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Enfants étrangers sans papiers : sous notre protection

Près de 300 personnes samedi place de l’hôtel de ville de St-Etienne avec le Réseau Education Sans Frontières...

lundi 3 juillet 2006

Le rassemblement à l’appel du Réseau Education Sans Frontières sur la Place de l’Hôtel de ville samedi matin 1er juillet a été un vrai succès. 282 nouvelles signatures sur la pétition de soutien, 22 engagements de "parrains" recueillis, cela donne une idée de la mobilisation... Une salle de classe avait été installée sur le parvis de l’Hôtel de ville, et entre 10h et 12h l’animation a été constante (1).

De plus en plus de monde découvre les menaces d’expulsion qui pèsent sur les enfants étrangers sans papiers et leurs familles. Et trouve cette politique indigne et insupportable et décide de s’engager.

L’année scolaire se termine, la période des grands dangers commence car on a en tête cet ordre de Sarkozy aux Préfets en octobre 2005 : "Vous devrez alors les inviter à regagner leur pays d’origine pendant la période des vacances scolaires [...]. S’ils ne défèrent pas à cette invitation, vous en tirerez les conséquences en appliquant les dispositions relatives à l’éloignement. [...] Vous veillerez, en outre, à ne pas mettre à exécution avant la fin de l’année scolaire l’éloignement de familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs mois"... Ce 30 juin, ce sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents, est donc tombé.

Mais devant la mobilisation, Sarkozy a dû prendre une nouvelle circulaire, celle du 13 juin 2006, qui ouvre la possibilité à un certain nombre de régularisations. Les décisions dépendront en partie du comportement des Préfets. Et bien entendu, la force du mouvement de solidarité va beaucoup compter.

Ce lundi 1er juillet a lieu en Préfecture une réunion avec des associations qui viennent en aide aux réfugiés et étrangers. On en saura plus sur ce que la Préfecture de la Loire met en place. Les familles qui pensent pouvoir bénéficier d’une régularisation au vu de la dernière circulaire Sarkozy devront aller à la Préfecture, refuser l’aide au retour qui leur sera proposée et demander une régularisation. Plusieurs associations peuvent les aider à constituer leur dossier "juridique", notamment la Cimade, le Secours Catholique et le CDAFAL. D’autres associations, et notamment le Réseau Education sans Frontières peuvent les "accompagner" et les soutenir.

Les permanences du Réseau RESF à St-Etienne cet été

Le Réseau RESF est un réseau de militants, collectifs d’établissements, syndicats et associations pour l’information et le soutien aux jeunes sans-papiers scolarisés.
Pour cet été, le Réseau Education sans frontières tiendra des permanences à St-Etienne tous les vendredi à partir de 18h au local FCPE, 3 rue Rouget de Lisle (près de la Place Jean Jaurès),
soit les : 07/07 ;13/07 (permanence du vendredi 14 juillet avancée au jeudi 13 juillet) ; 21/07 ; 28/07 ; 4/08 ; 11/08 ; 18/08 ; 25/08.
Contact par mail : resf42@yahoo.fr
Par téléphone : 04.77.41.33.21 - 06.75.81.77.07
Par courrier : RESF42 Bourse du travail, 4 cours Victor Hugo 42000 St-Etienne.

Au plan national : www.educationsansfrontieres.org ;
un numéro indigo d’urgence a été créé pour cet été : 08 20 20 70 70 (ce n’est pas gratuit, mais c’est le même prix d’où qu’on appelle en France : 0,09 euros TTC/minute). C’est un numéro national, réservé aux urgences, à diffuser partout, à donner aux familles, à leur entourage, à afficher sur les écoles, etc... Il ne fonctionne qu’aux heures de bureau, pas le WE ni les jours fériés. Il sera opérationnel du lundi 3 juillet au 3 septembre.
Une adresse mail d’urgence a aussi été créée : reseaudeveille@no-log.org

L’urgence pour les familles...

Les familles :
- qui pensent pouvoir bénéficier d’un réexamen de leur situation en vue d’une admission au séjour, à titre exceptionnel et humanitaire
- et en attente des précisions de la Préfecture de la Loire
... doivent préparer très rapidement, avant la fermeture des écoles, tous les documents d’ordre scolaire prouvant une bonne intégration des enfants :
Certificats scolaires (sur plusieurs années si possible)
Bulletins scolaires avec les relevés de notes, appréciations des professeurs
Lettres de soutien des enseignants, assistantes sociales, conseillers pédagogiques, directeurs d’écoles...

Si possible, gardez un contact avec une personne de l’établissement scolaire, que vous pourriez joindre pendant l’été.

Plusieurs associations pourront vous aider à finaliser votre dossier :
C.D.A.F.A.L. 04.77.33.98.08
CIMADE 04.77.32.75.84
SECOURS CATHOLIQUE 04.77.38.41.12

Des documents du Réseau RESF à télécharger ci-dessous :
- document info familles
- charte d’engagement des parrains

L’engagement du Réseau RESF :
"... Le 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. En dépit des annonces faites par M. Sarkozy, des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

(1) A Paris, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce samedi 1er juillet, contre l’expulsion des enfants scolarisés et contre le projet de loi Sarkozy sur l’immigration.


Emo Sadoiev (à gauche) a 11 ans, il est à l’école de la rue des Francs maçons à St-Etienne. Emo et sa famille (son père Micha, malade - un diabète grave ; sa mère Tamriko à côté de lui sur la photo, son frère Tenguiz, 18 ans) sont en France depuis 2002, réfugiés de Géorgie où, membre de la minorité kurde, ils ont subi des persécutions et ont du partir. Ils ne veulent pas et ne peuvent pas y retourner.
La famille Sadoiev a été ballottée entre la France (refus de titre de séjour), la Suisse et la Belgique. Elle loge pour le moment à l’asile de nuit de st-étienne.
Elle a reçu récemment une invitation à quitter le territoire, mais rentre tout à fait dans les conditions de la circulaire Sarkozy, et demande donc sa régularisation.
Deux réunions avec des parents d’élèves et des enseignants ont eu lieu à l’école des francs maçons. Une délégation a été reçue à la Préfecture ce 7 juillet. Plus de 280 signatures ont été remises.
C’est simple : Emo doit pouvoir retourner à l’école à la rentrée de septembre.