritaire des difficultés de santé. Tous les professionnels se sont accordés sur la nécessité d’une prévention globale des troubles, dans le respect de l’humanité et de la singularité de l’enfant comme de sa famille. Ils ont mis en valeur la notion d’accompagnement.
      Aujourd’hui, un demi-million d’enfants sont suivis en psychiatrie publique, autant en CMPP (consultation médico-psycho-pédagogique) et en libéral. Mais tous s’accordent pour déplorer les listes d’attente interminables et le manque de moyens pour démarrer une prise en charge, une fois les premiers troubles détectés.

      Ainsi, en moins d’un an, toutes les énergies mobilisées autour de Pasde0deconduite auront permis d’obtenir un double succès, sur le plan des enjeux scientifiques et de société, mais aussi sur celui des pratiques professionnelles de prévention dans le champ de la santé et de la petite enfance.

      Les près de 200 000 signataires de l’appel Pasde0deconduite restent mobilisés, à l’heure où les fondements du secret professionnel, gage de l’efficacité et de l’éthique des pratiques de prévention, sont remis en cause par le projet de loi de prévention de la délinquance. Son article 5 prévoit toujours une mesure de levée obligatoire du secret professionnel dans le cas de personnes « présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles » au profit du maire de la commune.

      Le collectif Pasde0deconduite saura dénoncer les initiatives de fichage d’enfants en difficulté, dont la presse s’est fait l’écho, et qui pervertissent les pratiques de prévention.
      Il saura aussi rester vigilant sur les contenus et l’éthique des productions scientifiques et des rapports officiels dans le domaine de la santé psychique de l’enfant et de la prévention.

      Le deuxième ouvrage collectif de Pasde0deconduite (voir : http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/article.php3?id_article=89) vient de paraître, il rend compte de l’ensemble de ces enjeux, présentés lors du colloque que le collectif a organisé le 17 juin 2006(2).

      Nous avons bien avancé, mais l’action et la vigilance sont de mise :
      d’autres rapports, d’autres lois concernant nos enfants sont en cours…

      (1) "pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans" édité chez Erès en juin 2006
      (2) Actes du colloque pasde0deconduite du 17/06/2006, disponibles auprès de la Société française de santé publique
      SFSP-BP7
      54501 Vandoeuvre-lés-Nancy cedex
      http://www.sfsp.info
      www.pasde0deconduite.ras.eu.org
      contact@pasde0deconduite.ras.eu.org