Protestation contre la profanation de la grande mosquée de Saint-Etienne

Dans la nuit du 7 au 8 février, des inscriptions racistes, islamophobes et nazies ont été faites sur les murs de la Grande Mosquée de St-Etienne, dans le quartier du Soleil.
C’est insupportable et beaucoup de gens auront à coeur d’être présents au rassemblement de protestation qui aura lieu ce dimanche 14 février à 14h devant la Mosquée, rue Eugène Muller.
On sait bien que ce n’est pas une première en France. Et que le racisme anti-arabe et l’islamophobie sont une réalité douloureusement vécue au quotidien par toute une partie de la société.
« Pas d’arabes ici », « Heil Hitler », « sales nègres » « on vous aura » « la France aux Français », des croix gammées... Il y a des gens à qui il faudrait rappeler ce que c’est qu’être français, et apparemment ce n’est pas du côté de ceux que MM Besson, Hortefeux et donc Sarkozy désignent par différentes initiatives politiques.
Devant de tels actes odieux, la condamnation est large du côté des partis politiques, des élus, des institutions. Tant mieux. Mais chacun pourrait aussi se poser la question de savoir qu’est-ce qui inspire ces actes et les rend possibles. L’exclusion des filles voilées des écoles ces dernières années, l’opération en cours sur “l’identité française”, le débat fabriqué sur la burqa, mais aussi la chasse aux étrangers et les objectifs chiffrés d’expulsions : on comprend bien que tout cela se mélange et s’ajoute et crée une situation délétère. Le racisme fait feu de tous bois, et il y a des des actes politiques qui l’entretiennent... Et qui sont entretenus, parce que mélanger immigration, insécurité, islam, c’est un filon qui marche toujours. Et dont l’efficacité est avérée pour diviser des êtres humains qui ont besoin de se rencontrer pour résister dans cette société de plus en plus dure.

Protester est indispensable. Mais on sait aussi que ce n’est pas suffisant. Et que la meilleure réponse à ceux qui veulent instaurer des sociétés d’apartheid ici et ailleurs est de créer d’autres réalités de vie, de construire ensemble des alternatives et des projets qui permettent une vie plus belle.

Roger Dubien