Mon site SPIP

Accueil > Libertés > Violences et manifestations : Toute la lumière doit être faite

Violences et manifestations : Toute la lumière doit être faite

La CGT avec la FSU, Solidaires, Syndicat des Avocats de France, UNEF, FIDL, UNL et la Ligue des Droits de l’Homme demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire. De son côté, une Mission d’information animée par Reporterre vient de publier son rapport.

jeudi 23 juin 2016

La CGT avec la FSU, Solidaires, Syndicat des Avocats de France, UNEF, FIDL, UNL et la Ligue des Droits de l’Homme demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les choix opérés par le ministère de l’intérieur quant au maintien de l’ordre durant les manifestations.

De nombreux manifestant-tes sont victimes de graves dysfonctionnements : délogés, pourchassés, blessés, interpelés par les forces de police alors même qu’ils n’ont commis aucune infraction !

Dans le même temps, certains individus responsables de « casse » sont contenus en tête de cortège sans jamais être neutralisés par les forces de police.

Des policiers syndiqués l’ont d’ailleurs dénoncé : les ordres semblent tarder dans des situations qui exigent une forte réactivité.

De plus, le parquet requiert des peines ou demande des poursuites alors même que les dossiers sont vides de preuve, mais le fait de participer à des manifestations, à des mobilisations est retenu à charge. Nous demandons aussi un éclaircissement sur le rôle du ministère public.

Cette enquête parlementaire est indispensable.

Le droit de manifester est un droit fondamental !

Ce gouvernement ne peut pas le bafouer et opposer la nécessaire sécurité à la liberté d’expression et d’actions.

Nos libertés ne sont ni négociables, ni ajustables.

Nous les voulons pleinement garanties.

le 22 juin 2016

http://www.cgt.fr/Toute-la-lumiere-doit-etre-faite.html

Lire aussi :
Loi travail : Les organisations obtiennent le respect du droit de manifester
Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Violences policières : le rapport de la Mission civile d’information animée par Reporterre

De son côté, le magazine Reporterre, animé par Hervé Kempf, a mis en place une Mission civile d’information, composée de journalistes, citoyens et députés, qui a fait une enquête approfondie sur les dérives de l’action policière depuis le début des manifestations contre la loi travail.
Cette mission vient de publier un rapport, "qui dit les faits" et montre combien le maintien de l’ordre a pris en France un tour dangereux pour les libertés publiques et le droit de manifester.

Télécharger ce rapport :
https://reporterre.net/Violences-policieres-le-rapport-qui-dit-les-faits

Ce rapport formule en conclusion 10 recommandations pour des manifestations sans violences

1 - L’interdiction de l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD) doit être édictée en France, comme elle l’est dans d’autres pays, à commencer par notre voisin allemand.

2 - L’interdiction absolue des tirs tendus de grenade doit être impérativement rappelée aux membres des forces de l’ordre par l’autorité responsable, qui doit veiller à ce que ces consignes soient strictement respectées par les unités engagées.

3 - L’utilisation des grenades dites de « désencerclement » doit être interdite, ou à tout le moins très strictement limitée à des usages prévus par la définition de cette arme de dégagement d’une unité en difficulté.

4 - L’emploi des Compagnies d’intervention devrait être recadré. Il apparaît en effet que leur action sur le terrain conduit à de nombreux actes incontrôlés et dangereux.

5 - L’emploi de policiers en civil devrait être strictement limité. L’emploi de policiers en civil sans signe visible d’identification de leur qualité devrait être interdit.

6 - Une étude sur l’application des principes de « désescalade » en situation de maintien de l’ordre doit être menée auprès des autorités d’autres pays qui les pratiquent.

7 - Les personnes assurant des fonctions de secouristes au sein de manifestations ne doivent pas être privées de leur matériel de premiers soins ni être la cible d’attaques, de menaces ou de pressions lors des actions de maintien de l’ordre.

8 - Le respect impératif par les policiers et les gendarmes de la liberté des journalistes d’observer les manifestations et autres mouvements sociaux doit être assuré.

9 - Des études doivent être entreprises par des organismes indépendants sur les effets sanitaires de l’inhalation et de l’exposition cutanée des produits lacrymogènes, et autres composés chimiques utilisés dans les actions de maintien de l’ordre.

10 - Une étude par un organisme indépendant du ministère de l’Intérieur doit être menée sur la composition exacte des gaz et produits chimiques utilisés dans les grenades lacrymogènes. La composition du contenu de ces grenades doit être rendue publique.